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Dès la première bouchée, vos aliments favoris s’engagent dans un parcours mouvementé. Imaginez, par exemple, le voyage d’une pomme mûre et juteuse dans votre système digestif. Ce fruit regorge de nutriments que l’organisme peut utiliser.

Mais comment fait-il pour rendre ce fruit utilisable? Après tout, il n’y a pas de minuscules pommes pompées dans le sang qui circule dans les artères et les veines. En fait, l’organisme utilise les composés chimiques qui rendent les pommes croquantes et sucrées en les extrayant de celles-ci.

Perpétuellement en action dans l’organisme, le processus de digestion favorise la sortie des lipides, sucres, protéines, fibres, vitamines et minéraux essentiels – ainsi que d’autres nutriments importants – des aliments consommés afin de participer au fonctionnement de l’organisme, en plus de le débarrasser de ses déchets.

Depuis l’assiette jusqu’à l’élimination, la nourriture que vous consommez fait un long voyage dans votre système digestif. Voici le chemin que parcourent les aliments au cours de la digestion :

Bouche >> Œsophage >> Estomac >> Intestin grêle >> Gros intestin

Les aliments sont modifiés et décomposés en fragments utilisables, aux différentes étapes de la digestion. En vous penchant sur chacune de ces étapes, vous pourrez acquérir une meilleure compréhension de ce que deviennent les aliments qui entrent dans l’organisme.

Le vocabulaire de la digestion

Avant d’explorer le système digestif sous tous ses angles, passons en revue le vocabulaire de base associé au processus de digestion pour en faciliter l’apprentissage.

  • Bol alimentaire : nourriture mastiquée mélangée à de la salive.
  • Pharynx : la gorge – l’espace qui lie la bouche à l’œsophage.
  • Sphincter : muscle constricteur qui régule le passage des liquides et des solides d’un organe à l’autre.
  • Chyme : bouillie composée des aliments décomposés et des sucs digestifs, qui sort de l’estomac et parcourt l’intestin grêle.
  • Villosités : saillies filiformes microscopiques couvrant la paroi de l’intestin.
  • Bilirubine : pigments résultant de la dégradation des globules rouges.
  • Selles : déchets résultant de la digestion.

Bouche

Le fait de manger est de loin le moment le plus agréable du processus de digestion. La bouche et la langue entrent en contact avec des aliments et des boissons aux goûts et aux textures variés, et travaillent de concert pour amorcer la digestion, en fragmentant les aliments consommés en morceaux faciles à avaler.

On peut penser que la digestion débute avec la première bouchée, mais dans certains cas, elle commence même avant. Le réflexe de salivation peut être déclenché par le seul fait de voir, sentir ou penser à de la nourriture. C’est pourquoi la faim nous donne l’eau à la bouche. Le mouvement de mastication entraîne également la production de salive. Cette dernière humidifie et lubrifie la nourriture, la rendant ainsi plus facile à avaler.

Revenons à notre pomme. En après-midi, vous avez besoin de manger quelque chose qui vous fera tenir jusqu’au souper, et la pomme constitue un choix judicieux. Le seul fait de penser à ce fruit croquant au jus sucré et acidulé peut vous mettre l’eau à la bouche.

Dans la bouche, les glandes salivaires sécrètent de la salive qui est riche en amylases, une enzyme digestive. L’amylase salivaire décompose l’amidon en maltose. Ce disaccharide sera ensuite décomposé à nouveau en monosaccharide qui pourra être utilisé comme source d’énergie cellulaire.

Le mouvement de la langue joue également un rôle dans le processus de digestion. Lorsque la nourriture a été mastiquée et mélangée à la salive, elle est prête à être avalée. La langue écrase et façonne alors la nourriture en un bol alimentaire qu’elle guide vers l’arrière de la gorge. Le bol alimentaire avalé passe par le pharynx pour arriver dans l’œsophage.

Fait no 1 sur le tube digestif – Les glandes salivaires dans la bouche sécrètent entre un litre et un litre et demi de salive par jour.

Œsophage

Le bol alimentaire voyage de la bouche à l’estomac en empruntant l’œsophage, qui raccorde ces deux organes. L’œsophage est délimité à ses extrémités supérieure et inférieure par des sphincters ou muscles circulaires qui agissent comme les cordons d’une bourse qu’on ouvre et qu’on referme lors de la déglutition.

Les sphincters fonctionnent de manière indépendante. Celui du haut laisse passer le bol alimentaire en provenance du pharynx, tandis que celui du bas permet de vider le contenu de l’œsophage dans l’estomac. Il peut également s’ouvrir pour laisser sortir des gaz accumulés dans l’estomac, ce qui entraîne une éructation.

La force qui fait avancer la nourriture et les boissons dans l’œsophage est le péristaltisme. Les muscles lisses qui tapissent l’œsophage se contractent régulièrement après la déglutition d’un bol alimentaire. Le péristaltisme génère un mouvement de vague qui se propage le long du tube digestif et qui fait passer la nourriture par l’estomac, l’intestin grêle et le gros intestin, où se déroulent les différentes étapes de la digestion.

La gravité peut également aider à faire avancer votre repas le long de l’œsophage. En effet, la position assise facilite le passage rapide et aisé de la nourriture vers l’estomac.

Fait no 2 sur le tube digestif – Le bol alimentaire ne prend que huit secondes à passer du pharynx à l’œsophage, puis à l’estomac.

Estomac

À mesure que vous croquez, mastiquez et avalez, des bols alimentaires se déposent dans votre estomac. Celui-ci stocke temporairement de petits colis de nourriture au cours d’un repas, mais en les accumulant rapidement, il permet le stockage d’une grande quantité de nourriture qui est ensuite digérée sur une longue période. Si on considère que l’estomac vide d’un adulte a une capacité de 75 millilitres, cette aptitude est remarquable. En effet, au cours d’un repas, l’estomac peut prendre de l’expansion et contenir jusqu’à un litre, c’est-à-dire dix fois sa capacité initiale.

Supposons qu’en plus de votre pomme, vous décidez de manger un yogourt, un sandwich à la dinde et des carottes. Pour votre organisme, il s’agit d’une grande quantité de nourriture à stocker d’un coup. Or, étant donné que votre estomac est conçu pour contenir des repas complets, il n’y a pas de danger de rupture : il accueillera chaque bouchée et gérera l’ensemble du repas au cours des prochaines heures.

