DĂšs la premiĂšre bouchĂ©e, vos aliments favoris s’engagent dans un parcours mouvementĂ©. Imaginez, par exemple, le voyage d’une pomme mĂ»re et juteuse dans votre systĂšme digestif. Ce fruit regorge de nutriments que l’organisme peut utiliser.

Mais comment fait-il pour rendre ce fruit utilisable? AprĂšs tout, il n’y a pas de minuscules pommes pompĂ©es dans le sang qui circule dans les artĂšres et les veines. En fait, l’organisme utilise les composĂ©s chimiques qui rendent les pommes croquantes et sucrĂ©es en les extrayant de celles-ci.

PerpĂ©tuellement en action dans l’organisme, le processus de digestion favorise la sortie des lipides, sucres, protĂ©ines, fibres, vitamines et minĂ©raux essentiels – ainsi que d’autres nutriments importants – des aliments consommĂ©s afin de participer au fonctionnement de l’organisme, en plus de le dĂ©barrasser de ses dĂ©chets.

Depuis l’assiette jusqu’Ă  l’élimination, la nourriture que vous consommez fait un long voyage dans votre systĂšme digestif. Voici le chemin que parcourent les aliments au cours de la digestion :

Bouche >> ƒsophage >> Estomac >> Intestin grĂȘle >> Gros intestin

Les aliments sont modifiĂ©s et dĂ©composĂ©s en fragments utilisables, aux diffĂ©rentes Ă©tapes de la digestion. En vous penchant sur chacune de ces Ă©tapes, vous pourrez acquĂ©rir une meilleure comprĂ©hension de ce que deviennent les aliments qui entrent dans l’organisme.

Le vocabulaire de la digestion

Avant d’explorer le systĂšme digestif sous tous ses angles, passons en revue le vocabulaire de base associĂ© au processus de digestion pour en faciliter l’apprentissage.

  • Bol alimentaire : nourriture mastiquĂ©e mĂ©langĂ©e Ă  de la salive.
  • Pharynx : la gorge – l’espace qui lie la bouche Ă  l’Ɠsophage.
  • Sphincter : muscle constricteur qui rĂ©gule le passage des liquides et des solides d’un organe Ă  l’autre.
  • Chyme : bouillie composĂ©e des aliments dĂ©composĂ©s et des sucs digestifs, qui sort de l’estomac et parcourt l’intestin grĂȘle.
  • VillositĂ©s : saillies filiformes microscopiques couvrant la paroi de l’intestin.
  • Bilirubine : pigments rĂ©sultant de la dĂ©gradation des globules rouges.
  • Selles : dĂ©chets rĂ©sultant de la digestion.

Bouche

Le fait de manger est de loin le moment le plus agréable du processus de digestion. La bouche et la langue entrent en contact avec des aliments et des boissons aux goûts et aux textures variés, et travaillent de concert pour amorcer la digestion, en fragmentant les aliments consommés en morceaux faciles à avaler.

On peut penser que la digestion dĂ©bute avec la premiĂšre bouchĂ©e, mais dans certains cas, elle commence mĂȘme avant. Le rĂ©flexe de salivation peut ĂȘtre dĂ©clenchĂ© par le seul fait de voir, sentir ou penser Ă  de la nourriture. C’est pourquoi la faim nous donne l’eau Ă  la bouche. Le mouvement de mastication entraĂźne Ă©galement la production de salive. Cette derniĂšre humidifie et lubrifie la nourriture, la rendant ainsi plus facile Ă  avaler.

Revenons Ă  notre pomme. En aprĂšs-midi, vous avez besoin de manger quelque chose qui vous fera tenir jusqu’au souper, et la pomme constitue un choix judicieux. Le seul fait de penser Ă  ce fruit croquant au jus sucrĂ© et acidulĂ© peut vous mettre l’eau Ă  la bouche.

Dans la bouche, les glandes salivaires sĂ©crĂštent de la salive qui est riche en amylases, une enzyme digestive. L’amylase salivaire dĂ©compose l’amidon en maltose. Ce disaccharide sera ensuite dĂ©composĂ© Ă  nouveau en monosaccharide qui pourra ĂȘtre utilisĂ© comme source d’énergie cellulaire.

Le mouvement de la langue joue Ă©galement un rĂŽle dans le processus de digestion. Lorsque la nourriture a Ă©tĂ© mastiquĂ©e et mĂ©langĂ©e Ă  la salive, elle est prĂȘte Ă  ĂȘtre avalĂ©e. La langue Ă©crase et façonne alors la nourriture en un bol alimentaire qu’elle guide vers l’arriĂšre de la gorge. Le bol alimentaire avalĂ© passe par le pharynx pour arriver dans l’Ɠsophage.

Fait no 1 sur le tube digestif – Les glandes salivaires dans la bouche sĂ©crĂštent entre un litre et un litre et demi de salive par jour.

ƒsophage

Le bol alimentaire voyage de la bouche Ă  l’estomac en empruntant l’Ɠsophage, qui raccorde ces deux organes. L’Ɠsophage est dĂ©limitĂ© Ă  ses extrĂ©mitĂ©s supĂ©rieure et infĂ©rieure par des sphincters ou muscles circulaires qui agissent comme les cordons d’une bourse qu’on ouvre et qu’on referme lors de la dĂ©glutition.

Les sphincters fonctionnent de maniĂšre indĂ©pendante. Celui du haut laisse passer le bol alimentaire en provenance du pharynx, tandis que celui du bas permet de vider le contenu de l’Ɠsophage dans l’estomac. Il peut Ă©galement s’ouvrir pour laisser sortir des gaz accumulĂ©s dans l’estomac, ce qui entraĂźne une Ă©ructation.

La force qui fait avancer la nourriture et les boissons dans l’Ɠsophage est le pĂ©ristaltisme. Les muscles lisses qui tapissent l’Ɠsophage se contractent rĂ©guliĂšrement aprĂšs la dĂ©glutition d’un bol alimentaire. Le pĂ©ristaltisme gĂ©nĂšre un mouvement de vague qui se propage le long du tube digestif et qui fait passer la nourriture par l’estomac, l’intestin grĂȘle et le gros intestin, oĂč se dĂ©roulent les diffĂ©rentes Ă©tapes de la digestion.

La gravitĂ© peut Ă©galement aider Ă  faire avancer votre repas le long de l’Ɠsophage. En effet, la position assise facilite le passage rapide et aisĂ© de la nourriture vers l’estomac.

Fait no 2 sur le tube digestif – Le bol alimentaire ne prend que huit secondes à passer du pharynx à l’Ɠsophage, puis à l’estomac.

Estomac

À mesure que vous croquez, mastiquez et avalez, des bols alimentaires se dĂ©posent dans votre estomac. Celui-ci stocke temporairement de petits colis de nourriture au cours d’un repas, mais en les accumulant rapidement, il permet le stockage d’une grande quantitĂ© de nourriture qui est ensuite digĂ©rĂ©e sur une longue pĂ©riode. Si on considĂšre que l’estomac vide d’un adulte a une capacitĂ© de 75 millilitres, cette aptitude est remarquable. En effet, au cours d’un repas, l’estomac peut prendre de l’expansion et contenir jusqu’à un litre, c’est-Ă -dire dix fois sa capacitĂ© initiale.

Supposons qu’en plus de votre pomme, vous dĂ©cidez de manger un yogourt, un sandwich Ă  la dinde et des carottes. Pour votre organisme, il s’agit d’une grande quantitĂ© de nourriture Ă  stocker d’un coup. Or, Ă©tant donnĂ© que votre estomac est conçu pour contenir des repas complets, il n’y a pas de danger de rupture : il accueillera chaque bouchĂ©e et gĂ©rera l’ensemble du repas au cours des prochaines heures.

L’estomac est aussi un organe dynamique. Il remue, serre et broie les bols alimentaires, puis il les mĂ©lange Ă  des sĂ©crĂ©tions gastriques. Le pĂ©ristaltisme qui se poursuit dans l’estomac constitue le principal moteur du mĂ©lange de la nourriture Ă  l’acide gastrique. Ces sĂ©crĂ©tions favorisent l’absorption des nutriments par l’intestin grĂȘle Ă  une prochaine Ă©tape.

En fait, ce suc digestif puissant est de l’acide chlorhydrique qui est assez fort pour dĂ©composer des protĂ©ines Ă©troitement liĂ©es en chaĂźnes de polypeptides (petites chaĂźnes d’acides aminĂ©s), en plus d’éliminer des bactĂ©ries potentiellement dangereuses qui peuvent ĂȘtre prĂ©sentes dans certains aliments.

Puisque l’acide gastrique est si puissant, sa production doit ĂȘtre minutieusement rĂ©gulĂ©e. Au dĂ©but d’un repas, la fonction gastrique se met en marche tranquillement et trĂšs peu d’acide gastrique est sĂ©crĂ©tĂ©. Le pĂ©ristaltisme commence doucement Ă  Ă©tirer et Ă  Ă©craser l’estomac pour le prĂ©parer Ă  la nourriture qui arrive.

Au milieu d’un repas, le pĂ©ristaltisme et l’acide gastrique se mettent Ă  fonctionner Ă  plein rĂ©gime et les sĂ©crĂ©tions gastriques sont Ă  leur concentration maximale. Le muscle de l’estomac mĂ©lange vigoureusement la nourriture et les boissons Ă  de l’acide chlorhydrique, ce qui assure une abondance de fluide dans lequel peut se dĂ©composer la nourriture qui, une fois liquĂ©fiĂ©e, constitue le chyme.

Pendant le repas, le pĂ©ristaltisme aide Ă  pomper le chyme dans l’intestin grĂȘle. À la fin du repas, la sĂ©crĂ©tion d’acide gastrique s’arrĂȘte, mais la prĂ©sence possible d’un excĂ©dent peut irriter la paroi de l’estomac. Ce dernier ajuste alors sa production d’acide gastrique afin de se protĂ©ger et rester en santĂ© tout en assurant votre confort.

L’estomac continue de se contracter jusqu’à ce que le chyme du repas prĂ©cĂ©dent soit passĂ© en entier dans l’intestin grĂȘle.

Fait no 3 sur le tube digestif – Les gargouillements d’estomac sont produits par les contractions pĂ©ristaltiques qui font avancer le contenu dans l’intestin. Ils surviennent pendant la digestion et peuvent continuer pendant deux heures aprĂšs que l’estomac se soit vidĂ©.

Intestin grĂȘle

L’intestin grĂȘle joue le rĂŽle le plus important du processus de digestion. C’est en effet le long de ce « tuyau » digestif de sept mĂštres de long, dans lequel sont combinĂ©es de nombreuses forces qui optimisent la fonction intestinale, que l’absorption des nutriments se dĂ©roule.

La lumiĂšre (centre) de l’intestin grĂȘle est tapissĂ©e de saillies filiformes ressemblant Ă  de minuscules tentacules, les villositĂ©s. Ces petits poils denses donnent une apparence veloutĂ©e Ă  la membrane muqueuse de l’intestin grĂȘle et appuient sa fonction.

On peut se reprĂ©senter l’ensemble des villositĂ©s comme un tapis dense qui absorbe tous les nutriments qui passent. Leur fonction consiste Ă  augmenter la surface de contact de l’intestin grĂȘle, ce qui se traduit en une plus grande capacitĂ© d’absorption. À mesure que le chyme est digĂ©rĂ©, les nutriments sont absorbĂ©s par les villositĂ©s et transportĂ©s vers la circulation sanguine.

Revenons une fois de plus Ă  notre pomme. Le cocktail de fruit et de sĂ©crĂ©tions gastriques (chyme) arrive dans l’intestin grĂȘle et se mĂ©lange aux autres sucs digestifs comme la bile. Le brassage rythmique du chyme poursuit la dĂ©composition des sucres, des lipides et des protĂ©ines en provenance de la pomme ou du repas rĂ©cemment consommĂ©.

La bile est essentielle Ă  la digestion des lipides en acides gras. ComposĂ©e d’eau, de sels, d’acides et de lipides, celle-ci est un milieu dans lequel les lipides et les vitamines liposolubles peuvent ĂȘtre dissous et transportĂ©s vers la circulation sanguine par l’entremise des villositĂ©s.

La bile contient Ă©galement de la bilirubine, un pigment orangĂ© libĂ©rĂ© par les globules rouges lorsqu’ils se dĂ©composent. Incapable de mĂ©taboliser la bilirubine, l’organisme doit compter sur l’aide des bactĂ©ries. Lorsque celles de l’intestin grĂȘle consomment la bilirubine, elles produisent une substance brune, la stercobiline, qui donne aux selles leur teinte brunĂątre.

Le systĂšme digestif reçoit Ă©galement de l’aide pour dĂ©composer la nourriture. En effet, le travail des microbes prĂ©sents dans l’intestin contribue Ă  rendre les acides gras disponibles pour une utilisation ultĂ©rieure. Ils travaillent de concert avec les sĂ©crĂ©tions du pancrĂ©as (les protĂ©ases), qui aident Ă  digĂ©rer les protĂ©ines. Les protĂ©ases sĂ©parent les protĂ©ines complexes en chaĂźnes peptidiques, puis en acides aminĂ©s individuels.

Les molĂ©cules de glucose, les acides aminĂ©s et les acides gras libres sont alors prĂȘts Ă  ĂȘtre absorbĂ©s dans la circulation sanguine par les villositĂ©s.

Fait no 4 sur le tube digestif – AprĂšs un repas, le contenu de l’estomac est entiĂšrement transfĂ©rĂ© dans l’intestin grĂȘle en quatre ou cinq heures.

Gros intestin

La majoritĂ© des nutriments prĂ©sents dans la nourriture digĂ©rĂ©e ont Ă©tĂ© absorbĂ©s au cours de son passage dans l’intestin grĂȘle. Or, ce que l’on consomme n’est pas uniquement composĂ© de nutriments absorbables. Qu’arrive-t-il donc aux parties des aliments que l’organisme n’utilise pas? La nourriture non digĂ©rĂ©e, les fluides excĂ©dentaires, ainsi que du mucus se combinent dans le gros intestin pour former les selles. (Il existe une variĂ©tĂ© de noms originaux pour les nommer, mais selles est le terme mĂ©dical privilĂ©giĂ© et sera utilisĂ© ici.)

Les selles sont les dĂ©chets solides rĂ©sultant du processus de digestion. Croyez-le ou non, l’organisme n’utilise pas chaque particule de nourriture ingĂ©rĂ©e. La matiĂšre cellulosique (les fibres) reste relativement intacte tout au long de son voyage dans le systĂšme digestif, et ce, en raison du fait que les enzymes digestives produites par l’organisme ne sont pas en mesure de dĂ©composer les fibres.

La pomme dont il a déjà été question est un bon exemple. Les composés qui donnent à la pomme sa pelure ferme et sa texture croquante passent tout droit dans le systÚme digestif et trÚs peu de nutriments sont absorbés.

Les fragments de nourriture non digĂ©rĂ©s et les fibres s’accumulent dans le gros intestin. Ce dernier arrĂȘt sur le trajet de la digestion est rempli de poches de tissu nommĂ©es les haustrations. Elles donnent au gros intestin son apparence plissĂ©e. Les haustrations peuvent s’étirer pour recevoir une grande quantitĂ© de selles avant qu’elles soient prĂȘtes Ă  quitter l’organisme.

La sortie du gros intestin et, par le fait mĂȘme, la fin du voyage digestif (l’élimination des dĂ©chets solides) est un autre sphincter, l’anus. Toutefois, les selles ont besoin d’une petite impulsion pour pouvoir quitter le tube digestif.

L’organisme a besoin des fortes contractions pĂ©ristaltiques (mouvement de vague du tube digestif vu aux Ă©tapes prĂ©cĂ©dentes de la digestion) pour arriver Ă  Ă©vacuer les selles du gros intestin. Ces contractions entraĂźnent une sensation de pression locale qui dĂ©clenche le rĂ©flexe de dĂ©fĂ©cation.

Les dĂ©chets solides sont habituellement bruns et malodorants. Vous savez maintenant que la bilirubine donne aux selles cette couleur, mais qu’est-ce qui cause l’odeur?

Si vous pensez que des bactéries sont en cause, vous avez raison.

Les microbes qui vivent dans le gros intestin se nourrissent des restants en provenance de l’intestin grĂȘle. La dĂ©gradation des dĂ©chets solides par les bactĂ©ries gĂ©nĂšre des gaz et ce sont eux qui sont Ă  l’origine de l’odeur caractĂ©ristique des selles.

Fait no 5 sur le tube digestif – Les selles peuvent rester dans le gros intestin pendant 48 heures avant d’ĂȘtre Ă©vacuĂ©es par l’organisme.

Conseils pour une digestion saine

Un systĂšme digestif qui fonctionne rondement permet de se sentir Ă  l’aise et en santĂ©. Pour en assurer la forme optimale, voici quelques façons simples de procĂ©der.

Prenons l’eau comme point de dĂ©part.

Une hydratation adĂ©quate permet au contenu de l’intestin de circuler facilement avec chaque vague gĂ©nĂ©rĂ©e par les contractions musculaires. Le fait de boire de l’eau en abondance contribue Ă©galement Ă  amollir les dĂ©chets qui se trouvent dans l’intestin. Dans le rectum, les selles rendues plus molles par l’eau permettent une Ă©limination plus aisĂ©e.

