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Les hormones sont puissantes. Ces messagères chimiques atteignent l’ensemble des cellules, tissus et organes par le système circulatoire et indiquent à l’organisme ce qu’il doit faire et à quel moment.

Un faible excès ou une légère insuffisance de certaines hormones peut avoir de sérieux effets sur le corps et l’esprit. La liste des facteurs qui peuvent causer ces fluctuations est plutôt longue. Par exemple, un régime alimentaire malsain ou un mauvais sommeil peut suffire à déséquilibrer les hormones.

Les fluctuations hormonales se produisent quel que soit le sexe, mais elles sont beaucoup plus fréquentes chez la femme. Certaines relèvent de facteurs naturels, comme le cycle menstruel, la grossesse et la ménopause. D’autres facteurs moins naturels, comme les méthodes de contrôle des naissances, entraînent souvent des déséquilibres hormonaux.

Le stress, en particulier à long terme, est un des plus importants facteurs perturbateurs d’un bon équilibre hormonal. Malheureusement, des études indiquent que les femmes plus que les hommes souffrent de stress. Bien sûr, la réponse au stress comporte des différences inhérentes selon le sexe, ce qui cependant n’explique pas tout. Les pressions et les attentes sociales forcent souvent les femmes à remplir plusieurs rôles, comme de poursuivre une carrière avec succès, d’élever des enfants, de prendre soin de sa famille, sans oublier de rester en santé et d’avoir une vie personnelle.

Le stress à long terme que vivent bon nombre de femmes a un impact profond sur leurs hormones.

Tout bien considéré, en matière de santé féminine, il est important d’apprendre comment favoriser un bon équilibre hormonal.

Voyons maintenant certains des symptômes courants du déséquilibre hormonal.

Les conséquences du déséquilibre hormonal

Un déséquilibre hormonal peut pratiquement avoir un impact sur presque tous les aspects de la santé et de la vie. Voici certains exemples de symptômes qu’il peut entraîner :

La santé mentale

Des hormones importantes sont directement liées au bien-être émotionnel. La hausse du taux de certaines hormones rend les femmes plus sujettes à l’anxiété et à la dépression.

La santé sociale

Le comportement social est fortement régulé par les hormones. Un taux anormal d’hormones importantes peut influer sur l’humeur et même entraîner des changements dans la personnalité. Les relations peuvent devenir plus tendues et le contact social plus difficile.

La maîtrise du poids et le métabolisme

Diverses hormones agissent en conjugaison pour réguler l’appétit, le métabolisme et même la répartition de la graisse corporelle. Comme les fluctuations hormonales peuvent causer le gain ou la perte de poids, les fringales et d’autres changements métaboliques, elles peuvent rendre difficile de conserver un poids santé stable.

L’énergie

La fatigue est souvent l’un des premiers signes de déséquilibre hormonal. Autant l’hyperthyroïdie que l’hypothyroïdie peut causer la fatigue.  Un taux accru de progestérone peut causer de la somnolence, tandis qu’un faible taux d’œstrogènes peut nous faire perdre notre énergie.

La santé reproductive

Le déséquilibre hormonal est la cause principale de l’infertilité. Il peut perturber l’ovulation, le cycle menstruel et d’autres processus biologiques nécessaires à la grossesse.

La qualité du sommeil

Les œstrogènes et la progestérone participent grandement à la régulation des cycles sommeil-veille. Par exemple, ces hormones peuvent baisser et fluctuer pendant la ménopause ou la grossesse, ce qui contribue à des problèmes de sommeil et même à l’insomnie. Les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes, des symptômes courants de changements hormonaux, peuvent aussi causer une difficulté à dormir.

Comme nous l’avons déjà mentionné, les hormones sont très puissantes. Ces messagères chimiques contrôlent des aspects essentiels des fonctions de l’organisme et de notre façon de nous sentir. Le soutien d’un bon équilibre hormonal est un aspect fondamental de la santé, plus particulièrement de celle des femmes.