L’estomac est aussi un organe dynamique. Il remue, serre et broie les bols alimentaires, puis il les mélange à des sécrétions gastriques. Le péristaltisme qui se poursuit dans l’estomac constitue le principal moteur du mélange de la nourriture à l’acide gastrique. Ces sécrétions favorisent l’absorption des nutriments par l’intestin grêle à une prochaine étape.

En fait, ce suc digestif puissant est de l’acide chlorhydrique qui est assez fort pour décomposer des protéines étroitement liées en chaînes de polypeptides (petites chaînes d’acides aminés), en plus d’éliminer des bactéries potentiellement dangereuses qui peuvent être présentes dans certains aliments.

Puisque l’acide gastrique est si puissant, sa production doit être minutieusement régulée. Au début d’un repas, la fonction gastrique se met en marche tranquillement et très peu d’acide gastrique est sécrété. Le péristaltisme commence doucement à étirer et à écraser l’estomac pour le préparer à la nourriture qui arrive.

Au milieu d’un repas, le péristaltisme et l’acide gastrique se mettent à fonctionner à plein régime et les sécrétions gastriques sont à leur concentration maximale. Le muscle de l’estomac mélange vigoureusement la nourriture et les boissons à de l’acide chlorhydrique, ce qui assure une abondance de fluide dans lequel peut se décomposer la nourriture qui, une fois liquéfiée, constitue le chyme.

Pendant le repas, le péristaltisme aide à pomper le chyme dans l’intestin grêle. À la fin du repas, la sécrétion d’acide gastrique s’arrête, mais la présence possible d’un excédent peut irriter la paroi de l’estomac. Ce dernier ajuste alors sa production d’acide gastrique afin de se protéger et rester en santé tout en assurant votre confort.

L’estomac continue de se contracter jusqu’à ce que le chyme du repas précédent soit passé en entier dans l’intestin grêle.

Fait no 3 sur le tube digestif – Les gargouillements d’estomac sont produits par les contractions péristaltiques qui font avancer le contenu dans l’intestin. Ils surviennent pendant la digestion et peuvent continuer pendant deux heures après que l’estomac se soit vidé.

Intestin grêle

L’intestin grêle joue le rôle le plus important du processus de digestion. C’est en effet le long de ce « tuyau » digestif de sept mètres de long, dans lequel sont combinées de nombreuses forces qui optimisent la fonction intestinale, que l’absorption des nutriments se déroule.

La lumière (centre) de l’intestin grêle est tapissée de saillies filiformes ressemblant à de minuscules tentacules, les villosités. Ces petits poils denses donnent une apparence veloutée à la membrane muqueuse de l’intestin grêle et appuient sa fonction.

On peut se représenter l’ensemble des villosités comme un tapis dense qui absorbe tous les nutriments qui passent. Leur fonction consiste à augmenter la surface de contact de l’intestin grêle, ce qui se traduit en une plus grande capacité d’absorption. À mesure que le chyme est digéré, les nutriments sont absorbés par les villosités et transportés vers la circulation sanguine.

Revenons une fois de plus à notre pomme. Le cocktail de fruit et de sécrétions gastriques (chyme) arrive dans l’intestin grêle et se mélange aux autres sucs digestifs comme la bile. Le brassage rythmique du chyme poursuit la décomposition des sucres, des lipides et des protéines en provenance de la pomme ou du repas récemment consommé.

La bile est essentielle à la digestion des lipides en acides gras. Composée d’eau, de sels, d’acides et de lipides, celle-ci est un milieu dans lequel les lipides et les vitamines liposolubles peuvent être dissous et transportés vers la circulation sanguine par l’entremise des villosités.

La bile contient également de la bilirubine, un pigment orangé libéré par les globules rouges lorsqu’ils se décomposent. Incapable de métaboliser la bilirubine, l’organisme doit compter sur l’aide des bactéries. Lorsque celles de l’intestin grêle consomment la bilirubine, elles produisent une substance brune, la stercobiline, qui donne aux selles leur teinte brunâtre.

Le système digestif reçoit également de l’aide pour décomposer la nourriture. En effet, le travail des microbes présents dans l’intestin contribue à rendre les acides gras disponibles pour une utilisation ultérieure. Ils travaillent de concert avec les sécrétions du pancréas (les protéases), qui aident à digérer les protéines. Les protéases séparent les protéines complexes en chaînes peptidiques, puis en acides aminés individuels.

Les molécules de glucose, les acides aminés et les acides gras libres sont alors prêts à être absorbés dans la circulation sanguine par les villosités.

Fait no 4 sur le tube digestif – Après un repas, le contenu de l’estomac est entièrement transféré dans l’intestin grêle en quatre ou cinq heures.

Gros intestin

La majorité des nutriments présents dans la nourriture digérée ont été absorbés au cours de son passage dans l’intestin grêle. Or, ce que l’on consomme n’est pas uniquement composé de nutriments absorbables. Qu’arrive-t-il donc aux parties des aliments que l’organisme n’utilise pas? La nourriture non digérée, les fluides excédentaires, ainsi que du mucus se combinent dans le gros intestin pour former les selles. (Il existe une variété de noms originaux pour les nommer, mais selles est le terme médical privilégié et sera utilisé ici.)

Les selles sont les déchets solides résultant du processus de digestion. Croyez-le ou non, l’organisme n’utilise pas chaque particule de nourriture ingérée. La matière cellulosique (les fibres) reste relativement intacte tout au long de son voyage dans le système digestif, et ce, en raison du fait que les enzymes digestives produites par l’organisme ne sont pas en mesure de décomposer les fibres.

La pomme dont il a déjà été question est un bon exemple. Les composés qui donnent à la pomme sa pelure ferme et sa texture croquante passent tout droit dans le système digestif et très peu de nutriments sont absorbés.

Les fragments de nourriture non digérés et les fibres s’accumulent dans le gros intestin. Ce dernier arrêt sur le trajet de la digestion est rempli de poches de tissu nommées les haustrations. Elles donnent au gros intestin son apparence plissée. Les haustrations peuvent s’étirer pour recevoir une grande quantité de selles avant qu’elles soient prêtes à quitter l’organisme.