Les fibres facilitent également la digestion.

Les glucides complexes sont volumineux et alourdissent les selles. Les dĂ©chets solides sont plus faciles Ă  Ă©liminer s’ils sont lourds. Les fibres absorbent Ă©galement l’eau et amollissent les selles Ă  mesure qu’elles avancent dans le tube digestif. Si vous constatez des irrĂ©gularitĂ©s dans votre transit intestinal, pensez Ă  augmenter votre consommation de fibres. Rappelez‑vous que l’élimination des dĂ©chets solides peut diffĂ©rer d’une personne Ă  l’autre. Une Ă©tude a dĂ©couvert que la frĂ©quence d’élimination normale peut varier de trois fois par jour Ă  trois fois par semaine.

Il faut toutefois ĂȘtre prudent, car une augmentation trop rapide de la consommation de fibres peut avoir des consĂ©quences dĂ©sagrĂ©ables, comme une accumulation de gaz intestinaux, des ballonnements ou de l’inconfort. Il vaut donc mieux augmenter graduellement votre consommation de fibres afin de ne pas provoquer d’inconfort. Voici quelques sources de fibres naturelles que vous pouvez ajouter Ă  votre alimentation :

  • Fruits
  • LĂ©gumes
  • Noix
  • LĂ©gumineuses
  • Grains entiers

Le fait de prendre soin des bactĂ©ries vivant dans le tube digestif est une autre maniĂšre d’amĂ©liorer votre santĂ© digestive, car ces microbes facilitent grandement la digestion. L’utilisation de probiotiques peut vous aider Ă  maintenir un sain Ă©quilibre de bactĂ©ries intestinales.

Les probiotiques soutiennent les nombreux microorganismes utiles prĂ©sents dans le tube digestif, en plus de favoriser l’absorption des nutriments et de contribuer Ă  dĂ©composer la nourriture. Un nombre grandissant de donnĂ©es probantes donne Ă  entendre que la prise de probiotiques pourrait Ă©galement soutenir la santĂ© immunitaire.

En examinant de plus prĂšs le systĂšme digestif et le chemin parcouru par la nourriture, il est fascinant de constater la maniĂšre dont vos aliments prĂ©fĂ©rĂ©s sont dĂ©composĂ©s, liquĂ©fiĂ©s, absorbĂ©s et finalement Ă©liminĂ©s par l’organisme, tout cela dans le but de rĂ©colter les nutriments essentiels nĂ©cessaires Ă  votre survie.

Priorisez donc la santĂ© de votre systĂšme digestif (et la vĂŽtre) et soutenez-la Ă  l’aide d’une grande quantitĂ© d’eau et d’une alimentation riche en fibres.

À propos de l’auteure

Sydney Sprouse est une rĂ©dactrice scientifique indĂ©pendante basĂ©e Ă  Forest Grove en Oregon. Elle dĂ©tient un baccalaurĂ©at en biologie humaine de la Utah State University, oĂč elle a travaillĂ© comme stagiaire en recherche et rĂ©dactrice boursiĂšre. Étudiante permanente des sciences, sa motivation consiste Ă  rendre accessible au plus grand nombre les recherches scientifiques actuelles. Les sujets qui l’intĂ©ressent avant tout : la biologie humaine, la santĂ© et l’alimentation.

On dit souvent du cerveau qu’il est le maĂźtre de l’organisme. Il envoie des messages le long des autoroutes du systĂšme nerveux central, qui ont pour but de transformer les impulsions Ă©lectriques et les pensĂ©es en actions et en comportements. À l’instar du Magicien d’Oz, le cerveau agit en coulisses comme l’instigateur des processus cognitifs et des mouvements de l’organisme.

Depuis quelques annĂ©es cependant, les scientifiques ont constatĂ© que le cerveau n’agissait pas de maniĂšre aussi indĂ©pendante qu’ils le pensaient. Des Ă©tudes approfondies montrent qu’il existe un autre joueur important, d’ailleurs plutĂŽt curieux, et qui est constituĂ© de milliers de milliards d’entitĂ©s microscopiques, c’est-Ă -diredes bactĂ©ries et des microbes. Ce systĂšme est connu sous le nom de microbiome intestinal.

Voici une autre maniĂšre de le concevoir : considĂ©rons le cerveau comme le PDG de l’entreprise que constitue l’organisme. Le microbiome se compose de l’ensemble du personnel de l’entreprise. Pour rĂ©ussir, une entreprise doit compter sur la bonne relation de travail entre ses employĂ©s et le PDG. Ainsi, tout comme une entreprise est vouĂ©e Ă  l’échec sans la contribution de ses employĂ©s, un organisme dirigĂ© uniquement par le cerveau n’aurait pas connaissance des messages et des signaux essentiels qui contribuent Ă  optimiser son fonctionnement.

Afin d’éviter une telle mainmise sur sa destinĂ©e, l’organisme a Ă©voluĂ© parallĂšlement aux bactĂ©ries intestinales et autres microbes. Le cerveau et le microbiome ont donc dĂ©veloppĂ© une relation trĂšs Ă©troite qui consiste en un partenariat mutuellement avantageux fondĂ© sur une communication rĂ©guliĂšre. Cette communication s’effectue par une variĂ©tĂ© de mĂ©canismes ayant pour but de prĂ©server la santĂ© et le bien‑ĂȘtre de l’organisme. Ce dialogue perpĂ©tuel a une influence sur la faim, la digestion et la satiĂ©tĂ© ainsi que sur la santĂ© immunitaire et mentale.

Afin de mettre en Ă©vidence l’effet qu’exerce sur le cerveau le microbiome, commençons par comprendre ce dernier. Nous nous pencherons ensuite sur la maniĂšre dont il collabore avec le cerveau. D’abord, concentrons-nous sur les bactĂ©ries et les microbes pour savoir ce qui peuple le tube digestif et pourquoi.

Le Microbiome : Les BactĂ©ries Et Autres Microbes De L’organisme

Les milliers de milliards de petits microbes qui habitent dans le tube digestif forment collectivement le microbiome. Ces microorganismes (bactéries, champignons, virus, protozoaires et autres microbes) en constituent la communauté.

Le terme « microbiote » est souvent utilisĂ© comme synonyme de « microbiome », mais c’est ce dernier que nous utiliserons le plus souvent ici le terme « microbiome » car, en plus des microbes, il englobe l’ensemble de la communautĂ© de microorganismes, ainsi que leurs fonctions et leurs activitĂ©s dans le tube digestif.

Bon nombre des fonctions du microbiome du tube digestif se dĂ©roulent dans l’intestin. Toutefois, certaines interactions entre les microbes et d’autres parties de l’organisme font Ă©galement office de mĂ©canismes de communication entre le microbiome et le cerveau. Voyons ces interactions qui constituent l’axe intestin‑cerveau.

Le Cerveau Et Les Microbes – Notions De Base De L’axe Intestin‑Cerveau

Comme nous l’avons indiquĂ© plus haut, le cerveau et le microbiome sont continuellement en communication. Souvent nommĂ© l’axe intestin‑cerveau (AIC), ce canal de communication est essentiel Ă  l’homĂ©ostasie – ou l’équilibre – du tube digestif et d’autres organes. L’AIC est constituĂ© d’une variĂ©tĂ© de voies de communication, la plus notable Ă©tant le nerf vague qui participe Ă  la digestion et Ă  la rĂ©ponse immunitaire saine du tube digestif, entre autres processus et rĂ©actions de l’organisme.

Digestion

Le nerf vague est un nerf crĂąnien qui prend son origine dans le tronc cĂ©rĂ©bral et descend jusqu’au gros intestin. Compte tenu de la distance couverte par ce nerf, il n’est pas surprenant qu’il soit responsable de la rĂ©gulation de nombreuses fonctions internes, notamment la digestion, la frĂ©quence respiratoire, le rythme cardiaque, la tension artĂ©rielle, certaines rĂ©ponses immunitaires ainsi que nombre de rĂ©flexes internes (p. ex. l’Ă©ternuement et la dĂ©glutition).

La digestion est le premier sujet que nous nous mettrons sous la dent.

Les recherches montrent qu’en plus d’ĂȘtre le lieu oĂč se dĂ©roulent la digestion et l’absorption des nutriments, le tube digestif joue le rĂŽle de mĂ©diateur entre son microbiome et le cerveau. De maniĂšre simplifiĂ©e, le tube digestif observe d’abord la transformation des aliments consommĂ©s avant de rapporter au cerveau les informations pertinentes par l’intermĂ©diaire du nerf vague.

Comme le tube digestif prĂ©side Ă  la digestion, il sait immĂ©diatement ce qui est consommĂ© et il recueille de l’information sur le contenu nutritionnel et Ă©nergĂ©tique. Le nerf vague s’assure que le cerveau reçoit les informations sensorielles les plus rĂ©centes comme la faim et les signes et sensations de satiĂ©tĂ©.

Cette information est importante pour le cerveau, car elle lui permet de décider comment :

  1. gĂ©rer les impulsions correspondantes (p. ex. informer le cerveau que le tube digestif est plein et qu’il faut donc arrĂȘter de manger).
  2. modifier l’humeur (p. ex. la faim peut rendre irritable).
  3. distribuer judicieusement l’énergie (p. ex. lorsqu’on a froid, l’énergie est envoyĂ©e en prioritĂ© vers les organes vitaux pour les garder au chaud).

Transmission des réflexes immunitaires

Le nerf vague donne Ă©galement au cerveau des donnĂ©es sur les autres Ă©vĂ©nements qui se dĂ©roulent dans le tube digestif. La nourriture ingĂ©rĂ©e arrive avec des allergĂšnes et d’autres microbes qui peuvent dĂ©clencher les rĂ©ponses immunitaires normales du tractus gastro‑intestinal. MĂȘme s’il s’agit de rĂ©ponses normales et saines, ces rĂ©actions peuvent occasionnellement et temporairement entraver le fonctionnement habituel du tube digestif.

Puisque le cerveau doit nĂ©cessairement ĂȘtre au courant de ces dĂ©rangements mineurs, l’information voule est « perçue » par le tube digestif et transmise au cerveau par le nerf vague, via l’autoroute de l’information de l’axe intestin‑cerveau. On parle de voie de communication « affĂ©rente » lorsque les messages circulent dans cette direction, c’est-Ă -dire du tube digestif vers le cerveau.

L’axe de communication intestin‑cerveau aide le cerveau – et ultimement le reste de l’organisme – à obtenir l’information nĂ©cessaire pour organiser et maintenir une rĂ©ponse appropriĂ©e et saine. Les messages qui circulent du cerveau vers le tube digestif utilisent les voies de communication « effĂ©rentes » (qui fonctionnent dans la direction opposĂ©e Ă  celle des voies affĂ©rentes). Celles-ci sont activĂ©es lorsque les fibres effĂ©rentes du cerveau envoient des signaux le long du nerf vague afin d’aider au maintien et au soutien d’une rĂ©ponse immunitaire saine.

Vous Êtes Ce Que Vous Mangez

Il est important d’explorer les moyens dont nous disposons pour garder le tube digestif et le cerveau en santĂ© afin de maintenir une communication de qualitĂ© entre les deux organes le long de l’axe intestin‑cerveau. C’est par la nourriture et l’alimentation qu’on peut y parvenir le plus facilement et vous avez au moins trois occasions par jour d’influencer ce qui se passe dans votre tube digestif.

Le microbiome agit comme mĂ©diateur entre nos choix de styles de vie – comme le rĂ©gime alimentaire – et le maintien de la santĂ©. Ce que l’on mange entre dans l’organisme et peut modifier les bactĂ©ries qui tapissent le tube digestif, avec des effets positifs ou nĂ©gatifs sur les processus comme la digestion. Ces changements peuvent prĂ©server ou entraver la santĂ©. Voyons cela de plus prĂšs.

Une alimentation riche en protĂ©ines vĂ©gĂ©tales favorise l’augmentation de la quantitĂ© de bactĂ©ries comme les Bifidobacteria et les Lactobacillus, de bonnes bactĂ©ries qui prĂ©servent la santĂ© du tube digestif. À l’opposĂ©, une alimentation riche en protĂ©ines animales et en gras saturĂ©s peut faire augmenter la quantitĂ© de bactĂ©ries comme les Bacteroides et les Alistipes, qu’on croit associĂ©es Ă  des problĂšmes cardiovasculaires et intestinaux.

De plus, des Ă©tudes montrent que les personnes qui consomment plus de lĂ©gumes et moins de gras tendent Ă  avoir un microbiome diversifiĂ©, prĂ©sentant de nombreuses espĂšces de bonnes bactĂ©ries. À l’inverse, les personnes qui ont une alimentation riche en gras ont tendance Ă  manquer de diversitĂ© dans leur microbiome, ce qui n’est pas bon pour la santĂ© digestive.

MĂȘme si la communautĂ© bactĂ©rienne du tube digestif est complexe, il peut ĂȘtre assez facile d’en prĂ©server la santĂ©. Les bonnes bactĂ©ries prĂ©fĂšrent ce que l’on considĂšre comme des aliments « santé », alors que les mauvaises bactĂ©ries privilĂ©gient les aliments qu’on ne devrait consommer qu’en petites quantitĂ©s, comme les gras saturĂ©s. La prochaine fois que vous vous passerez Ă  table, pensez-y bien : prĂ©fĂ©rez-vous nourrir les bonnes ou les mauvaises bactĂ©ries?

Voici quelques conseils utiles :

  • RĂ©duisez au minimum votre consommation de gras saturĂ©s. Les gras insaturĂ©s comme l’huile d’olive et les avocats soutiennent les bonnes bactĂ©ries comme les Bifidobacteria et les Lactobacillus, tandis que les gras saturĂ©s tendent Ă  faire augmenter les Bacteroides, les microbes qui ont un impact nĂ©gatif sur la santĂ© du tube digestif.
  • Augmentez votre consommation de lĂ©gumes riches en fibres. Ces aliments contiennent nombre de glucides complexes et de fibres que l’organisme ne peut dĂ©composer complĂštement lui-mĂȘme. Il compte plutĂŽt sur l’aide des bactĂ©ries pour dĂ©composer une partie des fibres. Au cours de ce processus, les bactĂ©ries gĂ©nĂšrent des acides gras Ă  chaĂźne courte qui soutiennent la santĂ© du tube digestif. En nourrissant le microbiome, ces aliments riches en fibres jouent le rĂŽle de prĂ©biotiques.
  • Songez Ă  intĂ©grer des aliments probiotiques Ă  votre alimentation. Les probiotiques favorisent l’équilibre des bonnes bactĂ©ries dans le tube digestif. Avec un savoureux yogourt, vous prenez soin de la santĂ© de votre tube digestif tout en vous faisant plaisir. Si vous n’aimez pas particuliĂšrement les produits laitiers, essayez les aliments fermentĂ©s comme la choucroute, le kimchi ou le levain. Les supplĂ©ments de probiotiques constituent une autre maniĂšre de vous aider Ă  trouver l’équilibre bactĂ©rien dans votre tube digestif.

Prenez Soin De Votre Microbiome

Votre microbiome est un systĂšme complexe qui a le potentiel de vous faire vivre pleinement. À cette fin, il procĂšde principalement par des processus digestifs, mais Ă©galement en transmettant au cerveau des messages importants. Le maintien de la santĂ© du tube digestif favorise une bonne communication sur l’axe intestin‑cerveau et cette Ă©quipe puissante soutient la santĂ© en gĂ©nĂ©ral.

À propos de l’auteure

Jenna Templeton est une Ă©ducatrice en santĂ© et une rĂ©dactrice scientifique indĂ©pendante qui vit Ă  Salt Lake City au Utah. AprĂšs avoir obtenu un baccalaurĂ©at en chimie Ă  la Virginia Tech, Jenna a passĂ© cinq ans Ă  faire de la recherche scientifique dans l’industrie alimentaire. Ce travail a nourri son intĂ©rĂȘt pour le mieux-ĂȘtre personnel, ce qui l’a amenĂ©e Ă  obtenir un diplĂŽme d’études supĂ©rieures en santĂ©, promotion et Ă©ducation de l’University of Utah. Dans ses loisirs, Jenna aime les concerts, le jardinage, la bonne chĂšre et les randonnĂ©es dans les monts Wasatch.

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Lorsque la vie nous sourit, il est souvent facile d’exprimer notre gratitude, que ce soit pour la naissance d’un bĂ©bĂ© en santĂ©, une promotion au travail, un bilan de santĂ© positif ou l’obtention d’une importante distinction. Par contre, aux prises avec les soucis du quotidien ou dans les moments difficiles, il peut ĂȘtre plus ardu de se sentir reconnaissant.

Pourtant, un simple changement d’attitude peut favoriser une nouvelle vision du monde et mener Ă  une amĂ©lioration du bien-ĂȘtre mental, Ă©motionnel et mĂȘme physique. En fait, nombre d’études ont montrĂ© que le sentiment de reconnaissance et d’apprĂ©ciation procure une sensation accrue de bien-ĂȘtre gĂ©nĂ©ral. Poursuivez votre lecture afin de dĂ©couvrir les bienfaits de la gratitude pour la santĂ© mentale et physique, et dĂ©couvrez des conseils tout simples pour faire plus de place Ă  la gratitude.