Avant de passer à des conseils et des astuces pour favoriser un bon équilibre hormonal, attardons-nous sur certaines des hormones principales du système endocrinien et sur leur fonction.

Les hormones importantes pour la santé de la femme

Œstrogène est un mot qui ne vous est sans doute pas inconnu. Il tient le rôle le plus important dans la santé de la femme, bien que plusieurs autres hormones y participent aussi. Ces hormones se conjuguent pour réguler le métabolisme, l’humeur, le taux d’énergie et bien plus encore.

Voici un aperçu du fonctionnement de certaines d’entre elles :

Œstrogène : une hormone sexuelle associée à la santé reproductive et au développement des caractéristiques sexuelles de la femme. Les œstrogènes interviennent dans les changements physiques d’une fille en période de puberté. Outre leur rôle dans la santé reproductive, les œstrogènes contribuent également à soutenir la santé cardiovasculaire, osseuse, ainsi que mentale et émotionnelle.

Même si les ovaires en produisent la plus grande partie, les glandes surrénales au-dessus des reins fabriquent aussi des œstrogènes en petite quantité, de même que des cellules lipidiques. Le taux d’œstrogènes dans l’organisme fluctue pendant le cycle menstruel et baisse après la ménopause.

Progestérone : une autre hormone participant aux processus de reproduction. Après l’ovulation, la progestérone prépare la paroi de l’utérus (endomètre) pour la possibilité de grossesse. Si la femme devient enceinte, la progestérone continue de produire d’autres changements qui en fin de compte aideront à nourrir le fœtus en développement.

Testostérone : une hormone mâle, pense-t-on aussitôt, mais il s’en produit aussi en petite quantité dans les ovaires et les glandes surrénales chez la femme. En plus de la santé des os et des muscles, la testostérone soutient aussi la libido de la femme (désir sexuel).

La plus grande partie de la testostérone produite dans les ovaires de la femme se transforme en œstradiol, une hormone sexuelle importante.

Hormone thyroïdienne : en forme de papillon, la glande thyroïde se trouve à l’avant du cou. Elle libère l’hormone thyroïdienne qui contrôle le métabolisme, la croissance et bon nombre d’autres fonctions de l’organisme.

Même s’il s’agit d’une liste partielle des hormones à l’œuvre dans le corps féminin, il faut espérer qu’en vous familiarisant avec ces éléments importants, vous en comprendrez mieux les fonctions entrecroisées.

Passons maintenant à l’aspect principal de la santé hormonale :  ce qu’il faut faire dans l’immédiat et à long terme pour soutenir directement un taux hormonal sain et équilibré.

Des stratégies holistiques pour un bon équilibre hormonal

Comme nous l’avons appris précédemment, un taux hormonal anormal peut découler des stades naturels de la vie, de facteurs de style de vie, comme le stress ou un état de santé médiocre, ou dans certains cas, d’un problème de santé. Heureusement, les moyens de soutenir un bon équilibre hormonal ne manquent pas. Voyons maintenant l’éventail des stratégies.

Une saine alimentation

Bien manger est la clé pour soutenir un bon équilibre hormonal. Excellent pour notre propre nutrition, ce l’est tout autant pour la santé de notre microbiome intestinal, cet acteur important du système endocrinien.  Le microbiote régule directement diverses hormones qui participent au métabolisme en plus d’en produire lui-même certaines.

Un régime alimentaire médiocre nuit assez rapidement au microbiome… et aux hormones.  L’effet nocif des viandes transformés et aliments sucrés est notoire à cet égard. Par contre, en fournissant à l’organisme les nutriments qu’il lui faut et des probiotiques, le microbiome intestinal reste en bon état et diversifié.