La sortie du gros intestin et, par le fait même, la fin du voyage digestif (l’élimination des déchets solides) est un autre sphincter, l’anus. Toutefois, les selles ont besoin d’une petite impulsion pour pouvoir quitter le tube digestif.

L’organisme a besoin des fortes contractions péristaltiques (mouvement de vague du tube digestif vu aux étapes précédentes de la digestion) pour arriver à évacuer les selles du gros intestin. Ces contractions entraînent une sensation de pression locale qui déclenche le réflexe de défécation.

Les déchets solides sont habituellement bruns et malodorants. Vous savez maintenant que la bilirubine donne aux selles cette couleur, mais qu’est-ce qui cause l’odeur?

Si vous pensez que des bactéries sont en cause, vous avez raison.

Les microbes qui vivent dans le gros intestin se nourrissent des restants en provenance de l’intestin grêle. La dégradation des déchets solides par les bactéries génère des gaz et ce sont eux qui sont à l’origine de l’odeur caractéristique des selles.

Fait no 5 sur le tube digestif – Les selles peuvent rester dans le gros intestin pendant 48 heures avant d’être évacuées par l’organisme.

Conseils pour une digestion saine

Un système digestif qui fonctionne rondement permet de se sentir à l’aise et en santé. Pour en assurer la forme optimale, voici quelques façons simples de procéder.

Prenons l’eau comme point de départ.

Une hydratation adéquate permet au contenu de l’intestin de circuler facilement avec chaque vague générée par les contractions musculaires. Le fait de boire de l’eau en abondance contribue également à amollir les déchets qui se trouvent dans l’intestin. Dans le rectum, les selles rendues plus molles par l’eau permettent une élimination plus aisée.

Les fibres facilitent également la digestion.

Les glucides complexes sont volumineux et alourdissent les selles. Les déchets solides sont plus faciles à éliminer s’ils sont lourds. Les fibres absorbent également l’eau et amollissent les selles à mesure qu’elles avancent dans le tube digestif. Si vous constatez des irrégularités dans votre transit intestinal, pensez à augmenter votre consommation de fibres. Rappelez‑vous que l’élimination des déchets solides peut différer d’une personne à l’autre. Une étude a découvert que la fréquence d’élimination normale peut varier de trois fois par jour à trois fois par semaine.

Il faut toutefois être prudent, car une augmentation trop rapide de la consommation de fibres peut avoir des conséquences désagréables, comme une accumulation de gaz intestinaux, des ballonnements ou de l’inconfort. Il vaut donc mieux augmenter graduellement votre consommation de fibres afin de ne pas provoquer d’inconfort. Voici quelques sources de fibres naturelles que vous pouvez ajouter à votre alimentation :

  • Fruits
  • Légumes
  • Noix
  • Légumineuses
  • Grains entiers

Le fait de prendre soin des bactéries vivant dans le tube digestif est une autre manière d’améliorer votre santé digestive, car ces microbes facilitent grandement la digestion. L’utilisation de probiotiques peut vous aider à maintenir un sain équilibre de bactéries intestinales.

Les probiotiques soutiennent les nombreux microorganismes utiles présents dans le tube digestif, en plus de favoriser l’absorption des nutriments et de contribuer à décomposer la nourriture. Un nombre grandissant de données probantes donne à entendre que la prise de probiotiques pourrait également soutenir la santé immunitaire.

En examinant de plus près le système digestif et le chemin parcouru par la nourriture, il est fascinant de constater la manière dont vos aliments préférés sont décomposés, liquéfiés, absorbés et finalement éliminés par l’organisme, tout cela dans le but de récolter les nutriments essentiels nécessaires à votre survie.

Priorisez donc la santé de votre système digestif (et la vôtre) et soutenez-la à l’aide d’une grande quantité d’eau et d’une alimentation riche en fibres.

À propos de l’auteure

Sydney Sprouse est une rédactrice scientifique indépendante basée à Forest Grove en Oregon. Elle détient un baccalauréat en biologie humaine de la Utah State University, où elle a travaillé comme stagiaire en recherche et rédactrice boursière. Étudiante permanente des sciences, sa motivation consiste à rendre accessible au plus grand nombre les recherches scientifiques actuelles. Les sujets qui l’intéressent avant tout : la biologie humaine, la santé et l’alimentation.

On dit souvent du cerveau qu’il est le maître de l’organisme. Il envoie des messages le long des autoroutes du système nerveux central, qui ont pour but de transformer les impulsions électriques et les pensées en actions et en comportements. À l’instar du Magicien d’Oz, le cerveau agit en coulisses comme l’instigateur des processus cognitifs et des mouvements de l’organisme.

Depuis quelques années cependant, les scientifiques ont constaté que le cerveau n’agissait pas de manière aussi indépendante qu’ils le pensaient. Des études approfondies montrent qu’il existe un autre joueur important, d’ailleurs plutôt curieux, et qui est constitué de milliers de milliards d’entités microscopiques, c’est-à-diredes bactéries et des microbes. Ce système est connu sous le nom de microbiome intestinal.

Voici une autre manière de le concevoir : considérons le cerveau comme le PDG de l’entreprise que constitue l’organisme. Le microbiome se compose de l’ensemble du personnel de l’entreprise. Pour réussir, une entreprise doit compter sur la bonne relation de travail entre ses employés et le PDG. Ainsi, tout comme une entreprise est vouée à l’échec sans la contribution de ses employés, un organisme dirigé uniquement par le cerveau n’aurait pas connaissance des messages et des signaux essentiels qui contribuent à optimiser son fonctionnement.

Afin d’éviter une telle mainmise sur sa destinée, l’organisme a évolué parallèlement aux bactéries intestinales et autres microbes. Le cerveau et le microbiome ont donc développé une relation très étroite qui consiste en un partenariat mutuellement avantageux fondé sur une communication régulière. Cette communication s’effectue par une variété de mécanismes ayant pour but de préserver la santé et le bien‑être de l’organisme. Ce dialogue perpétuel a une influence sur la faim, la digestion et la satiété ainsi que sur la santé immunitaire et mentale.

Afin de mettre en évidence l’effet qu’exerce sur le cerveau le microbiome, commençons par comprendre ce dernier. Nous nous pencherons ensuite sur la manière dont il collabore avec le cerveau. D’abord, concentrons-nous sur les bactéries et les microbes pour savoir ce qui peuple le tube digestif et pourquoi.