La gratitude amĂ©liore le bien-ĂȘtre mental

L’un des plus importants bienfaits d’une pratique rĂ©guliĂšre de la gratitude est son rĂŽle d’exutoire des pensĂ©es et Ă©motions nĂ©gatives. Des expĂ©riences visant Ă  rĂ©vĂ©ler comment les gens se sentaient en rĂ©flĂ©chissant Ă  trois Ă©vĂ©nements positifs de leur journĂ©e ont montrĂ© des amĂ©liorations notables dans leur sensation gĂ©nĂ©rale de bonheur en quelques semaines Ă  peine.

Avec un peu de dĂ©termination, vous aussi pouvez arriver au mĂȘme constat. Avec le temps, vous remarquerez un changement dans votre Ă©tat d’esprit. Vous ressentirez de petits Ă©lans de gratitude plusieurs fois par jour, pas seulement aux moments oĂč vous Ă©voquez consciemment des Ă©vĂ©nements positifs de votre quotidien. À elle seule, la pratique de la gratitude ne peut certes pas guĂ©rir les maladies mentales, mais l’adoption d’un style de vie axĂ© sur la reconnaissance a des impacts durables sur le cerveau et la sensation de bonheur.

En plus de combattre les sautes d’humeur et les Ă©motions nĂ©gatives, la pratique de la gratitude aide Ă  rĂ©duire jusqu’à 23 % le nombre d’hormones, comme le cortisol, produites par les glandes surrĂ©nales en rĂ©ponse Ă  un stress psychologique ou physiologique. En percevant la vie plus positivement, le systĂšme nerveux parasympathique (la partie apaisante) s’active pour combattre le cortisol (hormone du stress) et mĂȘme augmenter l’ocytocine, l’hormone du bien-ĂȘtre et de l’affection.

D’autres Ă©tudes ont aussi montrĂ© que la reconnaissance des bienfaits qui nous ont Ă©tĂ© accordĂ©s – particuliĂšrement en pĂ©riode de difficultĂ©s et de conflits – peut rĂ©duire les taux de stress post-traumatique et favoriser un sentiment accru de rĂ©silience. Autrement dit, mĂȘme en pĂ©riode de stress, nous sommes plus aptes Ă  faire face Ă  l’avenir.

Si la gratitude est tellement efficace pour amĂ©liorer l’humeur, c’est qu’elle permet en grande partie de mettre de cĂŽtĂ© les idĂ©es nĂ©gatives au profit d’une pensĂ©e constructive. En vous Ă©loignant des pensĂ©es et des Ă©motions nĂ©gatives, vous ĂȘtes en mesure de vous concentrer uniquement sur les sentiments, Ă©vĂ©nements et concepts positifs. Et en prenant le dessus, cette nouvelle façon de voir les choses vous permet de prendre conscience des bons cĂŽtĂ©s du moment prĂ©sent pour envisager l’avenir avec plus d’optimisme.

La pratique de la gratitude permet aussi d’éliminer la mauvaise habitude de nous comparer Ă  ceux qui, selon nous, sont plus privilĂ©giĂ©s. Avec un sentiment accru de confiance et de contentement, il est plus facile d’éviter d’envier les autres.

Un autre aspect de la santĂ© mentale (quoique moins apparent) a trait aux liens que vous entretenez avec votre entourage. Et sur ce plan aussi, la gratitude peut jouer un rĂŽle important. Si vous recherchez des expĂ©riences positives, vous serez plus ouvert Ă  l’idĂ©e de crĂ©er de nouvelles relations. La gratitude aide aussi Ă  reconnaĂźtre l’amour que vos proches vous portent et le bonheur qu’ils vous procurent. Vous pouvez ainsi mieux exprimer votre apprĂ©ciation Ă  l’égard de tous ceux qui vous entourent.

Une Ă©tude a rĂ©vĂ©lĂ© que des conjoints qui expriment leur reconnaissance l’un envers l’autre peuvent constater un renforcement de leur attachement et de leur satisfaction gĂ©nĂ©rale Ă  l’égard de leur relation. Dans d’autres recherches encore, ceux qui Ă©taient plus reconnaissants faisaient preuve d’une patience accrue et prenaient de meilleures dĂ©cisions – deux qualitĂ©s Ă  la base de relations solides.

Mieux encore, ces bienfaits sont durables. La pratique de la gratitude pendant une pĂ©riode de dĂ©prime vous aidera Ă  changer votre Ă©tat d’esprit et, en vous concentrant rĂ©guliĂšrement sur les bienfaits de la vie, votre humeur s’en trouvera rĂ©confortĂ©e Ă  long terme.

La gratitude améliore la santé physique

Il est logique de penser que la gratitude a un impact positif sur le bien-ĂȘtre mental et les relations interpersonnelles, mais plusieurs Ă©tudes font aussi le lien entre la gratitude et une meilleure santĂ© physique.

Parmi les causes principales d’un bien-ĂȘtre accru par la gratitude, on peut citer la capacitĂ© de prendre mieux soin de soi. On a montrĂ© que ceux qui choisissent d’intĂ©grer la gratitude Ă  leur style de vie quotidien mangent plus sainement, font plus d’exercice et vont voir leur mĂ©decin rĂ©guliĂšrement. Tout comme la gratitude accroĂźt votre patience, elle renforce aussi votre volontĂ© et vos compĂ©tences dĂ©cisionnelles. Vous pouvez donc dire non aux excĂšs alimentaires et oui Ă  un style de vie plus sain.

En plus de favoriser des choix plus sains, on a montrĂ© que le fait d’entretenir un sentiment de gratitude permet d’amĂ©liorer la santĂ© du cƓur grĂące Ă  son impact positif sur la pression artĂ©rielle. Dans une autre Ă©tude de suivi de patients souffrant d’insuffisance cardiaque mais ne prĂ©sentant pas encore de symptĂŽmes, les chercheurs ont trouvĂ© que ceux qui mettaient sur papier rĂ©guliĂšrement les Ă©lĂ©ments pour lesquels ils Ă©taient reconnaissants avaient un rythme cardiaque plus sain.

Parmi les autres bienfaits physiques de la gratitude, mentionnons son impact Ă©prouvĂ© sur les fonctions immunitaires et le sommeil. Au lieu de rester Ă©veillĂ©s Ă  ruminer des pensĂ©es nĂ©gatives, les gens plus reconnaissants assurent l’apaisement de leur systĂšme nerveux en se concentrant sur les bienfaits que la vie leur a accordĂ©s, ce qui leur permet de s’endormir plus rapidement et de profiter d’un meilleur sommeil plus longtemps. Sans surprise, ceux qui pratiquent la gratitude ont aussi tendance Ă  ĂȘtre plus alertes et avoir plus d’énergie le lendemain. La prochaine fois que le sommeil tardera Ă  venir, essayez de vous remĂ©morer les Ă©lĂ©ments de la vie qui vous rendent heureux pour arriver Ă  vous endormir paisiblement.

Cinq conseils tout simples pour vous aider Ă  mieux exprimer votre reconnaissance

Si vous voulez profiter des bienfaits de la gratitude sur la santĂ© mentale et physique, essayez d’incorporer la gratitude Ă  vos habitudes quotidiennes. Voici cinq façons de remercier la vie :

  1. Mettez-le sur papier. Cette pratique peut sembler dĂ©modĂ©e, mais en notant vos sentiments de gratitude, vous demeurez concentrĂ© sur la bontĂ© qui vous entoure. Chaque jour, Ă©crivez dans votre agenda de la gratitude trois Ă©lĂ©ments pour lesquels vous ĂȘtes reconnaissant et indiquez les raisons. Vous pouvez aussi envoyer une note, un courriel, un message texte ou une lettre de remerciement Ă  ceux envers qui vous ĂȘtes reconnaissant.
  2. Chaque jour, prĂ©voyez du temps pour rĂ©flĂ©chir Ă  ce qui vous rend reconnaissant. MĂȘme si vous ne prenez pas le temps d’écrire les sources de votre reconnaissance, le fait d’y penser ou de les nommer Ă  haute voix permet de favoriser une attitude reconnaissante. Vous pouvez demander aux membres de votre famille de partager leur reconnaissance Ă  tour de rĂŽle pendant le souper ou penser aux Ă©lĂ©ments positifs de la journĂ©e pendant que vous vous brossez les dents avant de vous coucher.
  3. Soyez reconnaissant pour les moments difficiles. Souvent plus facile Ă  dire qu’à faire, mais le fait de trouver le bon cĂŽtĂ© des choses en pĂ©riode de difficultĂ© peut vous permettre de mieux y faire face. Tirez de votre Ă©preuve une leçon, un avantage ou un bienfait. Les obstacles font inĂ©vitablement partie de la vie, alors faites de votre mieux pour toujours voir le bon cĂŽtĂ© des choses.
  4. MĂ©ditez. Prenez le temps de vous concentrer sur ce qui vous rend reconnaissant dans le moment prĂ©sent et sur les personnes qui mĂ©ritent votre gratitude. En restant dans l’instant prĂ©sent, vous pouvez oublier le passĂ© et chasser les inquiĂ©tudes face Ă  l’avenir.
  5. Faites des compliments. Vous aimez le style d’un ami? Vous admirez la capacitĂ© d’une collĂšgue Ă  inspirer ses Ă©quipiers? Dites-le! En exprimant votre gratitude, vous vous sentirez mieux, sans compter que les gens qui se sentent apprĂ©ciĂ©s ont l’habitude d’en faire encore davantage pour ceux qui les entourent.

Le fait de profiter pleinement et quotidiennement du meilleur de la vie peut vous aider Ă  maintenir une attitude positive mĂȘme pendant les pĂ©riodes difficiles. Plus vous vous exercerez Ă  repĂ©rer les bons cĂŽtĂ©s, plus il vous sera facile de les trouver. Au final, votre santĂ© mentale et physique vous saura grĂ© de votre gratitude.

Chez certaines personnes, un sentiment bien rĂ©el d’irascibilitĂ© se fait sentir lorsque la faim ne peut ĂȘtre assouvie. Si vous l’avez dĂ©jĂ  Ă©prouvĂ©, vous connaissez le pouvoir que la nourriture peut avoir sur l’humeur.

L’impact des habitudes alimentaires sur le comportement va plus loin que la nĂ©cessitĂ© d’avoir l’estomac plein. Il y a des liens importants entre certains nutriments et l’humeur. Et puisque les remĂšdes nutritionnels s’harmonisent Ă  merveille avec de saines habitudes de vie, l’autogestion de la santĂ©, les recommandations professionnelles et l’adoption d’un nouveau style de vie pour aider Ă  gĂ©rer l’humeur, ces liens mĂ©ritent d’ĂȘtre explorĂ©s.

Vous pouvez adopter une alimentation qui vous satisfait, en plus de maintenir votre organisme dans des conditions favorables Ă  la bonne humeur afin d’éviter le sentiment d’irascibilitĂ© qui peut accompagner la faim.

Notions de base sur les aliments, les nutriments et l’humeur

Si vous cherchez Ă  comprendre pourquoi les aliments ont un effet aussi important sur l’humeur, c’est principalement vers le cerveau qu’on doit se tourner pour trouver des explications. La tĂąche exigeante qui consiste Ă  gĂ©rer le fonctionnement de l’organisme relĂšve de son centre de commande, mais ce dernier est lui aussi assez exigeant.

En plus d’ĂȘtre trĂšs Ă©nergivore, le cerveau est un tantinet hĂ©doniste, c’est-Ă -dire qu’il recherche en prioritĂ© le plaisir. La nourriture apporte la satisfaction calorique, certes, mais elle procure aussi du plaisir au cerveau. En effet, la consommation d’aliments entraĂźne la libĂ©ration dans le cerveau d’importants composĂ©s chimiques (appelĂ©s neurotransmetteurs), notamment les endorphines, la sĂ©rotonine et la dopamine qui sont fortement liĂ©es Ă  l’humeur.

Le cerveau n’est toutefois pas le seul Ă  avoir une influence sur les sentiments, les besoins nutritionnels de l’organisme au grand complet peuvent avoir un impact sur l’humeur. C’est pourquoi des carences en nutriments, aussi minimes soient-elles, peuvent avoir des consĂ©quences majeures. Le manque de certains micronutriments peut dĂ©clencher une rĂ©action en chaĂźne. Sans l’appui des vitamines et minĂ©raux, les enzymes (des protĂ©ines qui assistent les processus dans l’organisme) n’effectuent pas aussi bien leur travail et si elles ne sont pas dans leur meilleure forme, l’humeur et d’autres aspects de la santĂ© risquent d’en souffrir.

C’est probablement la raison pour laquelle bon nombre d’Ă©tudes et mĂ©ta-analyses ont montrĂ© qu’une nutrition adĂ©quate (avec prise de supplĂ©ments) favorisait la bonne humeur. Dans une Ă©tude Ă  double insu, des doses Ă©levĂ©es de neuf vitamines ont Ă©tĂ© comparĂ©es Ă  un placĂ©bo. AprĂšs un an, les participants et participantes ont rapportĂ© un changement d’humeur positif.

La science confirme la prĂ©sence de liens entre les aliments, les nutriments et l’humeur. Mais comment utiliser ce bagage scientifique Ă  votre avantage? Sur quels aliments et quels nutriments devriez‑vous miser? Vous trouverez les rĂ©ponses plus bas dans la liste de nutriments et de composĂ©s qui favorisent la bonne humeur.

Du magnésium pour la bonne humeur

L’organisme dans son ensemble a besoin de magnĂ©sium. Il s’agit d’un minĂ©ral essentiel qui assiste plus de 300 complexes enzymatiques dans l’organisme. Avec une activitĂ© d’une si grande portĂ©e, il doit bien y avoir un recoupement avec la gestion de l’humeur, n’est-ce pas?

Effectivement, une des activitĂ©s qui lient le magnĂ©sium et l’humeur se dĂ©roule dans le cerveau (pas de surprise ici), oĂč le minĂ©ral offre une protection Ă  d’importants rĂ©cepteurs dans les nerfs et les neurones, ce qui contribue Ă  maintenir ces cellules en santĂ©.

Le magnĂ©sium joue Ă©galement un triple rĂŽle dans la rĂ©ponse de l’organisme au stress :

  • Dans le cerveau, il aide Ă  maintenir les hormones de stress Ă  un niveau normal.
  • Au-dessus des reins, le magnĂ©sium assiste les glandes surrĂ©nales dans leur rĂ©ponse normale Ă  une hormone qui dĂ©clenche la production de cortisol et d’adrĂ©naline, favorisant ainsi le maintien de ces hormones de stress Ă  un niveau adĂ©quat.
  • Dans la circulation sanguine, il peut agir comme une barriĂšre hĂ©mato-encĂ©phalique (entre le sang et le cerveau) afin de maintenir une interaction saine entre les hormones de stress et le cerveau.

Pour couronner le tout, le magnĂ©sium joue un rĂŽle dans le maintien de la sĂ©rotonine Ă  un niveau normal et sain dans le cerveau. Hormone en chef dans le maintien de l’humeur, la sĂ©rotonine est liĂ©e Ă  un sentiment de bonheur.

On peut trouver ce minĂ©ral dans les lĂ©gumes feuillus verts, les grains entiers, les noix, la viande et le lait. MĂȘme certaines eaux dures en contiennent des quantitĂ©s variables.

Rien de mieux pour le moral que le zinc

Tout comme le magnĂ©sium, le zinc contribue Ă  l’activitĂ© de plus de 300 enzymes, mais la plus grande quantitĂ© de zinc se trouve dans l’hippocampe, une des zones importantes dans la rĂ©gulation de l’humeur.

Le zinc contribue Ă  la croissance et la diffĂ©rentiation cellulaires de mĂȘme que la fonction neurologique pour favoriser la santĂ© cĂ©rĂ©brale. En plus de participer Ă  la mise au point des rĂ©actions au stress du cerveau et du reste de l’organisme, le zinc joue Ă©galement un rĂŽle important dans la signalisation cellulaire et pour une variĂ©tĂ© de neurotransmetteurs.

Des Ă©tudes portant sur la mĂ©moire, l’apprentissage et l’humeur ont liĂ© un niveau de zinc optimal et une bonne santĂ© cĂ©rĂ©brale avec une humeur normale et stable. Faites le plein de ce minĂ©ral en consommant de la viande, du foie, des Ɠufs, des huĂźtres et des fruits de mer.

En appétit pour les vitamines B

Si vous avez du mal Ă  vous y retrouver parmi les diffĂ©rentes vitamines B, il y a une solution : consommez une variĂ©tĂ© de ces huit vitamines essentielles. Vous n’arriverez toujours pas Ă  les diffĂ©rencier, mais comme il a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© que plusieurs de ces vitamines essentielles sont bĂ©nĂ©fiques pour l’humeur, vous vous sentirez bien malgrĂ© tout.

Les vitamines B sont essentielles Ă  la production de certains neurotransmetteurs qui influent sur l’humeur – la dopamine et la sĂ©rotonine en particulier. Ces deux neurotransmetteurs sont liĂ©s au bonheur et au plaisir. Si vous n’avez pas suffisamment de vitamines B (particuliĂšrement la B6 et la B12) pour synthĂ©tiser ces neurotransmetteurs en quantitĂ©s adĂ©quates, vous pourrez le ressentir.