Outre son importance comme élément d’une saine alimentation, un apport suffisant de protéines et de bons gras est essentiel à l’équilibre hormonal. Dans l’organisme, les hormones sont faites d’acides aminés contenues dans les protéines ingérées et certaines hormones lipidiques sont faites à partir des gras et du cholestérol dans les aliments.

Les légumes crucifères fournissent des fibres, des antioxydants et des phytonutriments dont l’organisme a besoin pour aider le foie à remplir sa fonction de détoxifier les hormones comme les œstrogènes.  La neutralisation du stress oxydatif et la détoxication des hormones sont d’importants aspects de la santé et de l’équilibre des hormones.

Les fibres dans les légumes et les protéines alimentaires soutiennent directement l’équilibre et la diversité du microbiome intestinal.

La gestion du stress

Le stress est un facteur important du déséquilibre hormonal. Pour contribuer à l’équilibre hormonal, il est donc très utile d’acquérir l’aptitude à gérer efficacement le stress.

Celui-ci découle de la circulation de certaines hormones dans l’organisme. Les hormones du stress sont libérées par les glandes surrénales chaque fois que le corps perçoit un danger. Ce danger peut être perçu fréquemment quand on occupe un emploi stressant ou si on mène de front devoirs familiaux, relations et carrière. Le cortisol, la principale hormone du stress, hausse immédiatement le taux de sucre sanguin pour nous permettre de lutter ou nous enfuir en situation de danger. Par contre, un taux élevé de cortisol sur une longue période peut entraîner des problèmes de santé.

Il existe toutefois des moyens d’influer sur la réponse au stress de l’organisme à tout moment donné. Méditation, respiration profonde, yoga et tai-chi sont tous des moyens d’abaisser le taux des hormones du stress en circulation.

Des techniques de gestion du stress peuvent modifier la réponse de l’organisme aux situations difficiles, stimuler le système endocrinien et réguler les hormones à court et à long terme.

L’exercice

Les hormones bénéficient grandement de l’activité physique modérée. L’exercice stimule le système endocrinien qui contribue à réguler les hormones. Il libère aussi des endorphines, des hormones qui peuvent aider à améliorer l’humeur et à soulager le stress.

De plus, l’exercice aide l’organisme à extraire le glucose dans le sang sans insuline, ce qui améliore la sensibilité à l’insuline.

Les récepteurs des hormones des cellules qui régulent tous les signaux circulant dans l’organisme sont un élément important du système endocrinien.  L’activité physique accroît la sensibilité des récepteurs des cellules.  Des récepteurs plus sensibles envoient et reçoivent les signaux plus efficacement et absorbent mieux les nutriments.

L’exercice renforce le bon fonctionnement du foie, l’organe en charge de métaboliser les hormones. Le foie peut transformer les hormones en formes diverses ou plus actives, en plus de pouvoir les rendre inactives, d’en disposer. et de les synthétiser. Toutes ces fonctions sont importantes pour un bon équilibre hormonal. L’exercice permet au foie de métaboliser plus efficacement les œstrogènes, ce qui peut aider à équilibrer le taux des œstrogènes en circulation. Il peut même rendre le cycle menstruel plus régulier.

Il y a encore d’autres moyens de soutenir l’équilibre hormonal. Un sommeil de qualité et d’autres facteurs de style de vie, comme la socialisation et le plein air, peuvent être très bénéfiques. Dans certains cas, notamment un dérèglement hormonal causé par la maladie ou un autre problème de santé, une intervention médicale peut être nécessaire.

À retenir : l’équilibre hormonal, facteur de la santé de la femme.

En conclusion, une approche à volets multiples est requise pour soutenir un bon équilibre hormonal. Changements aux style de vie. Remèdes naturels. Pratiques de pleine conscience. La vie quotidienne devrait intégrer tous les aspects d’un mode de vie sain.