Le Microbiome : Les Bactéries Et Autres Microbes De L’organisme

Les milliers de milliards de petits microbes qui habitent dans le tube digestif forment collectivement le microbiome. Ces microorganismes (bactéries, champignons, virus, protozoaires et autres microbes) en constituent la communauté.

Le terme « microbiote » est souvent utilisé comme synonyme de « microbiome », mais c’est ce dernier que nous utiliserons le plus souvent ici le terme « microbiome » car, en plus des microbes, il englobe l’ensemble de la communauté de microorganismes, ainsi que leurs fonctions et leurs activités dans le tube digestif.

Bon nombre des fonctions du microbiome du tube digestif se déroulent dans l’intestin. Toutefois, certaines interactions entre les microbes et d’autres parties de l’organisme font également office de mécanismes de communication entre le microbiome et le cerveau. Voyons ces interactions qui constituent l’axe intestin‑cerveau.

Le Cerveau Et Les Microbes – Notions De Base De L’axe Intestin‑Cerveau

Comme nous l’avons indiqué plus haut, le cerveau et le microbiome sont continuellement en communication. Souvent nommé l’axe intestin‑cerveau (AIC), ce canal de communication est essentiel à l’homéostasie – ou l’équilibre – du tube digestif et d’autres organes. L’AIC est constitué d’une variété de voies de communication, la plus notable étant le nerf vague qui participe à la digestion et à la réponse immunitaire saine du tube digestif, entre autres processus et réactions de l’organisme.

Digestion

Le nerf vague est un nerf crânien qui prend son origine dans le tronc cérébral et descend jusqu’au gros intestin. Compte tenu de la distance couverte par ce nerf, il n’est pas surprenant qu’il soit responsable de la régulation de nombreuses fonctions internes, notamment la digestion, la fréquence respiratoire, le rythme cardiaque, la tension artérielle, certaines réponses immunitaires ainsi que nombre de réflexes internes (p. ex. l’éternuement et la déglutition).

La digestion est le premier sujet que nous nous mettrons sous la dent.

Les recherches montrent qu’en plus d’être le lieu où se déroulent la digestion et l’absorption des nutriments, le tube digestif joue le rôle de médiateur entre son microbiome et le cerveau. De manière simplifiée, le tube digestif observe d’abord la transformation des aliments consommés avant de rapporter au cerveau les informations pertinentes par l’intermédiaire du nerf vague.

Comme le tube digestif préside à la digestion, il sait immédiatement ce qui est consommé et il recueille de l’information sur le contenu nutritionnel et énergétique. Le nerf vague s’assure que le cerveau reçoit les informations sensorielles les plus récentes comme la faim et les signes et sensations de satiété.

Cette information est importante pour le cerveau, car elle lui permet de décider comment :

  1. gérer les impulsions correspondantes (p. ex. informer le cerveau que le tube digestif est plein et qu’il faut donc arrêter de manger).
  2. modifier l’humeur (p. ex. la faim peut rendre irritable).
  3. distribuer judicieusement l’énergie (p. ex. lorsqu’on a froid, l’énergie est envoyée en priorité vers les organes vitaux pour les garder au chaud).

Transmission des réflexes immunitaires

Le nerf vague donne également au cerveau des données sur les autres événements qui se déroulent dans le tube digestif. La nourriture ingérée arrive avec des allergènes et d’autres microbes qui peuvent déclencher les réponses immunitaires normales du tractus gastro‑intestinal. Même s’il s’agit de réponses normales et saines, ces réactions peuvent occasionnellement et temporairement entraver le fonctionnement habituel du tube digestif.

Puisque le cerveau doit nécessairement être au courant de ces dérangements mineurs, l’information voule est « perçue » par le tube digestif et transmise au cerveau par le nerf vague, via l’autoroute de l’information de l’axe intestin‑cerveau. On parle de voie de communication « afférente » lorsque les messages circulent dans cette direction, c’est-à-dire du tube digestif vers le cerveau.

L’axe de communication intestin‑cerveau aide le cerveau – et ultimement le reste de l’organisme – à obtenir l’information nécessaire pour organiser et maintenir une réponse appropriée et saine. Les messages qui circulent du cerveau vers le tube digestif utilisent les voies de communication « efférentes » (qui fonctionnent dans la direction opposée à celle des voies afférentes). Celles-ci sont activées lorsque les fibres efférentes du cerveau envoient des signaux le long du nerf vague afin d’aider au maintien et au soutien d’une réponse immunitaire saine.

Vous Êtes Ce Que Vous Mangez

Il est important d’explorer les moyens dont nous disposons pour garder le tube digestif et le cerveau en santé afin de maintenir une communication de qualité entre les deux organes le long de l’axe intestin‑cerveau. C’est par la nourriture et l’alimentation qu’on peut y parvenir le plus facilement et vous avez au moins trois occasions par jour d’influencer ce qui se passe dans votre tube digestif.

Le microbiome agit comme médiateur entre nos choix de styles de vie – comme le régime alimentaire – et le maintien de la santé. Ce que l’on mange entre dans l’organisme et peut modifier les bactéries qui tapissent le tube digestif, avec des effets positifs ou négatifs sur les processus comme la digestion. Ces changements peuvent préserver ou entraver la santé. Voyons cela de plus près.

Une alimentation riche en protéines végétales favorise l’augmentation de la quantité de bactéries comme les Bifidobacteria et les Lactobacillus, de bonnes bactéries qui préservent la santé du tube digestif. À l’opposé, une alimentation riche en protéines animales et en gras saturés peut faire augmenter la quantité de bactéries comme les Bacteroides et les Alistipes, qu’on croit associées à des problèmes cardiovasculaires et intestinaux.

De plus, des études montrent que les personnes qui consomment plus de légumes et moins de gras tendent à avoir un microbiome diversifié, présentant de nombreuses espèces de bonnes bactéries. À l’inverse, les personnes qui ont une alimentation riche en gras ont tendance à manquer de diversité dans leur microbiome, ce qui n’est pas bon pour la santé digestive.