Parmi les vitamines B, plusieurs aident Ă  garder les nerfs en santĂ©, ce qui favorise une bonne communication qui, Ă  son tour, contribue Ă  un meilleur Ă©tat d’esprit gĂ©nĂ©ral. Des Ă©tudes ont montrĂ© que la thiamine (B1) contribue Ă  la bonne humeur.

On trouve les diffĂ©rentes vitamines B dans une grande variĂ©tĂ© d’aliments : la thiamine dans le riz brun et les courges; la riboflavine dans les produits laitiers, les Ă©pinards, les amandes et le brocoli; la vitamine B6 dans les fĂšves, les bananes, les pommes de terre, la viande et les noix. Pour obtenir du folate, on doit se tourner vers les lĂ©gumineuses, les asperges, les cĂ©rĂ©ales Ă  dĂ©jeuner enrichies et les Ă©pinards. Enfin, la vitamine B12 se retrouve en abondance dans les fruits de mer, le bƓuf, le poisson et les Ɠufs.

Les oméga-3 : des gras qui remontent le moral

Le cerveau est constituĂ© de gras Ă  60 %. C’est un fait : le cerveau se compose principalement de gras, en particulier d’acides gras essentiels comme les omĂ©ga-3. Comme votre cerveau est en grande partie responsable de votre humeur, le gras influe sur la façon dont vous vous sentez.

Les omĂ©ga-3 constituent environ 20 % des membranes cellulaires, et le systĂšme nerveux est composĂ© en grande partie de gras. Les gras qui font partie de la composition du systĂšme nerveux central jouent un rĂŽle primordial dans une signalisation adĂ©quate. Il est donc important d’obtenir une quantitĂ© suffisante d’acides gras essentiels pour maintenir les membranes cellulaires en santĂ©, car des membranes saines favorisent une bonne signalisation cellulaire et soutiennent la stabilitĂ© de l’humeur.

Votre organisme ne peut pas synthĂ©tiser suffisamment des importants omĂ©ga-3 dont il a besoin (DHA et EPA). C’est pourquoi il est si important miser sur votre alimentation pour les obtenir. Une bonne maniĂšre d’en consommer davantage consiste Ă  intĂ©grer Ă  vos repas plus de poisson gras d’eau froide (comme le maquereau, le saumon, le hareng et les anchois).

La cafĂ©ine n’augmente pas seulement l’énergie

Il y a des gens Ă  qui on n’ose pas parler avant leur cafĂ© du matin. Et c’est la cafĂ©ine qui est en cause.

Le stimulant naturel le plus populaire au monde a des effets considĂ©rables sur l’énergie et l’humeur. Depuis toujours et partout dans le monde, il active le systĂšme nerveux central. La popularitĂ© et la longĂ©vitĂ© de cette substance qui affecte l’humeur en disent long sur la puissance et l’efficacitĂ© de la cafĂ©ine, mais quel en est le mode de fonctionnement?

L’explication dĂ©taillĂ©e fait appel Ă  de nombreux neurotransmetteurs et rĂ©cepteurs. La rĂ©ponse abrĂ©gĂ©e est plus simple : la cafĂ©ine surcharge le cerveau et le systĂšme nerveux. Elle assiste les composĂ©s chimiques stimulants naturels pour nous aider Ă  rester alertes et Ă  commencer la journĂ©e du bon pied.

Pourtant, il est important de gĂ©rer notre consommation de cafĂ©ine pour Ă©viter d’exacerber nos anxiĂ©tĂ©s ou perturber notre sommeil. On trouve de la cafĂ©ine dans le cafĂ©, les thĂ©s noirs et verts, ainsi que le chocolat.

Chocolat noir, humeur enjouée

Il est naturel de se tourner vers le chocolat quand on est dĂ©primĂ©, car c’est le roi des aliments bons pour le moral. Le chocolat noir a des effets positifs bien Ă©tudiĂ©s sur l’humeur et il est bien meilleur pour la santĂ© que le chocolat au lait.

Plus le taux de cacao est Ă©levĂ© dans le chocolat, plus il contient de composĂ©s qui favorisent la bonne humeur. L’anandamide en est un exemple. Cet acide gras agit comme un neurotransmetteur qui influe sur l’humeur. Autre composĂ© organique Ă©galement prĂ©sent dans le chocolat, la phĂ©nylĂ©thylamine soutient l’humeur et agit comme un composĂ© chimique du cerveau et du systĂšme nerveux.

Montrez-vous prudent avec la version mi-sucrée de cette friandise, car elle contient du sucre et une bonne quantité de gras. Privilégiez le chocolat noir (plus le pourcentage de cacao est élevé, plus il est noir) qui présente un meilleur équilibre entre les composants qui sont bénéfiques pour la santé et ceux qui sont nuisibles.

Nutriments et humeur : d’autres composĂ©s qui se dĂ©marquent

Les chercheurs Ă©valuent constamment les liens entre certains nutriments et l’humeur. Ils sĂ©lectionnent diffĂ©rents composĂ©s vĂ©gĂ©taux qui se retrouvent dans l’alimentation moderne ou plus ancienne et explorent la maniĂšre dont ils pourraient soutenir une humeur saine et normale.

Voici quelques composĂ©s connus depuis longtemps, pour lesquels de nouvelles recherches ont rĂ©vĂ©lĂ© un lien avec la gestion de l’humeur :

  • Safran : une Ă©pice de couleur vive tirĂ©e de la culture d’une fleur, le crocus.
  • Ashwagandha : une herbe importante utilisĂ©e en Inde depuis des millĂ©naires.
  • Citronnelle : une herbe de la famille des menthes.

Nourrissez votre humeur

Prenez en main votre humeur en intĂ©grant Ă  votre rĂ©gime alimentaire une foule d’aliments qui contiennent des nutriments bĂ©nĂ©fiques pour l’humeur. Vous verrez que vos dĂ©cisions alimentaires contribueront bien plus qu’à apaiser votre faim. Si vous avez du mal Ă  incorporer ces nutriments Ă  vos repas, les supplĂ©ments constituent une bonne solution de rechange, en particulier pour les gens qui souffrent de restrictions alimentaires. Que ce soit par l’alimentation ou la supplĂ©mentation, vous pourrez enfin « manger vos Ă©motions » de maniĂšre positive.

Les choses Ă  faire n’en finissent plus de s’accumuler, n’est-ce pas? Et Ă  une frĂ©quence beaucoup trop Ă©levĂ©e. Toujours connectĂ©, vous ne manquez pas un seul courriel ou texto qui vous signale la prochaine tĂąche Ă  rĂ©aliser. C’est ce qui est devenu la norme.

Heureusement, vous ĂȘtes productif – vous n’avez pas vraiment le choix – mĂȘme si la productivitĂ© n’est pas nĂ©cessairement un gage de bonheur. Travailler trop vite et Ă  outrance peut favoriser l’accumulation du stress sans possibilitĂ© de l’évacuer. Et Ă  force d’ĂȘtre toujours sur le bouton « en marche », vous finissez par ĂȘtre dĂ©passĂ©.

Si vous vous reconnaissez dans cette description, sachez que vous n’ĂȘtes pas seul. Selon l’Organisation mondiale de la santĂ©, le stress est l’« épidĂ©mie du 21e siĂšcle » et les recherches montrent que le stress mal ou non gĂ©rĂ© peut entraĂźner des problĂšmes graves.

Mais vous pouvez y mettre un frein.

Pour assurer votre santĂ© Ă  long terme, il est important d’apprendre Ă  vous dĂ©tendre et Ă  trouver des moments exempts de stress dans la vie de tous les jours. Mais comment faire pour accomplir toutes les tĂąches sur votre liste en trouvant le temps de prendre quelques respirations profondes de premiĂšre nĂ©cessitĂ©?

Une foule de solutions se sont rĂ©vĂ©lĂ©es efficaces et appuyĂ©es par la science. Dans le diaporama ci-dessous, vous trouverez huit conseils pour apprendre Ă  gĂ©rer le stress et Ă  dĂ©compresser. Votre bien-ĂȘtre quotidien en dĂ©pend.

1. Prenez une pause

En plein cƓur de l’action, la derniĂšre chose que vous avez en tĂȘte, c’est de vous arrĂȘter. Vous ĂȘtes programmĂ© par le poids de vos responsabilitĂ©s Ă  foncer droit devant. Or, il est essentiel de prendre une pause et un peu de recul, car mĂȘme les rĂ©pits les plus brefs sont connus pour rĂ©duire le stress.

Quelques options s’offrent Ă  vous : verrouiller le cellulaire, fermer l’ordinateur, vous lever, faire une promenade Ă  l’extĂ©rieur, vous absorber dans une autre activitĂ©. Et « profiter du plein air » n’est pas qu’un slogan – il est prouvĂ© que le fait de passer du temps Ă  l’extĂ©rieur peut vous aider Ă  vous dĂ©tendre dans les moments oĂč vous en avez le plus besoin.

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2. Écoutez de la musique classique

De prime abord, le concept peut sembler curieux, mais le fait d’écouter de la musique classique en pĂ©riode de stress contribue rĂ©ellement Ă  apaiser l’esprit. Les sons du piano et des instruments Ă  cordes peuvent aider Ă  gĂ©rer le stress.

Une expĂ©rience menĂ©e en 2000 et publiĂ©e dans la revue Journal of Behavioral Medicine a mesurĂ© les effets de la musique classique sur l’attention, la relaxation et les rĂ©actions au stress. RĂ©sultat : ceux qui avaient Ă©coutĂ© de la musique aprĂšs avoir Ă©tĂ© exposĂ©s Ă  un stress se disaient plus dĂ©tendus.

Une autre Ă©tude a montrĂ© que la tension artĂ©rielle de ceux qui Ă©coutaient de la musique classique Ă©tait beaucoup plus basse que celle de ceux qui n’en Ă©coutaient pas. Et en favorisant la gestion du stress, les sons apaisants procuraient ce que tout le monde recherche : un peu de tranquillitĂ©.

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3. RĂ©duisez votre temps d’écran

S’il vous semble impossible de vous sĂ©parer de votre Ă©cran, sachez que c’est aussi le cas pour la plupart des gens : votre vie est Ă©troitement liĂ©e Ă  un Ă©cran.

Il a Ă©tĂ© montrĂ© que le fait de passer trop de temps Ă  regarder un Ă©cran peut entraĂźner des maux de tĂȘte et des problĂšmes d’insomnie. Un rapport jette le blĂąme sur la lumiĂšre des Ă©crans rĂ©troĂ©clairĂ©s qui nuit Ă  la capacitĂ© innĂ©e de l’organisme Ă  se dĂ©tendre avant de dormir. Un sommeil perturbĂ© entraĂźne d’autres problĂšmes qui peuvent faire en sorte qu’il est encore plus difficile de gĂ©rer les sources de stress du quotidien.

Voici un conseil pour vous aider : le soir, au moins deux heures avant de vous coucher, rangez votre téléphone et votre tablette.

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4. Bougez pour changer la routine

Si vous avez de la difficultĂ© Ă  gĂ©rer votre stress, concentrez-vous sur autre chose. L’exercice par exemple est un excellent moyen d’évasion. Vous pourriez passer du temps sur l’exerciseur elliptique ou pratiquer un sport rĂ©crĂ©atif avec vos amis. En plus de vous permettre de prendre une pause, le temps passĂ© Ă  courir temps produit des endorphines (des hormones fort utiles dans le cerveau).

Une Ă©tude montre que l’exercice peut rĂ©duire les tensions Ă  court terme, en plus de vous aider Ă  vous dĂ©tendre avant de reprendre les tĂąches quotidiennes aprĂšs le gym ou le terrain de sport.

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5. Parlez, mais sachez aussi écouter

Trouver une façon de se libĂ©rer l’esprit pour rĂ©duire le stress est un aspect fondamental de la vie quotidienne. Au lieu de laisser les tensions s’accumuler dangereusement, la meilleure solution consiste parfois Ă  Ă©vacuer notre trop-plein Ă©motionnel par la parole.

Pourtant, s’il est bon de parler, il est aussi important de vous concentrer sur autre chose. En Ă©coutant les autres et en les aidant Ă  rĂ©soudre leurs problĂšmes, vous consacrez votre Ă©nergie Ă  trouver des solutions plutĂŽt qu’à ressentir le stress. De cette façon, vous prenez un peu de recul et Ă©prouvez la satisfaction de faire du bien. VoilĂ  pourquoi c’est une excellente idĂ©e d’aider un ami ou un proche. Donner des conseils Ă  ceux qui en ont besoin peut contribuer grandement Ă  votre bien-ĂȘtre autant qu’au leur.

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6. Mangez correctement pour mieux vous sentir

Maman avait raison : moins de bonbons, plus de lĂ©gumes. Tous les aliments rĂ©confortants remplis de glucides, qu’ils soient sucrĂ©s ou salĂ©s, ne sont pas une solution Ă  long terme. À l’inverse, un rĂ©gime alimentaire bien Ă©quilibrĂ© favorise la santĂ© du systĂšme immunitaire, des niveaux d’énergie stables et une attitude gĂ©nĂ©rale plus agrĂ©able.

Selon un rapport, environ 95 % des récepteurs de la sérotonine (une substance chimique associée au bonheur) tapissent la paroi intestinale. Vous devez donc bien les nourrir en évitant de sauter des repas et en privilégiant les aliments sains.

Si vous cherchez Ă  dĂ©compresser, rĂ©duisez votre apport en cafĂ©ine en buvant moins de cafĂ©, de boissons Ă©nergisantes ou de thĂ©. Un apport trop Ă©levĂ© en cafĂ©ine peut susciter des sentiments d’anxiĂ©tĂ© et de nervositĂ©. Et n’oubliez surtout pas de rester hydratĂ© en buvant six Ă  huit verres d’eau par jour.

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7. Prenez le temps de rire

Pour combattre diffĂ©rents types de tensions, il n’y a pas mieux que le rire ou mĂȘme le sourire. Une comĂ©die, un spectacle d’humour ou une bonne blague s’avĂšrent particuliĂšrement efficaces pour la dĂ©tente.

Une Ă©tude a montrĂ© que les expressions faciales positives influent sur la rĂ©action de l’organisme au stress. Il a mĂȘme Ă©tĂ© prouvĂ© que le rire rĂ©duit les rĂ©actions de stress et stimule le cƓur, les poumons et les muscles corporels.

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8. Mùcher de la gomme, ça marche!

Un bùtonnet de gomme peut faire toute la différence. Et pas seulement pour dissimuler le goût des aliments que vous avez mangés le midi.

Selon une Ă©tude d’intervention qui examinait les effets de la gomme Ă  mĂącher sur le stress liĂ© au travail, le fait de mĂącher de la gomme au travail et Ă  l’extĂ©rieur amĂ©liore l’humeur des gens en rĂ©duisant l’anxiĂ©tĂ©, la dĂ©prime et la fatigue. IntĂ©ressant, n’est-ce pas? Il n’y a toutefois pas encore de donnĂ©es sur le fait de faire des bulles en mĂąchant.

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Commencez dĂšs maintenant Ă  suivre ces conseils pour la gestion du stress

Manifestement, les façons de gĂ©rer le stress ne manquent pas, mais nous venons d’en voir huit qui donnent des rĂ©sultats. Lorsque vous sentez le stress monter, n’oubliez pas qu’il existe des solutions Ă  fondement scientifique. Conservez cette liste bien en vue pour pouvoir y accĂ©der rapidement en cas de besoin. Vous verrez le stress du quotidien s’attĂ©nuer.

L’humeur peut ĂȘtre imprĂ©visible. Elle peut sembler ĂȘtre le rĂ©sultat des circonstances ou de l’expĂ©rience. Toutefois, les humeurs et leurs dĂ©clencheurs sont bien plus complexes. Les sources de stress provoquent une rĂ©ponse Ă©motive de l’organisme par le biais des neurotransmetteurs (messagers chimiques dans le cerveau) et des hormones. La chimie du cerveau joue donc un rĂŽle tout aussi important que les Ă©vĂ©nements de la vie en ce qui a trait Ă  la crĂ©ation des Ă©motions et des humeurs.

Découvrez comment se créent les émotions dans le cerveau et procurez-vous les outils nécessaires pour maßtriser votre humeur.

La mĂ©moire et les dĂ©clencheurs d’humeur : l’anatomie du systĂšme limbique

Le cerveau est un organe multifonctionnel puissant. Comme il est le centre de commandement de l’organisme, il doit effectuer une foule de tĂąches Ă  la fois. Chacune des zones du cerveau hĂ©berge un type de neurones qui exĂ©cute certaines tĂąches. Au centre du cerveau – au cƓur mĂȘme de l’activitĂ© cĂ©rĂ©brale – se trouve le systĂšme limbique. Il s’agit de la zone oĂč se crĂ©ent les humeurs.

Le centre des Ă©motions se situe au sein de ce rĂ©seau de neurones et il est responsable de la gestion de l’humeur. L’emplacement du systĂšme limbique est essentiel Ă  sa fonction, car il collabore avec de nombreuses parties du cerveau, notamment l’hippocampe et l’amygdale.