Chacun peut établir le fondement d’une meilleure santé hormonale, en mettant l’accent sur la nutrition, la gestion du stress, l’exercice régulier et un sommeil de qualité. Même si les méthodes holistiques peuvent être très bénéfiques, il est essentiel de consulter un professionnel des soins de santé pour adopter une approche personnalisée qui soit aussi sécuritaire. En appliquant toutes ces stratégies et en soutenant notre système endocrinien, notre état de bien-être est encore meilleur et plus équilibré.

À mesure que les neurosciences approfondissent les complexités du cerveau humain, le rôle de premier plan de l’acide gamma aminobutyrique, ou GABA, dans cet orchestre biochimique complexe se confirme.

Le GABA est devenu un ingrédient populaire dans les suppléments en raison de son effet apaisant sur le système nerveux, qui procure un sentiment de détente. Si son mode d’action vous intéresse, vous êtes au bon endroit. En plus d’aborder la physiologie du cerveau, cet article traite du rôle du GABA et des moyens d’en conserver un bon taux dans le cerveau.

Qu’est-ce que le GABA?

Le GABA est un acide aminé neurotransmetteur, c.-à-d. qu’il transmet des message d’une cellule nerveuse à une autre. Plus précisément, le GABA est un neurotransmetteur inhibiteur. Il bloque des messages et contrôle la vitesse de la communication dans l’ensemble du système nerveux.

Le réseau cérébral de neurones utilisatrices de GABA est dit « système gabaergique ». À l’instar d’une pédale de frein ou d’un régulateur de vitesse, ce système peut :

  • ralentir le flux d’information;
  • réduire l’activité d’autres neurotransmetteurs;
  • diminuer la stimulation des cellules nerveuses dans le cerveau.

Les sentiments de stress, d’anxiété et de peur sont associés à l’hyperactivité et à la surstimulation des cellules nerveuses. C’est ce qui explique que le GABA soit reconnu pour favoriser la détente et le sentiment de calme.

Les bienfaits pour la santé du GABA

Les neurosciences peuvent devenir très techniques. Il vaut mieux s’en éloigner un peu et voir plutôt l’effet global du GABA sur le corps et l’esprit.

La santé mentale

Le bien-être mental dépend en bonne partie de l’aptitude à traiter de façon ordonnée toute l’information sensorielle reçue par le cerveau. C’est exactement ce que fait le GABA dans le cerveau. Avec un bon taux de GABA, le système nerveux peut se réguler lui-même et préserver le calme et l’équilibre de l’esprit.

Le sommeil

Le rôle du GABA est aussi important pour la régulation du sommeil. Quand l’heure d’aller dormir approche, l’activité du système gabaergique s’accélère afin de tranquilliser le système nerveux et de favoriser un sentiment de calme. Ce processus contribue à la transition entre l’état de veille et la première étape du sommeil, puis les suivantes. Des hormones, comme la mélatonine, agissent en ciblant les récepteurs du GABA pour accroître l’activité du système gabaergique afin de calmer l’esprit.

L’alcool

L’alcool est connu pour accroître l’activité gabaergique qui, à son tour, contribue en partie aux effets sédatifs de l’alcool. Même si quelques verres peuvent procurer un sentiment de détente, la consommation chronique d’alcool peut perturber le système gabaergique. Avec le temps, une forte consommation d’alcool peut réduire la production de GABA dans le cerveau et dans tout le corps, ce qui augmente le risque de troubles de santé mentale, de problèmes de sommeil et de consommation excessive d’alcool.

Obtenir un apport en GABA

Riz brun, épinard, patate douce et brocoli sont quelques sources alimentaires riches en GABA. Divers suppléments peuvent aussi en fournir. Le GABA se forme naturellement dans l’organisme et en supplément, il est reconnu comme sûr. Avant de prendre du GABA, il est cependant recommandé à la femme enceinte ou qui allaite de consulter d’abord son médecin traitant.