Même si la communauté bactérienne du tube digestif est complexe, il peut être assez facile d’en préserver la santé. Les bonnes bactéries préfèrent ce que l’on considère comme des aliments « santé », alors que les mauvaises bactéries privilégient les aliments qu’on ne devrait consommer qu’en petites quantités, comme les gras saturés. La prochaine fois que vous vous passerez à table, pensez-y bien : préférez-vous nourrir les bonnes ou les mauvaises bactéries?

Voici quelques conseils utiles :

  • Réduisez au minimum votre consommation de gras saturés. Les gras insaturés comme l’huile d’olive et les avocats soutiennent les bonnes bactéries comme les Bifidobacteria et les Lactobacillus, tandis que les gras saturés tendent à faire augmenter les Bacteroides, les microbes qui ont un impact négatif sur la santé du tube digestif.
  • Augmentez votre consommation de légumes riches en fibres. Ces aliments contiennent nombre de glucides complexes et de fibres que l’organisme ne peut décomposer complètement lui-même. Il compte plutôt sur l’aide des bactéries pour décomposer une partie des fibres. Au cours de ce processus, les bactéries génèrent des acides gras à chaîne courte qui soutiennent la santé du tube digestif. En nourrissant le microbiome, ces aliments riches en fibres jouent le rôle de prébiotiques.
  • Songez à intégrer des aliments probiotiques à votre alimentation. Les probiotiques favorisent l’équilibre des bonnes bactéries dans le tube digestif. Avec un savoureux yogourt, vous prenez soin de la santé de votre tube digestif tout en vous faisant plaisir. Si vous n’aimez pas particulièrement les produits laitiers, essayez les aliments fermentés comme la choucroute, le kimchi ou le levain. Les suppléments de probiotiques constituent une autre manière de vous aider à trouver l’équilibre bactérien dans votre tube digestif.

Prenez Soin De Votre Microbiome

Votre microbiome est un système complexe qui a le potentiel de vous faire vivre pleinement. À cette fin, il procède principalement par des processus digestifs, mais également en transmettant au cerveau des messages importants. Le maintien de la santé du tube digestif favorise une bonne communication sur l’axe intestin‑cerveau et cette équipe puissante soutient la santé en général.

À propos de l’auteure

Jenna Templeton est une éducatrice en santé et une rédactrice scientifique indépendante qui vit à Salt Lake City au Utah. Après avoir obtenu un baccalauréat en chimie à la Virginia Tech, Jenna a passé cinq ans à faire de la recherche scientifique dans l’industrie alimentaire. Ce travail a nourri son intérêt pour le mieux-être personnel, ce qui l’a amenée à obtenir un diplôme d’études supérieures en santé, promotion et éducation de l’University of Utah. Dans ses loisirs, Jenna aime les concerts, le jardinage, la bonne chère et les randonnées dans les monts Wasatch.

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Les vacances permettent de faire le vide et d’alléger le train-train quotidien. Pourtant, votre destination exotique et le trajet pour vous y rendre risquent d’avoir des effets néfastes pour une partie de votre corps : votre intestin.

Ce n’est pas une raison de vous priver de votre escapade. Voici une marche à suivre en trois étapes pour vous assurer que même pendant vos vacances, votre intestin se portera bien.

Étape 1 : En sachant pourquoi le voyage peut influer sur votre santé intestinale, vous pourrez planifier adéquatement vos déplacements.

Étape 2 : Suivez les quelques conseils ci-dessous pendant votre prochain voyage.

Étape 3 : Comme vous le feriez pour votre voiture avant de prendre la route, évaluez la santé de votre intestin avant de partir. Heureusement, le questionnaire qui suit peut vous y aider.

Comment expliquer les perturbations de votre santé intestinale en voyage

Le vol aérien est peut-être gratuit pour les milliards de microbes de votre microbiome, mais votre intestin peut cependant en payer le prix.

Pourquoi? Chaque fois que vous voyagez, vous le faites en compagnie de passagers souvent peu accommodants dans votre intestin. Ces agaçants compagnons de voyage expliquent vos malaises intestinaux en voyage.

En fait, votre environnement extérieur joue un rôle déterminant dans ce qui ce passe à l’intérieur de vous. La nourriture que vous consommez, les éléments auxquels vous vous exposez et l’eau que vous buvez ont tous des effets sur votre microbiome. Les aliments inhabituels dont vous nourrissez vos bactéries intestinales peuvent le perturber – et causer un malaise gastrique. Vous pouvez aussi être exposé à des bactéries étrangères que votre organisme a de la difficulté à traiter.

Le décalage horaire dérange lui aussi votre microbiome. Celui-ci fonctionne à son propre rythme, et s’il est perturbé, l’intestin le sera tout autant. Les microbes intestinaux peuvent aussi influer sur votre appétit en voyage. La recherche a déjà établi des liens  entre le microbiome et divers systèmes régulateurs de la faim, dont les hormones et d’autres mécanismes dans l’axe cerveau-intestin. Si jamais la faim vous tenaille à bord de l’avion, vous pourriez blâmer votre microbiome.

Il y a d’autres causes possibles de troubles intestinaux en voyage : altitude, horaire irrégulier, stress et plus ou moins bonne alimentation. Précisons cependant que tout est axé sur le bon état de vos compagnons de voyage microbiens. Veillez à les satisfaire pendant vos vacances.

Plane taking off through thick clouds.

Quelques conseils pour voyager en bonne santé intestinale

Une des  mesures les plus importantes à prendre pour votre santé intestinale consiste à prendre soin de votre microbiome – en vacances comme à la maison. Voici quelques pratiques fort utiles en voyage :

  1. Une bonne hydratation aide à préserver la santé de votre intestin. Il importe aussi de rester en santé lorsque vous voyagez.
  2. Les probiotiques peuvent favoriser votre santé intestinale globale en aidant au maintien d’un juste équilibre de bonnes bactéries.
  3. Si votre intestin fait la grève en voyage, le fait de bouger pourra faciliter le transit intestinal.
  4. Planifiez adéquatement en fonction de toute situation susceptible de se présenter : les vaccins appropriés, les médicaments qu’il vous faut et des aliments sains à portée de main.
  5. Ne renoncez pas au bon régime alimentaire que vous suivez à la maison. En consommant une bonne quantité de fibres de grains entiers, de fruits et de légumes, vous aiderez à garder vos bactéries intestinales en bon état – contribuant ainsi à votre bonne humeur.