Hippocampe

L’hippocampe se situe au centre du cerveau et comporte des ramifications dans les deux hĂ©misphĂšres. L’hippocampe aurait Ă©tĂ© nommĂ© ainsi en raison de sa ressemblance avec le petit poisson de mer, bien que sa forme unique n’ait pas vraiment de lien avec sa fonction. L’hippocampe est l’entrepĂŽt de la mĂ©moire Ă  long terme.

L’hippocampe occupe une place de premier plan dans l’apprentissage, car dans cette partie du cerveau, des Ă©lĂ©ments en provenance de la mĂ©moire Ă  court terme sont consolidĂ©s, puis entreposĂ©s dans la mĂ©moire Ă  long terme. Dans l’hippocampe, l’information sensorielle, comme le goĂ»t et l’odeur, est associĂ©e aux souvenirs dans la mĂ©moire Ă  long terme. L’association est renforcĂ©e chaque fois que l’évĂ©nement associĂ© avec le goĂ»t ou l’odeur se rĂ©pĂšte.

L’odorat est le sens le plus efficace pour retrouver de l’information contenue dans la mĂ©moire Ă  long terme. Des odeurs particuliĂšres peuvent Ă©voquer des endroits visitĂ©s ou des personnes que vous connaissez. La perception d’une odeur associĂ©e Ă  un souvenir agrĂ©able peut amĂ©liorer l’humeur.

Prenez le parfum de votre mĂšre, par exemple. Vous en percevez fortement l’odeur aprĂšs un baiser ou une Ă©treinte de sa part. Vous ressentez Ă©galement son amour quand elle vous dĂ©montre ainsi son affection.

La prochaine fois que vous croiserez, dans un grand magasin, un vendeur qui tient la fragrance portĂ©e par votre mĂšre, un effluve, mĂȘme Ă©phĂ©mĂšre, de ce parfum pourra suffire Ă  Ă©voquer le souvenir du dernier moment passĂ© avec elle. Ce phĂ©nomĂšne tient au fait que votre cerveau a associĂ© son souvenir Ă  l’odeur de son parfum.

Grñce à votre hippocampe et au fonctionnement de votre systùme limbique, vous vous rappelez votre mùre ainsi que l’amour qu’elle vous porte, ce qui vous met de bonne humeur.

La neurogenĂšse (crĂ©ation de cellules cĂ©rĂ©brales Ă  partir de cellules souches) se dĂ©roule Ă©galement dans l’hippocampe. Les nouveaux neurones contribuent au maintien de la plasticitĂ© cĂ©rĂ©brale et favorisent l’apprentissage. La naissance de nouveaux neurones constitue l’occasion pour l’hippocampe d’associer de l’information sensorielle Ă  vos nouvelles connaissances.

Amygdale

L’amygdale, qui est situĂ©e Ă  cĂŽtĂ© de l’hippocampe, exerce Ă©galement une influence sur la mĂ©moire. Elle n’associe pas les souvenirs Ă  de l’information sensorielle mais Ă  des Ă©motions.

L’amygdale dĂ©termine la maniĂšre dont les souvenirs sont entreposĂ©s en fonction de l’intensitĂ© des Ă©motions qui y sont rattachĂ©es. Ainsi, s’il est facile d’accĂ©der aux souvenirs rattachĂ©s Ă  des Ă©motions fortes, les expĂ©riences qui en sont dĂ©pourvues s’estompent.

Imaginez que vous participez Ă  un concours d’orthographe Ă  l’école. Vous et les autres participants devez Ă©peler une sĂ©rie de mots et lorsque l’un d’entre vous commet une erreur, il est Ă©liminĂ© de la compĂ©tition. Au dĂ©but, les mots Ă  Ă©peler sont simples et familiers, mais, Ă  mesure que vous avancez, les mots sont de plus en plus difficiles.

Si vous vous rendez loin dans le concours, il vous sera probablement difficile de vous rappeler les mots que vous avez dĂ» Ă©peler au dĂ©but. Par contre, si vous ĂȘtes Ă©liminĂ© vers la fin ou si vous gagnez, vous allez certainement vous rappeler votre dernier mot. Ce dernier restera gravĂ© dans votre mĂ©moire longtemps en raison de l’émoi créé par le fait d’ĂȘtre parvenu si loin dans la compĂ©tition.

L’amygdale fonctionne d’une façon similaire dans le systĂšme limbique. Les Ă©vĂ©nements qui ont peu de valeur Ă©motive, comme les mots faciles du concours, ne sont pas entreposĂ©s dans la mĂ©moire, tandis que les moments associĂ©s Ă  de fortes Ă©motions (le mot qui vous a valu la victoire au concours, par exemple) y restent gravĂ©s.

La prochaine fois que vous entendrez ou lirez ce mot, peut-ĂȘtre ressentirez‑vous de la fiertĂ© et de l’émotion. Ces sentiments rĂ©sultent de l’activitĂ© de votre amygdale qui travaille Ă  plein rĂ©gime.

 La chimie de l’humeur

Les hormones et les neurotransmetteurs (ces importants messagers chimiques) Ɠuvrent dans le systĂšme limbique et dans le reste de l’organisme. Ils gĂ©nĂšrent les Ă©motions que vous ressentez tout au long de la journĂ©e. Ces composĂ©s travaillent de concert avec les Ă©vĂ©nements de votre vie Ă  dĂ©clencher vos diffĂ©rents types d’humeur.

Sérotonine

Ce neurotransmetteur est le maĂźtre de la rĂ©gulation de l’humeur. La sĂ©rotonine travaille avec les rĂ©cepteurs dans le cerveau pour amĂ©liorer l’humeur et la mĂ©moire, en plus de favoriser de saines habitudes de sommeil.

La sĂ©rotonine est synthĂ©tisĂ©e dans le cerveau ainsi que dans le systĂšme digestif sur toute sa longueur. Son prĂ©curseur, le tryptophane, est un acide aminĂ© que l’on trouve dans les aliments Ă  haute teneur en protĂ©ines comme la dinde, les Ɠufs et le fromage.

La sĂ©rotonine s’emploie Ă  rĂ©guler l’humeur; dans l’organisme, elle fonctionne de maniĂšre Ă  gĂ©nĂ©rer une sensation de bonheur et de bien-ĂȘtre. Ce maĂźtre de la rĂ©gulation de l’humeur facilite la communication entre les neurones et normalise l’intensitĂ© des signaux.

Certaines conditions physiologiques peuvent réduire la quantité de sérotonine disponible pour le cerveau, ce qui peut ensuite entraßner de la tristesse, de la léthargie et de la somnolence. Lorsque le cerveau a accÚs à de la sérotonine en abondance, on se sent alerte et satisfait.

Selon certaines donnĂ©es, il existe un lien entre la sĂ©rotonine et l’appĂ©tit. Le fait d’avoir un niveau de sĂ©rotonine sain aiderait l’organisme Ă  ressentir la satiĂ©tĂ© et Ă  Ă©viter les excĂšs alimentaires. La sĂ©rotonine peut Ă©galement rĂ©duire l’envie de consommer des sucreries et des aliments riches en glucides.

Afin d’augmenter la quantitĂ© de sĂ©rotonine disponible dans votre organisme, efforcez-vous de consommer des aliments riches en tryptophane et de faire suffisamment d’exercice. On croit que l’activitĂ© physique rehausse le fonctionnement de la sĂ©rotonine dans le cerveau et rĂ©duit le stress.

Cortisol

Pour bien comprendre la maniĂšre dont le cortisol (une hormone) affecte l’humeur, on doit d’abord en apprendre davantage sur le stress. La premiĂšre chose qu’il faut savoir permet de dĂ©mystifier une idĂ©e erronĂ©e courante. Toutes les formes de stress ne sont pas mauvaises. En fait, c’est le stress qui nous pousse Ă  manger et Ă  dormir. Le stress maintient notre cerveau centrĂ© sur ses objectifs et entretient sa motivation Ă  mener ses tĂąches Ă  terme.

L’eustress (bon stress) et la dĂ©tresse (mauvais stress) entraĂźnent tous deux la sĂ©crĂ©tion de cortisol, l’hormone du stress. Lors d’un Ă©vĂ©nement stressant, cette derniĂšre dĂ©clenche un sentiment d’urgence et une rĂ©action de prĂ©paration au combat ou Ă  la fuite. Lorsque la montĂ©e du niveau de cortisol est causĂ©e par l’eustress, on se sent vigoureux, alerte et motivĂ©. Puis, quand l’évĂ©nement stressant prend fin, le niveau de cortisol revient Ă  la normale et l’humeur se rajuste en consĂ©quence.

En revanche, lors d’un Ă©pisode de dĂ©tresse, le niveau de cortisol monte et reste Ă©levĂ©, mĂȘme une fois l’évĂ©nement stressant terminĂ©. Ce type d’augmentation de l’hormone de stress peut ĂȘtre dĂ©clenchĂ© notamment par la perte d’un ĂȘtre cher, une maladie, la perte soudaine d’un emploi, et ainsi de suite. Une hausse du niveau de cortisol s’accompagne de malaise, de tension et d’anxiĂ©tĂ©.

Heureusement, vous pouvez prendre certaines mesures afin d’éviter que le cortisol nuise Ă  votre humeur. L’exercice permet d’évacuer les sentiments refoulĂ©s en lien avec la prĂ©paration au combat ou Ă  la fuite. Une conversation avec des gens qu’on aime et une rencontre avec des amis peut favoriser le retour Ă  la normale du niveau de cortisol dans le sang. Ces activitĂ©s peuvent contrer l’anxiĂ©tĂ© et la fatigue causĂ©es par la dĂ©tresse et vous aider Ă  aller de l’avant.

Ocytocine

Aussi connue sous le nom « d’hormone de l’amour », l’ocytocine est un intervenant important en matiĂšre d’humeur. Cette hormone est produite dans le cerveau par l’hypothalamus. À ne pas confondre avec l’hippocampe, l’hypothalamus, oĂč se dĂ©roule la rĂ©gulation des hormones, est une autre partie du cerveau qui travaille dans le systĂšme limbique.

L’hypophyse diffuse l’hormone de l’amour dans tout l’organisme. Le niveau d’ocytocine dans le sang augmente Ă  la suite d’expĂ©riences comme la naissance d’un enfant, le dĂ©but d’une relation et le toucher physique.

L’ocytocine entraĂźne des sentiments d’amour et de confiance, et c’est pourquoi on l’appelle « l’hormone de l’amour ». La prĂ©sence de cette hormone dans le sang favorise la crĂ©ation de liens affectifs avec des ĂȘtres chers – des amis, des membres de la famille et mĂȘme des animaux de compagnie. L’ocytocine peut Ă©galement attĂ©nuer l’inconfort physique en favorisant un sentiment de calme et de bien-ĂȘtre, mĂȘme en situation de stress physique.

Les activitĂ©s qui font augmenter la quantitĂ© d’ocytocine disponible dans l’organisme, par exemple chanter pour vos enfants, Ă©treindre une personne que vous aimez, allaiter, partager un moment d’intimitĂ© avec un partenaire et socialiser, peuvent toutes contribuer Ă  vous remonter le moral. Le fait de savoir comment fournir l’hormone de l’amour Ă  votre corps vous aidera Ă  tirer parti de son effet calmant et apaisant.

Créer votre propre bonne humeur

La connaissance des mĂ©canismes de gestion de l’humeur employĂ©s par le cerveau permet de poser des actes qui visent Ă  amĂ©liorer l’humeur au quotidien. Puisque l’équilibre Ă©motionnel et les types d’humeur sont dĂ©terminĂ©s par la chimie cĂ©rĂ©brale, on doit chercher des moyens de rĂ©duire les taux d’hormones du stress, comme le cortisol, et d’augmenter la disponibilitĂ© de la sĂ©rotonine et de l’ocytocine. Selon certains rĂ©sultats de recherche, la mĂ©ditation, l’activitĂ© physique et le rire ont le potentiel de vous mettre de bonne humeur.

Voici le mode de fonctionnement sur le plan scientifique de chacune de ces activités bonnes pour le moral :

La méditation

Lorsque les facteurs de stress se manifestent (comme ils le font toujours), votre corps se prĂ©pare Ă  combattre ou Ă  fuir l’élĂ©ment Ă  l’origine du stress. Le taux de cortisol augmente en consĂ©quence, ce qui entraĂźne un sentiment d’anxiĂ©tĂ© et de nervositĂ©. Vous remarquez peut-ĂȘtre que les battements de votre cƓur s’accentuent et que les paumes de vos mains se mettent Ă  transpirer. Envisagez la mĂ©ditation afin d’apaiser vos nerfs.

La pratique de la mĂ©ditation diffĂšre d’une personne Ă  l’autre, mais il existe un objectif commun – la diminution du stress. Commencez par respirer lentement, rĂ©guliĂšrement et profondĂ©ment. Le fait d’obliger votre corps Ă  retrouver son calme aprĂšs un Ă©vĂ©nement stressant peut empĂȘcher le taux de cortisol de monter de maniĂšre incontrĂŽlĂ©e. Portez votre attention sur des pensĂ©es positives qui vous remontent le moral.

L’exercice

L’activitĂ© physique est trĂšs efficace pour amĂ©liorer l’humeur. Faire rĂ©guliĂšrement de l’exercice vous donne l’occasion de dĂ©crocher pendant un bon moment, tout en vous permettant d’atteindre vos objectifs de santĂ© et de forme physique. Avec le temps, l’amĂ©lioration de la forme physique mĂšne Ă  une meilleure estime de soi et une plus grande confiance en soi.

Le taux de sĂ©rotonine pourrait Ă©galement ĂȘtre liĂ© Ă  l’exercice. On croit que le fait d’ĂȘtre actif au quotidien fait augmenter la quantitĂ© de sĂ©rotonine dans le cerveau et favorise la bonne humeur. De plus, l’exercice amĂ©liorerait Ă©galement la qualitĂ© du sommeil. Peut-ĂȘtre ce dernier est-il plus profond en raison de la fatigue physique entraĂźnĂ©e par l’exercice. Et puis, bien des gens sont de meilleure humeur aprĂšs une bonne nuit de sommeil.

Le rire

On a souvent entendu dire que le rire est le meilleur remĂšde, mais il fait Ă©galement des miracles pour l’humeur. Rire de bon cƓur soulage la tension physique en augmentant la circulation d’oxygĂšne vers le cerveau et le reste de l’organisme. L’humour peut aider Ă  attĂ©nuer certains malaises en entraĂźnant la diffusion d’endorphine (une hormone qui agit comme analgĂ©sique naturel) dans le sang, ce qui amĂ©liore l’humeur.

Tout comme l’exercice, le rire aide Ă  libĂ©rer la tension musculaire accumulĂ©e. Le fait de relaxer les groupes musculaires tendus peut attĂ©nuer certaines traces physiques du stress. Vous serez ainsi mieux disposĂ© Ă  vous crĂ©er une humeur positive.

Mettre la science de l’humeur en pratique

Votre humeur est multidimensionnelle et elle dĂ©pend d’une variĂ©tĂ© de facteurs. La combinaison des Ă©vĂ©nements de votre vie et de votre propre biochimie fait varier vos Ă©motions d’une journĂ©e Ă  l’autre. Le fait d’apprendre comment le cerveau s’y prend pour rĂ©guler l’humeur peut vous outiller pour gĂ©rer le stress sans devoir vivre des montagnes russes Ă©motives. De plus, en sachant quels moyens prendre pour maintenir vos hormones et neurotransmetteurs dans un sain Ă©quilibre, vous serez Ă  mĂȘme de mieux gĂ©rer votre humeur au quotidien.

À propos de l’auteure

Sydney Sprouse est une rĂ©dactrice scientifique indĂ©pendante basĂ©e Ă  Forest Grove en Oregon. Elle dĂ©tient un baccalaurĂ©at en biologie humaine de la Utah State University, oĂč elle a travaillĂ© comme stagiaire en recherche et rĂ©dactrice boursiĂšre. Étudiante permanente des sciences, sa motivation consiste Ă  rendre accessible au plus grand nombre les recherches scientifiques actuelles. Les sujets qui l’intĂ©ressent avant tout : la biologie humaine, la santĂ© et l’alimentation.

À mesure que le soleil dĂ©cline, la nuit approche. La lumiĂšre faiblit et l’obscuritĂ© s’installe en vous invitant Ă  l’imiter, en allant au lit pour la nuit. Telle une couverture douillette, l’obscuritĂ© vous enveloppe et le monde extĂ©rieur s’apaise, permettant Ă  votre monde intĂ©rieur de faire de mĂȘme.

Si vous ĂȘtes comme bien d’autres gens, toutefois, il n’est peut-ĂȘtre pas aussi facile d’aller vous coucher. En effet, il est devenu de plus en plus difficile de dĂ©poser le tĂ©lĂ©phone (ou tout autre appareil Ă©lectronique) Ă  la tombĂ©e de la nuit et l’histoire se rĂ©pĂšte dĂšs le lendemain matin. La vie moderne s’articule autour de la technologie. Celle-ci fait probablement partie intĂ©grante de votre façon de travailler et d’interagir avec les autres. Et mĂȘme les rituels du matin et du soir ne s’en passent plus.