Bref examen! Répondez au questionnaire

L’intestin est à la base même de votre santé. Avant de partir en voyage, répondez aux sept questions qui suivent pour évaluer l’état de santé de votre système digestif. Pour de plus amples renseignements, vous pouvez cliquer sur le symbole + sous chaque question.

  1. À quelle fréquence consommez-vous des aliments à forte teneur en fibres? (fruits, légumes, fèves, avoine, noix, graines, grains entiers)

(3) Souvent

(2) À l’occasion

(1) Rarement

En plus de contribuer à aplatir le ventre, un apport accru en fibres peut aussi faire du bien à l’intérieur de l’abdomen.

Votre santé intestinale reflète la qualité de votre régime alimentaire. Les bactéries prédominantes dans la microflore de l’intestin différeront selon que votre alimentation est riche en gras animal ou si, au contraire, elle est axée sur les végétaux et riche en glucides. Pour améliorer la santé de votre système digestif, il est bon de revoir d’abord votre régime alimentaire. En adoptant une alimentation faible en gras et riche en fibres, vous pouvez apporter des changements notables à votre milieu intestinal.

Le manque de fibres peut entraîner une diminution progressive du nombre de bactéries et micro-organismes importants dans le tube digestif. Par contre, on estime qu’une alimentation à forte teneur en fibres (jusqu’à 37 grammes par jour) nourrit les bonnes bactéries intestinales. Les aliments prébiotiques aident à l’épanouissement des colonies bactériennes naturelles qui  logent dans l’intestin. Voici des aliments prébiotiques à intégrer à votre régime alimentaire : bananes, baies, légumineuses, oignons, ail, artichauts, poireaux, noix, graines et grains entiers.

 

  1. À quelle fréquence consommez-vous des yogourts ou boissons avec probiotiques ou des boissons ou aliments fermentés? (kéfir, kimchi, kombucha, choucroute, tempeh, miso, et autres.)

(3) Souvent

(2) À l’occasion

(1) Rarement

Un bon point de départ pour prendre soin de votre santé digestive consiste à renforcer la microflore bénéfique dans votre intestin avec des probiotiques ou des aliments fermentés. Recherchez les aliments et boissons portant l’étiquette « avec cultures vivantes et actives ». Rappelez-vous que le réchauffement et tout autre traitement des aliments peuvent tuer les micro-organismes qu’ils contiennent.

 

  1. Avez-vous été allaité?

(1) Oui

(0) Non

(0) Je ne sais pas

L’accouchement et les trois premières années de vie sont le facteurs les plus importants pour établir une saine diversité de la microflore intestinale. L’exposition à une vaste gamme de bactéries est primordiale pendant cette période. Une voie importante de transmission d’éléments du microbiome à l’enfant est le lait maternel. L’exposition aux membres de la famille, aux animaux de compagnie, à une alimentation diversifiée et le temps passé dans la nature sont d’autres facteurs importants.

 

  1. À quelle fréquence ressentez-vous le plus haut niveau de stress normal chaque jour?

(1) Souvent

(2) À l’occasion

(3) Rarement

Le stress psychologique a été associé à un fonctionnement intestinal affaibli lorsque le taux de  cortisol (une hormone du stress) s’accroît. Votre intestin paie peut-être le prix du stress quotidien normal.

 

  1. À quelle fréquence souffrez-vous de ballonnements après les repas, de flatulences ou de constipation?

(1) Souvent

(2) À l’occasion

(3) Rarement

Il est normal d’avoir à l’occasion des ballonnements ou des flatulences, mais il peuvent causer un incomfort. Les flatulences sont causées par des bactéries dans le tube digestif. Elles sont plus ou moins abondantes en fonction de l’air que vous aspirez, votre alimentation et la santé de votre système digestif. À mesure que se forment les flatulences, l’abdomen peut gonfler, en particulier après un repas. Vous pouvez même ressentir une douleur… que vous ne pouvez mettre uniquement sur le compte de vos vêtements devenus plus serrés!

Vous pouvez aider à éliminer les ballonnements abdominaux en évitant de mâcher de la gomme et de boire avec une paille et en mangeant plus lentement. Si certains aliments tendent à vous causer des flatulences ou des ballonnements, prenez des probiotiques ou des enzymes digestives pour favoriser la digestion normale des aliments riches en fibres. Comme c’est le cas pour l’intolérance au lactose, vous pourriez devoir identifier la source de votre problème et l’éliminer de votre régime alimentaire.

À la fois normale et très courante, la constipation occasionnelle peut notamment être causée par un déséquilibre des bactéries dans votre tube digestif. C’est aussi un signe que les aliments ne circulent pas efficacement dans votre système digestif. Un bon équilibre microbien favorise le bon fonctionnement de votre tube digestif. Une bonne hydratation, un régime alimentaire riche en fibres et une quantité suffisante d’exercice sont d’autres facteurs importants.

(Remarque : Si vous avez répondu « souvent » à cette question, parlez à votre médecin de vos préoccupations au sujet de votre système digestif.)

 

  1. À quelle fréquence voyagez-vous?

(1) Souvent

(2) À l’occasion

(3) Rarement

Un stress aigu en voyage peut causer des maux d’estomac. Une nouvelle destination, surtout outre-mer, et le voisinage d’étrangers peuvent aussi vous exposer à des microbes inconnus auxquels votre intestin peut mal réagir. La perturbation de votre horaire de sommeil peut aussi modifier votre flore intestinale.

Pour d’autres renseignements sur la santé intestinale en voyage, consultez l’article plus haut.

 

  1. Combien de temps consacrez-vous chaque semaine à l’exercice cardiovasculaire?

(1) 0-60 minutes

(2) 61-90 minutes

(3) 91-120 minutes

(4) 121-150 minutes

(5) Plus de 150 minutes

Profitez d’un autre bienfait de l’exercice : il fait du bien à votre intestin. À mesure que votre forme cardiorespiratoire s’améliore, la diversité microbienne intestinale s’accroît.

 

Comptez vos points et vérifiez vos résultats

Après avoir calculé les points attribués à chaque réponse, allez voir ce que vos résultats révèlent au sujet de votre intestin.

 

21–17

Votre état intestinal : excellent

Votre intestin est en grande forme! Continuez à suivre un régime alimentaire riche en fibres et à consommer des aliments exempts d’antibiotiques et d’autres substances chimiques. Surveillez votre niveau de stress. Si ce n’est déjà fait, songez à ajouter un supplément probiotique pour tirer le meilleur parti de votre saine alimentation. De plus, si vous planifiez un voyage pour bientôt, un probiotique pourra aider à réduire le risque de légers troubles d’estomac fréquents chez les voyageurs.

 

 

16–11

Votre état intestinal : prêt pour le voyage

Vous faites ce qu’il faut pour la santé de votre intestin. Très bien! Continuez dans cette voie et songez à d’autres améliorations possibles :

  • Visez à faire de l’exercice au moins 150 minutes par semaine.
  • Essayez de consommer aussi des aliments fermentés ou à plus forte teneur en fibres pour bien nourrir vos bonnes bactéries.
  • Renforcez votre appareil digestif avec un supplément probiotique qui contribuera à préserver votre santé digestive générale.

 

10 ou moins

Votre état intestinal : place à l’amélioration

Comme votre intestin est sans doute légèrement déséquilibré, agissez dès aujourd’hui pour le remettre en état.  Les trois mesures les plus efficaces à prendre dès maintenant :

  • Intégrez des aliments riches en fibres à votre régime alimentaire.
  • Identifiez et notez vos sensibilités alimentaires pour ensuite réduire ou éliminer votre consommation des aliments en cause.
  • Songez à ajouter à votre régime quotidien un supplément probiotique ou des enzymes digestives pour favoriser la santé de votre système digestif.
defining microbiome

defining microbiome

Nous ne sommes jamais seuls. Des milliers de milliards de microbes amis fourmillent dans l’organisme et c’est loin d’être mauvais. Tous ensemble, ils forment le microbiome – un mot souvent entendu, mais un concept qui reste mal compris. La définition du microbiome est pourtant assez simple. C’est cette multitude de bactéries, champignons, protozoaires et virus tout juste mentionnée. La définition est simple, mais ne vous y trompez pas : le microbiome est un sujet presque inépuisable.

Si vous entendez « microbiome » pour la première fois, ne vous affolez pas. Inutile de sortir le désinfectant. Vous n’avez pas à vous sentir dégoûtant ou sale, ni à avoir des démangeaisons parce que vous êtes l’écosystème de milliers de milliards de bactéries et d’autres microbes.

Le microbiome est normal même en vivant sainement. Nombre d’études laissent entendre que cette communauté de microbes peut même jouer un rôle plus important dans la santé.

Toujours un peu mal à l’aise? Une présentation du microbiome pourrait sans doute vous rassurer. Allons au-delà de sa simple définition et découvrons les bactéries amies.

Notions de base en bactériologie  

D’autres microbes vivent dans le microbiome, mais les bactéries, en nombre dominant, ont fait plus souvent l’objet d’études. Elles retiendront ainsi davantage notre attention dans cet article. Une information de base sur les bactéries est un excellent point de départ pour approfondir le sujet du microbiome.

Ce qu’il faut d’abord savoir des bactéries, c’est qu’elles sont en nombre incalculable. Même invisibles à l’œil nu, elles dominent pourtant la planète.

Elles forment le pourcentage le plus élevé de toutes les formes de vie sur Terre. Le poids total des bactéries est supérieur à celui de l’ensemble des êtres humains. On estime leur nombre total à cinq millions de millions de milliards de milliards. Un nombre si élevé qu’il est impossible à énoncer. Disons qu’il s’agit d’un cinq suivi de 30 zéros.

Ensuite, les bactéries sont du groupe des procaryotes. Unicellulaires, ces derniers sont dotés d’une membrane externe primitive, sans éléments cellulaires précis et sans noyau distinct. Tous les ingrédients essentiels à la vie – ADN, protéines et autres – flottent autour dans un liquide cellulaire appelé cytoplasme.

D’un groupe biologique différent, les humains, les animaux et autres formes de vie cellulaires complexes sont des eucaryotes. Chez ces organismes multicellulaires, des membranes entourent les organites (éléments de la cellule remplissant des fonctions précises) et le noyau des cellules.

L’organisme et les bactéries

Ayant acquis des notions de base en biologie, il est temps de voir les interactions des bactéries et microbes avec l’être humain. Commençons par des données arithmétiques.

Le nombre de bactéries est supérieur à celui de quoi que ce soit d’autre sur Terre, mais il en va différemment de l’organisme. On a déjà estimé que le nombre de cellules dans le microbiome était supérieur à celui dans l’organisme, selon un rapport de dix à un. Des études récentes ramènent plutôt ce rapport à environ un pour un. Même s’il s’agit du dixième de ce que l’on a longtemps tenu pour vérité, il reste que l’être humain vit avec des milliards de bactéries.

L’organisme forme des communautés où logent des bactéries et microbes d’une grande diversité. Ils sont très différents selon qu’ils résident dans la peau, le nez, la bouche, les oreilles ou les aisselles. Cette différence existe même entre bactéries et microbes vivant entre les orteils et sur d’autres parties du pied. L’intestin – auquel on pense dès que le mot « microbiome » est prononcé – peut en contenir à lui seul 40 000 de souches ou espèces différentes. En raison de la rivalité pour s’approprier espace et nourriture qu’elle installe, cette diversité est importante.

L’égoïsme caractérise les bactéries comme toutes les autres formes de vie. Elles ne vivent pas avec l’être humain par héroïsme ou compassion. L’impératif biologique d’une bactérie est d’assurer sa subsistance et celle de ses descendants. Par bonheur, l’organisme a évolué et tire parti de cet égoïsme, ce qui crée un processus où tous les partis sont gagnants (la symbiose). Les bactéries ont de la nourriture et l’organisme utilise des composés produits par les bactéries.

Cette relation plutôt productive pourrait nous inciter à qualifier les bactéries de bonnes ou mauvaises. Ce serait beaucoup trop simple, même s’il existe des cas très clairs – les bactéries pathogènes nocives. Par contre, le cas d’autres bactéries n’est pas aussi tranché, car règle générale, la plupart sont inoffensives ou légèrement bénéfiques.