Le téléphone, au coucher et au réveil

Le matin, le midi ou le soir, il semble que le tĂ©lĂ©phone intelligent ou tout autre appareil Ă©lectronique ne soit jamais bien loin. Beaucoup de gens confient Ă  leur tĂ©lĂ©phone la tĂąche de les rĂ©veiller ou de leur rappeler d’aller dormir. Le travail de bien des employĂ©s de bureau se dĂ©roule principalement Ă  l’écran. Les ordinateurs facilitent la communication entre collĂšgues et l’organisation des horaires.

Mais cela ne s’arrĂȘte pas Ă  la sortie du bureau. Les moments de dĂ©tente et de divertissement dĂ©pendent aussi de la technologie. Une connexion Internet toujours plus rapide, un accĂšs plus facile Ă  la diffusion vidĂ©o en continu et les consoles de jeux sont autant de facteurs qui influencent la maniĂšre dont les gens choisissent d’occuper leur temps libre.

Il serait difficile de se passer complĂštement d’un Ă©cran – sans compter que ce serait inutile. Il n’y a rien de mal en soi Ă  se divertir devant un Ă©cran, mais y passer des heures, particuliĂšrement le soir, peut nuire au rythme circadien naturel de l’organisme.

Cette interfĂ©rence peut dĂ©ranger votre horaire de sommeil. Aller au lit plus tard fait diminuer non seulement la quantitĂ© de sommeil, mais Ă©galement sa qualitĂ©. Pourquoi? Quelle diffĂ©rence y a-t-il entre passer des heures Ă  regarder son tĂ©lĂ©phone et lire (un livre en format papier, pas un livre Ă©lectronique) dans son lit jusqu’aux petites heures du matin? DĂ©couvrons de quelle maniĂšre la technologie affecte le sommeil en explorant les fondements scientifiques de la lumiĂšre bleue, des processus du sommeil et de l’interaction entre les deux.

Toute la lumiùre sur
 la lumiùre bleue

Vos ancĂȘtres vivaient au rythme du soleil : lorsqu’il se levait, ils se rĂ©veillaient et lorsqu’il se couchait, ils faisaient de mĂȘme. Avant l’électricitĂ©, Ă  l’exception de la luminositĂ© Ă©mise par quelques bougies, le monde se retrouvait dans la noirceur dĂšs la tombĂ©e du jour. Le biorythme des humains Ă©tait donc synchronisĂ© aux rythmes de la clartĂ© et de la noirceur. Les processus internes s’adaptaient Ă  ce qui se passait dans le monde extĂ©rieur.

Les choses ont commencĂ© Ă  changer quand les ampoules Ă©lectriques se sont mises Ă  Ă©clairer le monde. Les humains n’avaient alors plus besoin d’aller se coucher tĂŽt, car la lumiĂšre pouvait dorĂ©navant ĂȘtre créée Ă  volontĂ©. Toutefois, la lumiĂšre Ă©mise par une ampoule est diffĂ©rente de celle Ă©mise par les Ă©crans numĂ©riques.

La lumiĂšre bleue, qu’est-ce que c’est exactement? La lumiĂšre naturelle Ă©mise par le soleil est blanche. Si on la dĂ©compose, on retrouve toutes les couleurs de l’arc-en-ciel qui la constituent : violet, indigo, bleu, vert, jaune, orange et rouge. Chaque type de lumiĂšre a une Ă©nergie et une longueur d’onde diffĂ©rentes. La lumiĂšre plus prĂšs de l’extrĂ©mitĂ© bleue du spectre a un niveau d’énergie plus Ă©levĂ© et une longueur d’onde plus courte que celle Ă  proximitĂ© de l’autre extrĂ©mitĂ© (rouge).

La lumiĂšre du soleil est composĂ©e d’une proportion importante de lumiĂšre bleue – celle qui Ă©met une grande quantitĂ© d’énergie – qui nous tient Ă©veillĂ©s et alertes. En fait, la lumiĂšre bleue inhibe la production de mĂ©latonine (l’hormone du sommeil) par l’organisme. C’est la raison pour laquelle le corps se rĂ©veille naturellement le matin. Le crĂ©puscule produit l’effet contraire : la lumiĂšre rĂ©siduelle Ă©mise par le soleil couchant a une plus grande concentration de rouge (dont le niveau d’énergie est plus bas et la longueur d’onde plus grande que la lumiĂšre bleue), ce qui signifie que la lumiĂšre rouge, contrairement Ă  la lumiĂšre bleue, n’inhibe pas la production de mĂ©latonine et, par consĂ©quent, n’interfĂšre pas avec le rythme circadien naturel.

L’effet de la technologie sur le sommeil est liĂ© aux Ă©crans

Maintenant que vous comprenez la lumiÚre bleue dans le contexte de la lumiÚre naturelle du soleil, le temps est venu de parler de la lumiÚre artificielle émise par les écrans.

Les écrans (téléphone, tablette, ordinateur ou téléviseur) émettent une lumiÚre bleue qui interagit avec des cellules situées loin derriÚre les yeux. En termes simples, lorsque les yeux absorbent de la lumiÚre bleue, des cellules expriment une protéine qui, à son tour, communique avec une zone précise du cerveau. La combinaison de ces événements favorise la synchronisation du rythme circadien avec celui du soleil.

Essentiellement, lorsqu’on absorbe de la lumiĂšre bleue, les cellules du cerveau envoient le signal au corps qu’il est temps de se rĂ©veiller ou de rester Ă©veillĂ©. C’est pourquoi les Ă©crans ont un impact sur la qualitĂ© du sommeil et sur les cycles qui le rĂ©gulent, et qu’il est prĂ©fĂ©rable de passer du temps avec un livre plutĂŽt que derriĂšre un Ă©cran.

Examinons maintenant quelques recherches scientifiques qui appuient cette conclusion.

Dans le cadre d’une Ă©tude restreinte, des chercheurs ont rĂ©parti en trois groupes les participants qui devaient interagir avec une tablette pour une durĂ©e de deux heures avant d’aller dormir. Dans le premier groupe, les participants portaient des lunettes Ă©mettant une lumiĂšre DEL bleue. Comme il est admis que la lumiĂšre bleue inhibe la production de mĂ©latonine, ils constituaient le groupe « vrai positif ». Les participants du deuxiĂšme groupe portaient des lunettes teintĂ©es orange (ils constituaient le groupe contrĂŽle « sombre ») et ceux du troisiĂšme groupe ne portaient pas de lunettes.

Les rĂ©sultats de l’Ă©tude ont Ă©tĂ© concluants.

AprĂšs deux heures d’exposition Ă  la lumiĂšre, les participants des groupes 1 et 3 avaient des taux de mĂ©latonine beaucoup plus bas que ceux du groupe contrĂŽle « sombre ». Transposons ces rĂ©sultats dans un exemple du quotidien. Si vous allez voir la reprĂ©sentation de fin de soirĂ©e d’un film (sans lunettes teintĂ©es orange) d’une durĂ©e de deux heures, il est probable que le film affecte votre niveau de mĂ©latonine, ce qui dissuadera votre corps de se prĂ©parer au sommeil.

La lumiùre bleue affecte-t-elle l’humeur?

Il est possible que vous sachiez dĂ©jĂ  tout cela. Peut-ĂȘtre comprenez-vous intuitivement que le fait de passer beaucoup de temps devant un Ă©cran n’est ni naturel ni particuliĂšrement sain. Mais connaissez-vous les effets que trop, ou trop peu, de lumiĂšre bleue peut avoir sur les Ă©motions? Pour maintenir une humeur stable, la clĂ© consiste Ă  s’exposer Ă  la bonne quantitĂ© de lumiĂšre, au bon moment.

Le travail de nuit et le dĂ©calage horaire sont des expĂ©riences qui donnent une idĂ©e de l’effet de la lumiĂšre (ou du manque de lumiĂšre) sur l’humeur. Les gens qui travaillent la nuit et dorment le jour constatent souvent des changements d’humeur ou de l’irritabilitĂ©. De la mĂȘme façon, les gens qui changent de fuseau horaire ont de la difficultĂ© Ă  s’adapter Ă  leur nouvel horaire. L’insomnie temporaire imposĂ©e par le voyage peut gĂ©nĂ©rer de l’irritabilitĂ©, de l’épuisement et de la fragilitĂ© Ă©motive.

En outre, les gens qui souffrent de dĂ©pression saisonniĂšre ont de la difficultĂ© Ă  s’adapter Ă  des journĂ©es plus courtes, avec une exposition rĂ©duite Ă  la lumiĂšre naturelle. Le remĂšde pour certains d’entre eux consiste Ă  utiliser une lampe de photothĂ©rapie qui constitue une option de traitement pour la dĂ©pression saisonniĂšre.

La photothĂ©rapie est simple et peut ĂȘtre pratiquĂ©e Ă  la maison. Les lampes de photothĂ©rapie imitent les longueurs d’onde de la lumiĂšre naturelle. Baigner le visage et les yeux de cette lumiĂšre brillante peut aider Ă  contrer les sautes d’humeur qui accompagnent le manque de lumiĂšre naturelle des mois d’hiver. Cette pratique peut Ă©galement aider les gens qui vivent avec certains troubles du sommeil ou ceux qui doivent s’ajuster Ă  un travail de nuit.

Des Ă©tudes menĂ©es sur les animaux donnent des indices supplĂ©mentaires. Les chercheurs ont constatĂ© des symptĂŽmes d’anxiĂ©tĂ© et de dĂ©pression chez des souris contraintes de vivre dans la clartĂ© constante ou la noirceur constante. Une « clartĂ© constante » peut sembler ĂȘtre une source de stimulation, mais on sait maintenant qu’en prĂ©sence d’une lumiĂšre bleue constante, les yeux et le cerveau sont constamment stimulĂ©s, ce qui fait qu’il est difficile de trouver du repos.

Si on extrapole des circonstances semblables chez l’humain, il n’est pas difficile d’imaginer des consĂ©quences similaires, car la lumiĂšre bleue affecte l’humain de la mĂȘme maniĂšre : il a besoin de lumiĂšre pour jouer et de noirceur pour se reposer.

Diminuer l’influence de la lumiùre bleue sur votre sommeil

La technologie, c’est l’avenir et les Ă©crans ne disparaĂźtront pas de sitĂŽt – peut-ĂȘtre mĂȘme jamais. Il y a fort Ă  parier que la majoritĂ© des gens ne soient pas prĂȘts Ă  risquer l’isolement social en laissant complĂštement tomber les Ă©crans. Heureusement, vous pouvez rester connectĂ© sans altĂ©rer votre bien-ĂȘtre physique et Ă©motionnel. Voici quelques suggestions pour vous aider Ă  trouver un Ă©quilibre sain :

  • Limitez ou Ă©liminez l’utilisation d’écrans Ă  des moments particuliers. Les rĂ©sultats de l’étude portant sur l’utilisation d’une tablette pendant deux heures devraient vous inciter Ă  essayer d’éteindre (ou de mettre de cĂŽtĂ©) les appareils Ă©lectroniques au moins deux heures avant le coucher. Il peut ĂȘtre difficile d’intĂ©grer ce changement d’un seul coup. Essayez plutĂŽt de procĂ©der par tranches de 30 minutes, en augmentant graduellement la quantitĂ© de temps avant le coucher Ă  mesure que vous vous y habituez.
  • Changez vos activitĂ©s de dĂ©tente. Optez pour des activitĂ©s apaisantes plutĂŽt que stimulantes pour le cerveau. N’importe quelle activitĂ© qui ne fait pas appel Ă  un Ă©cran, ou du moins qui n’en dĂ©pend pas, comme la lecture, la tenue d’un journal ou la marche, peut convenir.
  • Installez un filtre de lumiĂšre bleue sur tous vos appareils Ă©lectroniques. Si vous utilisez les produits Apple, ouvrez le centre de contrĂŽle de votre Ă©cran d’accueil. Peut-ĂȘtre connaissez-vous dĂ©jĂ  l’icĂŽne de luminositĂ© qui permet de rĂ©gler l’intensitĂ© de la lumiĂšre Ă©mise par l’écran. Toutefois, si vous maintenez le bouton enfoncĂ©, une nouvelle image apparaĂźt. Appuyez sur le bouton situĂ© sous l’indicateur de luminositĂ© (une lune Ă  l’intĂ©rieur d’un soleil). Une fois activĂ©e, cette fonction filtre la majoritĂ© de la lumiĂšre bleue. Si vous utilisez un ordinateur portable ou un ordinateur de bureau, cherchez des applications qui ont la mĂȘme fonction. Google Chrome offre diffĂ©rentes extensions comme « Screen Shader ». Vous pouvez Ă©galement tĂ©lĂ©charger une application comme « f.lux ».

Les Ă©crans sont peut-ĂȘtre ici pour de bon, mais ils ne doivent pas rĂ©gner en maĂźtres sur vos journĂ©es et vos nuits entiĂšres. Fort de vos nouvelles connaissances sur l’effet qu’exerce la technologie sur le sommeil, vous n’avez maintenant besoin que d’un peu de prĂ©voyance et de planification pour retrouver un rituel rĂ©gulier et rĂ©parateur. Peut-ĂȘtre trouverez-vous profitable l’un des conseils de la liste qui prĂ©cĂšde, sinon vous pourrez en trouver d’autres qui s’intĂ©greront mieux Ă  votre vie. D’une maniĂšre ou d’une autre, il est possible d’utiliser les Ă©crans de façon Ă©quilibrĂ©e et de limiter votre exposition Ă  la lumiĂšre bleue.

À propos de l’auteure

Jenna Templeton est une Ă©ducatrice en santĂ© et une rĂ©dactrice scientifique indĂ©pendante qui vit Ă  Salt Lake City au Utah. AprĂšs avoir obtenu un baccalaurĂ©at en chimie Ă  la Virginia Tech, Jenna a passĂ© cinq ans Ă  faire de la recherche scientifique dans l’industrie alimentaire. Ce travail a nourri son intĂ©rĂȘt pour le mieux-ĂȘtre personnel, ce qui l’a amenĂ©e Ă  obtenir un diplĂŽme d’études supĂ©rieures en santĂ©, promotion et Ă©ducation de l’University of Utah. Dans ses loisirs, Jenna aime les concerts, le jardinage, la bonne chĂšre et les randonnĂ©es dans les monts Wasatch.

Le rĂ©veil vous tire brusquement du sommeil. Une nuit entiĂšre a filĂ© en un clin d’Ɠil. Vous vous rappelez seulement avoir posĂ© la tĂȘte sur l’oreiller dans la noirceur. Dans ce qui vous semble quelques secondes plus tard, une sonnerie stridente vous rĂ©veille, sans pourtant qu’elle vous aide Ă  vous rappeler le jour, le lieu oĂč vous ĂȘtes, et peut-ĂȘtre mĂȘme qui vous ĂȘtes.

Vous avez sans doute connu des matins comme celui-lĂ , en vous rĂ©veillant avec l’esprit embrumĂ©, confus et en manque de sommeil. Le simple fait de garder les yeux ouverts vous Ă©puise et c’est une vraie torture de vous lever et de sortir de votre lit douillet. La liste de vos tĂąches de la journĂ©e vous paraĂźt sans fin.

Bien sĂ»r, vous reprenez votre aplomb et la journĂ©e passe, mais comment?  Il y a fort Ă  parier que tout ne va pas pour le mieux et que la journĂ©e n’a rien d’aussi paisible qu’un air de musique classique. Un jour comme celui-lĂ  est au contraire bruyant et cacophonique : sonneries de tĂ©lĂ©phone, tonalitĂ© de la boĂźte de rĂ©ception qui s’emplit et claquements de porte aprĂšs un dĂ©part urgent. Et tout cela s’ajoute aux idĂ©es qui vous martĂšlent l’esprit : ne pas oublier ceci, en vous rappelant que vous avez justement omis de faire cela!

Votre journĂ©e peut se ressentir sĂ©rieusement d’un manque de sommeil rĂ©parateur de qualitĂ©. Il est important de vous rappeler que les effets d’un manque de sommeil ne sont pas seulement d’ordre physique, comme une sensation d’épuisement. Comme dans l’exemple prĂ©cĂ©dent, un sommeil de piĂštre qualitĂ© ou insuffisant peut avoir des rĂ©percussions sur le plan mental et Ă©motionnel.  Et se manifester sous forme de difficultĂ© Ă  vous concentrer, d’un manque d’attention et mĂȘme d’agressivitĂ©. Le manque de sommeil peut aussi entraĂźner une perte de motivation ou de la capacitĂ© de prendre des dĂ©cisions, une tendance Ă  oublier et de l’anxiĂ©tĂ©.

Le sommeil est essentiel pour vous sentir reposĂ© et il ne se limite pas Ă  un rĂ©pit sur le plan physique. C’est aussi l’occasion pour votre cerveau de refaire le plein et de se mobiliser. Voyons de plus prĂšs les bienfaits d’ordre physique et mental d’un sommeil rĂ©gulier et de qualitĂ©.

Sommeil et santé : points positifs et négatifs

Points positifs d’un bon sommeil Points nĂ©gatifs d’un sommeil mĂ©diocre
Mental Renforcement de la mĂ©moire et du rappel de l’information CapacitĂ© de concentration rĂ©duite
FacultĂ©s d’apprentissage et de rĂ©solution de problĂšmes amĂ©liorĂ©es Prise de dĂ©cision mĂ©diocre
Vigilance accrue DĂ©ficit d’attention
Créativité accrue Manque de motivation
Meilleure adaptabilité et plus grande résilience Incapacité de faire face au changement
Meilleure régulation des émotions Risque accru de sentiment de déprime
Physique Préservation de la santé  cardiovasculaire Risque accru de troubles cardiovasculaires et rénaux
Soutien Ă  la rĂ©gulation des hormones associĂ©es Ă  la faim Risque accru d’obĂ©sitĂ©
PrĂ©servation d’un taux normal de sucre sanguin Risque accru de troubles de glycĂ©mie
PrĂ©servation d’un bon dĂ©veloppement, de la croissance musculaire et de la rĂ©paration des tissus Interruption de la sĂ©crĂ©tion de l’hormone de croissance
Soutien à la résistance immunitaire Risque accru de rhume

L’aspect scientifique du sommeil : ce qui arrive quand vous dormez 

Le sommeil, c’est la possibilitĂ© pour le corps et l’esprit de se dĂ©tendre et refaire le plein. Il peut sembler Ă  premiĂšre vue que cette pĂ©riode est simplement une absence de conscience pendant laquelle le corps passe en mode d’inactivitĂ©. Pourtant, le corps et le cerveau sont en pleine activitĂ© pendant que vous dormez. Le sommeil dĂ©clenche un processus qui vous repose, vous rĂ©pare et recharge vos batteries. Voyez de plus prĂšs ce qui se passe pendant les quatre stades du sommeil.

Le premier stade correspond Ă  la pĂ©riode entre l’état de veille et le sommeil. C’est la phase du ralentissement : les muscles se dĂ©nouent, la frĂ©quence cardiaque et la respiration baissent et la modulation des ondes cĂ©rĂ©brales s’amorce.

Au deuxiĂšme stade, le sommeil est lĂ©ger. Les muscles continuent Ă  se dĂ©tendre, la baisse de la frĂ©quence cardiaque et de la respiration s’accentue et la tempĂ©rature corporelle baisse aussi.

Le troisiĂšme stade est celui du sommeil profond pendant lequel la frĂ©quence cardiaque et la respiration sont Ă  leur point le plus bas de tout le cycle du sommeil.  Les muscles sont trĂšs dĂ©tendus et il serait bien difficile de vous tirer de votre torpeur. Ce stade est indissociable d’un sommeil de qualitĂ©. Si ce stade du sommeil n’est pas suffisamment long, vous ne vous sentirez pas bien reposĂ© au rĂ©veil.

Le quatriĂšme (et dernier) stade du cycle du sommeil s’appelle sommeil paradoxal ou REM (de l’anglais « rapid eye movement »), en fonction des mouvements oculaires rapides qui se produisent. Les trois premiers stades sont dits non paradoxaux ou non REM. Le sommeil paradoxal se distingue radicalement des trois autres stades du sommeil Ă  plusieurs Ă©gards. La frĂ©quence cardiaque et la respiration s’accĂ©lĂšrent et peuvent devenir irrĂ©guliĂšres. Les yeux bougent rapidement sous les paupiĂšres closes et l’activitĂ© cĂ©rĂ©brale s’accentue. C’est aussi Ă  ce stade que nous rĂȘvons le plus souvent. Nos membres peuvent mĂȘme paralyser temporairement, ce qui est une mesure de protection pour empĂȘcher le corps d’effectuer des mouvements auxquels nous rĂȘvons.

Les quatre stades se succĂšdent jusqu’au moment du rĂ©veil. Pour conserver une bonne acuitĂ© toute la journĂ©e, il faut avoir profitĂ© Ă  la fois du sommeil paradoxal et non paradoxal. À dĂ©faut de profiter des deux, la stabilitĂ© de la mĂ©moire peut en souffrir. Comme vous en avez sans doute fait l’expĂ©rience, aprĂšs avoir passĂ© une nuit blanche ou presque dĂ©pourvue de sommeil, il peut ĂȘtre trĂšs difficile de se souvenir rapidement d’une information toute simple.

Les facteurs qui influent sur le sommeil

Un bon sommeil peut paraĂźtre comme un casse-tĂȘte complexe, avec les nombreux facteurs qui influent sur sa qualitĂ© et sa durĂ©e. Si vous avez de la difficultĂ© Ă  passer une bonne nuit, essayez de surveiller les facteurs qui suivent et de les noter dans un carnet pendant la journĂ©e ou d’en faire un rĂ©sumĂ© avant d’aller au lit. D’une façon ou d’une autre, un tour d’horizon de votre alimentation, de vos activitĂ©s et de votre Ă©tat Ă©motionnel pendant la journĂ©e peut vous indiquer quels facteurs amĂ©liorent ou dĂ©gradent la qualitĂ© de votre sommeil :

  • La cafĂ©ine : RĂšgle gĂ©nĂ©rale, ce stimulant rĂ©veille le corps et prĂ©vient la sensation de fatigue. En fait, la cafĂ©ine bloque l’adĂ©nosine, une substance chimique secrĂ©tĂ©e par l’organisme et qui cause de la somnolence. Bien que l’ingestion de cafĂ©ine puisse ĂȘtre bĂ©nĂ©fique le matin ou pendant une journĂ©e trĂšs chargĂ©e, le fait d’en boire une grande quantitĂ© en fin d’aprĂšs-midi ou en dĂ©but de soirĂ©e peut altĂ©rer le sommeil.
  • L’alcool : Une forte consommation de boissons alcoolisĂ©es Ă  une heure tardive peut perturber la modulation du sommeil. Plus prĂ©cisĂ©ment, elle peut dĂ©ranger le sommeil paradoxal, ce qui entraĂźne des cycles de sommeil incomplets. En termes plus simples, les effets diurĂ©tiques de l’alcool occasionnent des besoins plus urgents d’uriner, ce qui entraĂźne des visites plus frĂ©quentes Ă  la salle de bains et perturbe votre sommeil.
  • L’alimentation : Le moment et la nature de votre dernier repas peuvent influer sur votre Ă©tat de prĂ©paration au sommeil. Songez seulement Ă  la hausse du taux de sucre sanguin causĂ©e par un repas ou une collation. Un regain d’énergie aussi tard dans la journĂ©e peut vous empĂȘcher de vous dĂ©tendre facilement.
  • L’activitĂ© physique : L’exercice rĂ©gulier peut  vous aider Ă  respecter une heure prĂ©cise pour aller au lit. Veillez simplement Ă  ne pas faire de l’exercice trop tard dans la soirĂ©e Ă  l’approche de l’heure du coucher, car votre corps n’aura pas le temps de reprendre son rythme normal avant que vous alliez au lit.
  • Le stress et l’état Ă©motionnel : Repensez au stress subi ou Ă  votre Ă©tat Ă©motionnel pendant la journĂ©e. Si vous vous sentez particuliĂšrement fatiguĂ©, inquiet ou stressĂ©, il peut ĂȘtre difficile de retrouver la tranquillitĂ© d’esprit au moment d’aller dormir.
  • L’intensitĂ© lumineuse : Une lumiĂšre omniprĂ©sente peut influer sur la production de l’hormone du sommeil. Dormez dans une piĂšce sombre et Ă©teignez tous les Ă©crans lumineux (tĂ©lĂ©viseur, tĂ©lĂ©phone et tablette) avant de vous coucher.

Sept conseils pour un repos de meilleure qualité

Lorsque vous aurez pris des notes toute la semaine, certaines tendances pourront se prĂ©ciser. Vous dĂ©couvrirez des indices rĂ©vĂ©lateurs dont vous pourrez tenir compte afin de vous prĂ©parer un rituel de dĂ©tente avant d’aller au lit. Si vous n’aimez pas prendre des notes ou voulez simplement avoir des suggestions faciles Ă  suivre, voici sept conseils pour profiter d’un sommeil rĂ©parateur :

  1. Buvez moins de cafĂ© ou Ă©vitez d’en consommer aprĂšs une certaine heure.
  2. Consommez des boissons alcoolisĂ©es avec modĂ©ration ou cessez d’en boire aprĂšs une heure dĂ©terminĂ©e, afin que votre organisme se rĂ©tablisse avant l’heure du coucher.
  3. Évitez de prendre un repas ou une collation aprùs le souper à une heure trop tardive.
  4. Faites de l’exercice rĂ©gulier, de prĂ©fĂ©rence en dĂ©but de journĂ©e. Un bon point de dĂ©part est une sĂ©ance de 20 minutes par jour que vous pourrez prolonger par la suite.
  5. PrĂ©voyez au moins sept heures de sommeil, MĂȘme si vous pouvez avoir besoin de dormir plus longtemps, c’est la cible Ă  atteindre si vous passez normalement moins de temps Ă  dormir que cette pĂ©riode minimale. Comme il se peut que vous ne rĂ©ussissiez pas Ă  dormir immĂ©diatement pendant sept heures, allez au lit un peu plus tĂŽt graduellement pour mieux faire la transition.
  6. Fixez-vous une heure rĂ©guliĂšre pour aller vous coucher et vous lever et respectez cet horaire mĂȘme le week-end. Ce genre de rituel aide l’horloge interne de l’organisme Ă  conserver son rythme.
  7. IntĂ©grez Ă  votre rituel de dĂ©tente la relaxation et la mĂ©ditation. Éteignez les Ă©crans, tamisez la lumiĂšre de votre chambre et faites jouer de la musique instrumentale douce. Avant de vous coucher, des Ă©tirements lĂ©gers peuvent aider Ă  relĂącher la tension physique.

À propos de l’auteure

Jenna Templeton est une Ă©ducatrice en santĂ© et une rĂ©dactrice scientifique indĂ©pendante qui vit Ă  Salt Lake City au Utah. AprĂšs avoir obtenu un baccalaurĂ©at en chimie Ă  la Virginia Tech, Jenna a passĂ© cinq ans Ă  faire de la recherche scientifique dans l’industrie alimentaire. Ce travail a nourri son intĂ©rĂȘt pour le mieux-ĂȘtre personnel, ce qui l’a amenĂ©e Ă  obtenir un diplĂŽme d’études supĂ©rieures en santĂ©, promotion et Ă©ducation de l’University of Utah. Dans ses loisirs, Jenna aime les concerts, le jardinage, la bonne chĂšre et les randonnĂ©es dans les monts Wasatch.

Il est impossible d’échapper Ă  tous les germes. En thĂ©orie, vous pourriez aseptiser tout ce qui vous entoure en y consacrant beaucoup de temps et d’argent, mais quel plaisir y trouveriez-vous? De plus, ce n’est mĂȘme pas nĂ©cessaire, car l’organisme a la capacitĂ© de se protĂ©ger – c’est la fonction du systĂšme immunitaire. Renforcez votre immunitĂ© au lieu de tenter d’éviter les germes Ă  tout prix. Heureusement, les habitudes toutes simples qui renforcent l’immunitĂ© s’intĂšgrent bien Ă  un style de vie sain.

Par ailleurs, vous n’avez besoin de rien de spĂ©cial pour favoriser votre immunité : de saines habitudes, ainsi que de petites modifications Ă  votre style de vie suffisent.

Bon nombre des comportements qui renforcent le systĂšme immunitaire constituent Ă©galement de bonnes habitudes pour la santĂ© en gĂ©nĂ©ral. Vous pouvez donc tirer de nombreux bienfaits pour la santĂ© de ces simples changements, avec beaucoup moins d’efforts que si vous essayez de tout stĂ©riliser.

Le sommeil pour un systÚme immunitaire en santé

Lorsqu’on est fatiguĂ©, notre systĂšme immunitaire l’est Ă©galement, ce qui nous rend plus vulnĂ©rable aux infections qui courent. PrĂ©voir un sommeil de qualitĂ© pour une durĂ©e suffisante est un traitement de rĂȘve pour vous et votre santĂ© immunitaire.

Le sommeil permet Ă  l’organisme – notamment aux composants du systĂšme immunitaire – de se reposer, se rĂ©parer et faire le plein d’énergie. Cette rĂ©gĂ©nĂ©ration nocturne contribue Ă  construire l’immunitĂ©. Vous avez besoin de preuves? Une Ă©tude parue dans la revue Archives of Internal Medicine montre qu’il existe une relation entre un sommeil adĂ©quat et une fonction immunitaire adĂ©quate.

Les chercheurs ont notĂ© une importante dĂ©marcation Ă  partir de huit heures de sommeil. Le fait de dormir moins de huit heures Ă©tait associĂ© Ă  une probabilitĂ© trois fois plus Ă©levĂ©e de contracter un rhume. D’autres recherches, qui montrent que la production de cellules immunitaires peut ĂȘtre entravĂ©e par le manque de sommeil, appuient cette conclusion.

Dormir au moins huit heures d’un sommeil de qualitĂ© est donc une habitude simple qui renforce le systĂšme immunitaire. Pour y arriver, vous pouvez soit rĂ©gler une alarme pour l’heure du coucher, soit dĂ©terminer Ă  l’avance une heure de fin des activitĂ©s du soir. Mais rappelez-vous d’adopter une approche graduelle vers votre objectif, car tenter de passer immĂ©diatement de six Ă  huit heures de sommeil ne fonctionnera probablement pas. Vous pouvez procĂ©der par des augmentations de 15 minutes Ă  la fois.

L’exercice modĂ©rĂ© pour renforcer l’immunitĂ©

Faire de l’exercice a des effets positifs sur une foule d’aspects de la santĂ©, notamment la maĂźtrise du poids et la gestion du stress. Toutefois, la relation entre l’entraĂźnement et la fonction immunitaire est lĂ©gĂšrement plus complexe.

Les chercheurs ont eu de la difficultĂ© Ă  mettre en lumiĂšre tous les Ă©lĂ©ments qui entrent en jeu dans l’impact de l’exercice sur l’immunitĂ©. Compte tenu de la complexitĂ© des rĂ©actions qui se produisent, surtout en ce qui concerne l’exercice Ă  haute intensitĂ©, ce n’est pas surprenant.

Chose certaine, l’exercice modĂ©rĂ© est bĂ©nĂ©fique pour le systĂšme immunitaire et, selon une Ă©tude, « il semble mĂȘme avoir un effet protecteur ». Le fait d’ĂȘtre en meilleure forme physique favorise la santĂ© en gĂ©nĂ©ral et le systĂšme immunitaire en particulier. De plus, le mouvement assiste la circulation sanguine et aide les cellules immunitaires Ă  se dĂ©placer dans tout l’organisme.

Il n’est cependant pas nĂ©cessaire d’en faire trop. Et, selon certaines recherches portant sur l’exercice Ă  haute intensitĂ© et l’immunitĂ©, ce n’est probablement mĂȘme pas souhaitable, car l’exercice Ă  haute intensitĂ© pourrait, du moins temporairement, affaiblir le systĂšme immunitaire. L’exercice modĂ©rĂ© suffit − une marche quotidienne de 30 minutes par exemple . C’est une habitude qui renforce l’immunitĂ© que vous pouvez intĂ©grer Ă  votre vie sans avoir Ă  dĂ©ployer beaucoup d’efforts supplĂ©mentaires.

Une bonne hygiÚne et la propreté pour donner un coup de main au systÚme immunitaire

Le fait de se laver les mains rĂ©guliĂšrement et de nettoyer la maison ainsi que votre aire de travail contribue Ă  limiter l’exposition Ă  certains germes. Il n’est pas nĂ©cessaire – et peut-ĂȘtre mĂȘme dĂ©conseillĂ©, comme nous l’expliquons plus loin – de vivre dans un environnement entiĂšrement stĂ©rile,mais il ne faut pas non plus laisser de cĂŽtĂ© nos tĂąches domestiques.

Pour commencer, il est bon d’essuyer les objets frĂ©quemment utilisĂ©s, entre autres  votre tĂ©lĂ©phone intelligent. Vous vous mettez ainsi Ă  l’abri des microbes qui se regroupent sur ces objets avec lesquels vous ĂȘtes souvent en contact.  Vous Ă©viterez aussi les particules allergĂšnes qui peuvent se loger dans le nez et les yeux lorsque vous Ă©poussetez et en passez l’aspirateur. Rappelez-vous aussi de vĂ©rifier tous ces endroits de la maison oĂč peuvent se cacher les germes.

La propretĂ© des aires de prĂ©paration de la nourriture est d’une importance capitale. Avec des comptoirs, planches Ă  dĂ©couper et appareils de cuisson bien nettoyĂ©s, vous cuisinez des aliments qui, en plus d’ĂȘtre bons Ă  manger, se digĂšrent mieux.

Relaxez – votre systĂšme immunitaire vous en saura grĂ©

Le stress normal de la vie de tous les jours – pensez aux dĂ©sagrĂ©ments mineurs du quotidien qui s’accumulent – suffit Ă  dĂ©sĂ©quilibrer notre vie. Vous connaissez probablement dĂ©jĂ  l’impact du stress sur le poids, le sommeil et le bien-ĂȘtre de maniĂšre gĂ©nĂ©rale. Mais saviez-vous qu’il peut Ă©galement endommager la fonction immunitaire?