La façon de voir certaines bactéries (bonnes ou mauvaises, saines ou nocives) dépend souvent de leur localisation. Une souche bactérienne peut être bénéfique dans une zone de l’organisme, en aidant à la digestion ou au bon fonctionnement immunitaire. Par contre, elle peut être nuisible ailleurs. La seule quantité de bactéries peut être problématique. Par exemple, un système immunitaire affaibli peut permettre à une souche bactérienne de se multiplier et de croître jusqu’à créer une population qui pose problème.

Par ailleurs, les bactéries ne passent pas soudainement du rôle de héros à celui de méchant. Loin de se comporter de cette façon, elles demeurent sensiblement les mêmes en tout temps : des égoïstes qui ne cessent d’essayer de se multiplier. Si elles se retrouvent au mauvais endroit, là où la symbiose est difficile, ou si le nombre de ces microbes est excessif, elles peuvent causer bien des torts.

Si les bactéries sont pour la plupart inoffensives et ne peuvent être classées comme bonnes ou mauvaises, qu’en est-il des probiotiques? Il existe des souches bactériennes dont la recherche a montré les bienfaits dans certains cas, mais des cas rares très précis étant donné les milliards de cellules et les milliers de souches. Conséquemment, il importe de prendre des probiotiques évalués et éprouvés pour survivre dans une zone déterminée de l’organisme et procurant des bienfaits validés.

Sur la piste du microbiome

Aussitôt qu’ils entendent « microbiome », la plupart des gens pensent à l’intestin. Même si les microbes abondent dans la partie inférieure du tube digestif, d’autres communautés de bactéries diverses logent ailleurs dans l’organisme.

Découvrons à quel endroit :

  • Intestin : L’estomac héberge peu de bactéries. Comme c’est un milieu très acide peu invitant, rares sont celles qui y survivent. Situation très différente dans l’intestin, surtout parce que c’est là où la nourriture réside le plus longtemps. Le microbiome intestinal a été étudié sous tous les angles et il est donc plus facile d’identifier bon nombre des catégories bactériennes de l’intestin.
  • Parmi la multitude de microbes peuplant l’intestin grêle et le gros intestin, les plus abondants sont les bactéroidetes (une catégorie de bactéries). Les populations dans l’intestin grêle et le gros intestin sont distinctes et avec des souches différentes dominant chacun.
  • Peau : L’organe le plus volumineux de l’organisme héberge sa propre communauté de bactéries et d’autres microbes. Les pires peurs des germaphobes sont confirmées : le corps est recouvert de bactéries. Les plis et replis de la peau offrent tout l’espace voulu pour l’établissement de diverses communautés microbiennes. Il faut pourtant rappeler que la plupart des bactéries sont inoffensives en temps normal et la plupart sont classées comme actinobactéries (une autre catégorie de bactéries).
  • Bouche : Les dents, la langue, les joues, les lèvres et le palais constituent l’habitat de bactéries dont la plupart sont inoffensives ou bénéfiques. Près de 300 différentes espèces ont été trouvées dans la bouche. Et à ce jour, on ne parle que des bactéries qui portent un nom.
  • Oreilles, nez, sinus et gorge : Des bactéries arrivent à s’épanouir dans chacune de ces zones à l’environnement particulier. Elles sont regroupées ici parce qu’elles sont reliées entre elles et aussi avec celles de la bouche.

Nous sommes loin d’avoir fait le tour de toutes les communautés bactériennes de l’organisme. Elles résident dans les organes génitaux, les poumons et en tout autre endroit où elles se sentent les bienvenues. Même si l’intestin retient davantage l’attention des chercheurs, ceux-ci étudient cependant de plus près d’autres régions de l’organisme. Ces travaux de recherche contribueront à une meilleure connaissance du microbiome et d’un plus grand nombre de ces bactéries amies.

La formation du microbiome

L’être humain est façonné par l’écosystème dans lequel il vit et il en va de même du microbiome… dont l’être humain est l’écosystème.

C’est ce qui explique le caractère unique du microbiome qui prend forme au gré de toutes les expériences que chacun vit depuis le moment de sa naissance. Que ce soit par voie naturelle ou césarienne, la naissance influe sur le microbiome du nouveau-né. Le régime alimentaire et l’environnement ont un impact sur l’organisme de l’être humain et sur les bactéries amies qui y vivent. L’âge est aussi un autre important facteur de différenciation.

Étant donné la série de variables et la grande diversité des bactéries dans l’écosystème de l’organisme, il est difficile de savoir quelles souches de bactéries « normales » ou « saines » chacun hébergera. Une configuration régulière d’un microbiome particulier serait un travail très exigeant qui demanderait beaucoup de temps. Un tel processus effectué une seule fois ne révélerait pas grand-chose. Un aperçu général du microbiome fournit toutefois suffisamment d’information pour le comprendre sans devoir énumérer des milliers de souches bactériennes.

En résumé, les bactéries coexistant avec nous sont celles qui découvrent un créneau biologique, tout en étant aussi les plus aptes à s’adapter à un milieu donné et à y survivre. Chacun est en quelque sorte aux commandes de son microbiome et nous insistons sur « en quelque sorte ». Ce n’est pas aussi simple que de choisir nos bactéries préférées, parce que beaucoup de facteurs nous échappent. Nous savons que les bonnes habitudes – un bon sommeil, l’exercice et un régime alimentaire sain – favorisent un microbiome bénéfique.

Par contre, les bactéries sont des espèces vivantes rivalisant avec des milliards de leurs semblables pour l’espace et la nourriture. Nous pouvons certes influer sur les résultats de cette compétition, mais sans cependant réussir à les fausser entièrement. Pour ces mêmes raisons, le microbiome ne cesse de changer.

L’utilité du microbiome pour l’être humain

La réponse est simple : il est très utile. La recherche dévoile de plus en plus les fonctions qu’exerce le microbiome pour l’être humain et sa santé.

Voici un exemple très révélateur : la croissance de souris élevées en l’absence d’une communauté bactérienne, c.-à-d. nées et élevées en milieu stérile, est différente de celle de souris avec un microbiome. Les souris exemptes de tout germe présentent des anomalies comportementales et d’autres problèmes de santé contrairement aux souris normales.

Règle générale, le microbiome contribue aux processus digestifs, à la fonction immunitaire, au maintien d’un poids santé, au fonctionnement du système nerveux, et plus encore. C’est là un tout autre sujet. Nous expliquerons en détail comment les bactéries amies favorisent la santé dans le prochain article de notre série sur le microbiome.