Les coupables sont les hormones du stress. En ralentissant la production des anticorps (des protĂ©ines qui dĂ©tectent les envahisseurs) et d’autres cellules immunitaires, celles-ci ont une incidence nĂ©gative sur de nombreux composants du systĂšme immunitaire. Il a mĂȘme Ă©tĂ© montrĂ© que le stress peut rĂ©activer des infections virales latentes.

Or, Ă  moins de consentir de grands efforts, il est impossible d’éviter complĂštement le stress. Il faut apprendre Ă  le gĂ©rer, mais ce n’est pas une mince tĂąche. Dire Ă  quelqu’un de « tout simplement relaxer » est l’un des conseils les moins utiles que l’on puisse imaginer. Heureusement, il existe d’autres techniques de gestion du stress qui sont simples et qui donnent des rĂ©sultats.

Parmi les techniques suivantes, choisissez celle qui vous plaßt :

  • Vous faire masser
  • Vous promener dans la nature – à l’extĂ©rieur, c’est ce qui compte!
  • DĂ©velopper et mettre en place un rituel de soins personnels, inspirĂ© du hygge par exemple
  • MĂ©diter ou faire des sĂ©ances de respiration profonde
  • Socialiser avec des amis et des membres de la famille
  • RĂ©server au moins 30 minutes de temps libre par jour sur le calendrier
  • Rire (il se peut que ce soit rĂ©ellement le meilleur des remĂšdes)

Les bienfaits des animaux de compagnie sur la santé immunitaire

Les animaux de compagnie sont non seulement tendres, mignons et affectueux, ils ont Ă©galement des effets bĂ©nĂ©fiques sur une foule d’aspects de la santĂ©, notamment leur contribution au renforcement de l’immunitĂ©.

Les animaux de compagnie aident Ă  rĂ©duire le stress et favorisent la pratique d’une activitĂ© physique modĂ©rĂ©e. Vous savez dĂ©jĂ  que l’exercice et la gestion du stress amĂ©liorent la santĂ© immunitaire. Pourtant, vos animaux de compagnie ont un autre tour dans leur sac pour aider votre immunité – ils peuvent ĂȘtre un peu rĂ©barbatifs.

Vous avez bien compris. Les microbes que les animaux domestiques abritent naturellement et qu’ils ramĂšnent dans la maison ne sont pas nĂ©cessairement dangereux. En fait, comme nous le verrons par la suite, ils contribuent Ă  favoriser l’immunitĂ© par exposition, ce qui peut ĂȘtre bĂ©nĂ©fique plutĂŽt que nuisible.

Les chercheurs ont dĂ©couvert que les jeunes enfants qui grandissent avec des animaux Ă©taient moins susceptibles de dĂ©velopper des allergies. Une Ă©tude a mĂȘme montrĂ© que le fait de caresser un chien peut augmenter la production d’immunoglobuline A, une protĂ©ine importante du systĂšme immunitaire. Donnez donc une dose supplĂ©mentaire d’attention et d’affection Ă  vos animaux de compagnie pour les remercier de leur soutien Ă  votre immunitĂ©.

Vivez pleinement

Votre systĂšme immunitaire s’adapte Ă  la vie que vous menez. Il apprend Ă  mesure que vous entrez en contact avec des bactĂ©ries, des virus en d’autres microbes, et votre protection immunitaire s’amĂ©liore.

C’est la raison pour laquelle le fait de tout stĂ©riliser n’aide pas Ă  renforcer l’immunitĂ©. Il est bon de prendre des prĂ©cautions afin de ne pas s’exposer intentionnellement Ă  des bactĂ©ries ou des virus dangereux, certes, mais avoir des expĂ©riences variĂ©es – aller dehors, consommer des aliments fermentĂ©s et vivre pleinement – est l’une des meilleures habitudes Ă  prendre pour assurer la santĂ© du systĂšme immunitaire.

En profitant de la vie, vous aidez votre immunité adaptative (la partie de la fonction immunitaire qui répertorie les microbes rencontrés), qui construit votre mémoire immunitaire et prépare votre systÚme immunitaire à vous protéger.

Aider la santé immunitaire, un pas à la fois

Votre systÚme immunitaire est toujours aux aguets. Comme son rÎle tout entier est de vous garder en santé, prenez-en soin en intégrant à votre vie certaines de ces habitudes toutes simples. Elles vous aideront à renforcer votre immunité et à améliorer votre état de santé général.

Puissant de nature, le systĂšme immunitaire est encore plus impressionnant avec les outils auquel il fait appel. Une bonne connaissance des secrets du systĂšme immunitaire dresse un portrait plus complet de ce qui passe dans votre organisme pour vous garder en santĂ©. Sachez au dĂ©part que l’anatomie de votre systĂšme immunitaire ne saurait ĂȘtre plus adĂ©quate pour neutraliser les menaces et prĂ©server la santĂ©.

DĂ©couvrez les parties de votre anatomie qui, en conjugaison avec vos cellules immunitaires, vous permettent de rester en santĂ©. DĂ©couvrez aussi les secrets du systĂšme immunitaire. Vos gĂšnes, votre moelle osseuse, votre intestin et votre peau aident les cellules du systĂšme immunitaire Ă  vous protĂ©ger. Du plus petit au plus volumineux, ils offrent tous au systĂšme immunitaire le soutien qu’il lui faut pour vous garder en pleine forme.

Les gĂšnes : l’immunitĂ© dans sa plus simple expression

Les secrets du systĂšme immunitaire sont enfouis lĂ  mĂȘme oĂč vos caractĂ©ristiques propres vous ont Ă©tĂ© attribuĂ©es : votre code gĂ©nĂ©tique. En matiĂšre d’immunitĂ© adaptative (la partie du systĂšme immunitaire qui se modifie avec le temps), les gĂšnes jouent un rĂŽle de premier plan. Par le biais d’un groupe de gĂšnes appelĂ© complexe majeur d’histocompatibilitĂ© (CMH), le systĂšme immunitaire adaptatif catalogue l’information sur votre organisme. Il se rappelle ce que votre organisme a connu prĂ©cĂ©demment et renseigne les globules blancs par une rĂ©ponse immunitaire adĂ©quate.

Le CMH est un code génétique propre à chacun par lequel des protéines sont créées à la surface des cellules en réponse à tout stimulus par des pathogÚnes potentiels. Au cours de la consommation et de la dégradation de germes par les macrophages (un type de globule blanc), des protéines de surface sont produites. Les protéines du CMH se fixent alors à des fragments des pathogÚnes détruits et se présentent aux cellules du systÚme immunitaire adaptif. Ces fragments de pathogÚnes détruits aident ces cellules immunitaires à se souvenir.

Les cellules immunitaires adaptatives comme les cellules B et T savent quoi faire quand un envahisseur dĂ©jĂ  identifiĂ© se prĂ©sente Ă  nouveau. Les protĂ©ines du CMH ont signalĂ© le microbe comme cible pour une saine rĂ©ponse immunitaire ultĂ©rieure. Ayant reçu l’ordre de se diviser pour vaincre, les cellules immunitaires adaptatives peuvent se multiplier et passer Ă  l’attaque Ă  la prochaine dĂ©tection de l’intrus dans l’organisme.

Les gÚnes qui contrÎlent le CMH rendent votre systÚme immunitaire efficace. Le CMH contrÎle la production des anticorps en les créant seulement aprÚs une premiÚre exposition à un germe. Votre systÚme immunitaire peut alors concentrer son attention sur les pathogÚnes potentiels uniques et nouveaux, pour ensuite les graver dans sa mémoire génétique.

La moelle osseuse : lĂ  oĂč se crĂ©ent le sang et l’immunitĂ©

La gelĂ©e Ă©paisse Ă  l’intĂ©rieur de vos os, c’est ce qu’on appelle la moelle osseuse. Elle remplit de nombreuses tĂąches dans l’ombre pour le systĂšme immunitaire
 dont elle cache certains secrets.

La moelle osseuse est un organe qui fabrique les cellules sanguines (ou hĂ©matopoĂŻĂ©tique en langage scientifique). C’est aussi dans la moelle osseuse que prennent forme les globules rouges et blancs, mais d’autres Ă©lĂ©ments puissants du systĂšme immunitaire en forment aussi.

Il existe deux types de moelle osseuse dans l’organisme : la jaune et la rouge. PrĂ©curseur de la moelle rouge, la jaune est stockĂ©e pour refaire les rĂ©serves de moelle rouge en cas de perte de sang importante.

La moelle osseuse rouge est d’une grande importance, car elle produit :

  • les globules rouges
  • les neutrophiles (un type de globules blancs)
  • les cellules T (des lymphocytes, ou globules blancs, agissant dans les rĂ©actions immunitaires qui ne nĂ©cessitent pas d’anticorps)
  • les cellules B (des lymphocytes responsables de la formation des anticorps, c’est-Ă -dire des protĂ©ines immunitaires qui se lient aux pathogĂšnes potentiels)

Le rĂŽle des globules blancs dans la santĂ© immunitaire est un sujet populaire et cet aperçu du systĂšme immunitaire vous en apprendra davantage. La moelle osseuse produit d’autres cellules qui font Ă©quipe avec ces gĂ©ants cellulaires.

Selon les recherches scientifiques, la moelle rouge serait Ă  l’origine des cellules tueuses naturelles et des cellules dendritiques. Les cellules tueuses naturelles sont d’autres types de lymphocytes (globules blancs) apparentĂ©s de prĂšs aux cellules T et B. Elles peuvent vous protĂ©ger sans amorcer les anticorps. Les cellules dendritiques agissent comme messagĂšres du systĂšme immunitaire, liant l’une Ă  l’autre l’immunitĂ© innĂ©e (votre systĂšme immunitaire de naissance) et l’immunitĂ© adaptative. Elles se forment dans la peau et le tube digestif et envoient des messages aux cellules T.

Une communication cellulaire impressionnante se produit dans la moelle osseuse entre des cellules immunitaire en dĂ©veloppement et d’autres arrivĂ©es Ă  maturitĂ©. Votre moelle devient donc une plaque tournante d’activitĂ©s liĂ©es Ă  votre protection immunitaire.

En raison de l’importance de la moelle osseuse pour l’immunitĂ©, il importe de bien la protĂ©ger. Votre rĂ©gime alimentaire doit comporter un apport suffisant de vitamine D, calcium, magnĂ©sium et autres oligo-minĂ©raux. Prenez soin de vos os et ils vous le rendront bien.

L’intestin : des germes utiles pour vous

Ironique sans doute, mais votre intestin est rempli de bactĂ©ries. Les bactĂ©ries intestinales se font discrĂštes et ne causent pas trop de problĂšmes. C’est peut-ĂȘtre difficile Ă  comprendre, mais ces microbes jouent un rĂŽle essentiel dans votre systĂšme immunitaire.

Votre intestin fait face Ă  plus d’antigĂšnes (des matiĂšres Ă©trangĂšres qui amorcent une rĂ©ponse immunitaire) que toute autre partie de votre corps. En triant la multitude de microbes internes, la muqueuse intestinale (revĂȘtement) doit rĂ©pondre adĂ©quatement. Tout un exploit pour une barriĂšre de l’épaisseur d’une cellule.

Des microbes potentiellement dangereux qui tentent de traverser la muqueuse sont bloquĂ©s instantanĂ©ment, car les cellules qui tapissent l’intestin secrĂštent des protĂ©ines qui envoient les globules blancs au combat dans la zone touchĂ©e. Comme vous le savez dĂ©jĂ , les globules blancs sont des champions de la protection. Ces cellules Ă©pithĂ©liales produisent aussi des peptides antimicrobiens et du mucus qui piĂšgent les bactĂ©ries.

Les bactéries ne sont pas toutes menaçantes. Les microbes commensaux (autrement dit votre microbiome intestinal) digÚrent des composés et extraient des nutriments que votre organisme ne peut pas traiter. Des bactéries intestinales synthétisent certaines vitamines B et la vitamine K. On reconnaßt aussi un effet bénéfique aux vitamines B, comme la vitamine B12, sur le bon fonctionnement du systÚme immunitaire. La vitamine K est un composant important de la production continue de facteurs coagulants.

La communautĂ© de bactĂ©ries utiles qui vivent dans votre intestin commence Ă  se dĂ©velopper dĂšs la naissance. Le microbiome intestinal du bĂ©bĂ© est colonisĂ© par tous les micro-organismes auxquels il est exposĂ© dans les premiers jours de sa vie. Des facteurs alimentaires et environnementaux viendront par la suite aider Ă  façonner votre microbiome. La consommation d’aliments renfermant des bactĂ©ries que l’on estime gĂ©nĂ©ralement bĂ©nĂ©fiques – comme le yogourt et autres aliments fermentĂ©s – aide Ă  prĂ©server un juste Ă©quilibre de bonnes bactĂ©ries dans l’intestin.

La peau : une enveloppe protectrice

Votre peau ne semble pas ĂȘtre un secret de votre systĂšme immunitaire. Tous les jours, cette barriĂšre entre vos organes internes et le monde extĂ©rieur est bien Ă  la vue. Le rĂŽle principal de votre peau, l’organe le plus volumineux de votre corps, consiste Ă  vous protĂ©ger contre le danger physique et les envahisseurs.

Une couche épaisse de cellules mortes constitue votre premiÚre ligne de défense. Exactement. Votre peau doit sa nature résistante et protectrice à des cellules mortes appelées kératinocytes. Et ceux-ci doivent leur nom à leur riche teneur en kératine, une protéine aussi présente dans les cheveux et les ongles. En raison de sa dureté, la kératine est une excellente armure pour vos organes internes vulnérables.

La couche supĂ©rieure de cellules mortes n’est pas seule, car la peau est faite de multiples autres couches de cellules fonctionnelles. Lorsque la peau gĂ©nĂšre de nouvelles cellules dans les couches infĂ©rieures, les cellules plus anciennes meurent et remontent Ă  la surface. Si des envahisseurs potentiels tentent de s’installer dans votre organisme, l’accĂšs leur en est interdit par les couches supĂ©rieures de kĂ©ratinocytes morts.

Les kĂ©ratinocytes cutanĂ©s ne sont pas tous morts. Ceux qui sont vivants rĂ©sident juste sous la surface de la peau et aident le systĂšme immunitaire autrement, en produisant des protĂ©ines antimicrobiennes. Ce mĂ©canisme de dĂ©fense s’allie au travail d’autres cellules immunitaires pour prĂ©server la santĂ© de votre organisme.

Les blessures sont inĂ©vitables et bien que souvent bĂ©nignes, les Ă©raflures et coupures mettent la peau Ă  la merci du monde extĂ©rieur. Celle-ci dispose heureusement de tout ce qu’il faut pour faire face au problĂšme. Une armĂ©e de cellules remplissant des tĂąches prĂ©cises se rassemblent pour colmater la brĂšche.

La cicatrisation est le nom courant de l’hĂ©mostase (ou arrĂȘt de l’hĂ©morragie). Elle se produit lorsque les plaquettes (les cellules sanguines coagulantes) entourent la lĂ©sion et commencent Ă  s’agglutiner. Tout en produisant une coagulation qui forme une protection temporaire de la peau Ă©corchĂ©e, les plaquettes utilisent une signalisation chimique pour appeler Ă  l’aide d’autres cellules immunitaires.

AppelĂ©s en renfort par les plaquettes, des globules blancs – comme les neutrophiles et les macrophages – participent Ă  l’effort de rĂ©paration de la lĂ©sion. Ces cellules immunitaires aident Ă  protĂ©ger la peau endommagĂ©e. Elles ramassent ensuite les dĂ©bris dans la zone touchĂ©e et prĂ©parent le terrain pour une croissance et une division normales des cellules. Elles font en sorte que la peau reparte Ă  neuf pour dĂ©velopper de nouveaux tissus sains.

Sans cette barriĂšre de sĂ©curitĂ© qui entoure votre corps, vous ĂȘtes sans dĂ©fense. Par bonheur, votre peau interdit l’entrĂ©e aux intrus indĂ©sirables. La peau est un organe dynamique vraiment remarquable qui renforce la puissance de votre systĂšme immunitaire.

L’immunitĂ© est propre Ă  chacun

Le systĂšme immunitaire diffĂšre en fonction des gens. Le fondement de l’immunitĂ© est le mĂȘme pour tous, mais la rĂ©ponse de l’organisme est dĂ©terminĂ©e par les expĂ©riences de chacun. Votre systĂšme immunitaire ne cesse d’apprendre et de s’adapter. Chaque fois qu’il entre en contact avec un Ă©lĂ©ment nouveau, il crĂ©e de nouvelles dĂ©fenses qu’il met aussi de cĂŽtĂ© pour la prochaine fois.

Votre tĂąche consiste Ă  offrir Ă  votre systĂšme immunitaire un environnement sĂ©curitaire dans lequel il donnera sa pleine mesure. En vous lavant les mains, en dormant suffisamment et en ayant une bonne hygiĂšne personnelle, vous arriverez mieux Ă  conserver une bonne immunitĂ©. Prenez aussi soin de votre organisme avec une alimentation riche en nutriments et un style de vie sain. Assurez un soutien Ă  votre systĂšme immunitaire pour qu’il soit toujours prĂȘt Ă  vous dĂ©fendre.