Des études indiquent qu’un dose quotidienne maximale de trois grammes de GABA ne produit aucun effet indésirable important. La dose type de GABA préconisée dans les études sur son usage à long terme est d’environ 120 milligrammes. La dose de GABA peut cependant différer pour chacun, en fonction de l’âge, du sexe et de la raison pour laquelle on le prend. Il faut lire attentivement l’étiquette d’un produit et suivre la posologie indiquée – en cas de doute sur la dose qui convient, il faut toujours vérifier avec son médecin.

Une voie vers une santé mentale et émotionnelle durable

Le GABA est essentiel dans le monde complexe de la neurobiologie. Son rôle de neurotransmetteur permet de conserver l’équilibre fragile entre l’excitation et l’inhibition du système nerveux. Tandis que les chercheurs continuent d’approfondir leurs connaissances du cerveau humain, le GABA peut fournir à une multitude de gens une voie vers une santé mentale et émotionnelle durable.

Tous vos souvenirs, de plus marquant au plus banal, façonnent votre vision du monde… et de vous-même. À bien des égards, vos souvenirs font de vous qui vous êtes.

Oublions l’aspect philosophique pour l’instant et abordons le côté pratique. Au cours d’une journée, votre mémoire vous permet de remplir des tâches simples, comme de trouver vos clés ou de reconnaître vos collègues. Évidemment, la mémoire est essentielle à l’apprentissage.

Même si la capacité de rappel et de traitement des souvenirs ralentit naturellement avec l’âge, vous pouvez prendre certaines mesures pour conserver une bonne mémoire. Étudions de plus près le fonctionnement de la mémoire et voyons les mesures à prendre pour l’améliorer.

Mémoire et cerveau – mode de fonctionnement

La mémoire est le traitement, le stockage et le rappel de l’information. Le cerveau décide toujours quelle information mérite d’être stockée – et pour combien de temps. Par exemple, vous ne vous rappelez sans doute pas de tous les articles de votre liste d’épicerie du mois dernier, même si au moment de les écrire vous vous souveniez facilement de ce qui manquait dans votre garde-manger. Pourtant, il est probable que des événements datant de plusieurs années, voire de décennies, vous reviennent très clairement en mémoire.

Ce rappel est contrôlé par la mémoire à long et à court terme. Les souvenirs à court terme sont stockés pendant une courte période – généralement pour quelques secondes ou minutes. Au contraire, les souvenirs à long terme sont conservés de façon plus ou moins permanente.

Voilà maintenant que se pose la grande question : comment ces souvenirs sont-ils stockés?

Différentes régions du cerveau exécutent des tâches distinctes. Par exemple, l’olfaction (le sens de l’odorat) relève du lobe temporal du cerveau, tandis que le traitement visuel se fait dans le lobe occipital. Les souvenirs se composent souvent de divers détails, comme des données visuelles, auditives ou sensorielles – sans compter les émotions qui s’y rattachent. Pour cette raison, l’information riche et diversifiée qui constitue un souvenir est stockée partout dans le cerveau.

Comment le cerveau peut-il faire le suivi de toutes ces pièces détachées? Grâce à l’hippocampe. Cette structure cérébrale est enfouie profondément dans le lobe temporal. Elle se charge de tenir un répertoire courant des souvenirs et de leurs éléments constitutifs.

Le dernier morceau du casse-tête qu’est la mémoire est aussi le plus familier : le rappel. Par quel moyen évoque-t-on un souvenir stocké? La réponse : les voies neuronales. Le cerveau est fait de neurones qui utilisent des signaux électriques et chimiques pour transmettre l’information. Toute nouvelle expérience met en contact de multiples régions du cerveau, qui communiquent afin de créer une nouvelle voie neuronale unique. Lorsque vous vous rappelez d’un événement, c’est le cerveau qui reconstitue cette voie sous forme de souvenir.

Pourquoi la mémoire se détériore?

Comme nous l’avons mentionné, la mémoire peut décliner naturellement avec l’âge. Votre capacité à former de nouveaux souvenirs ne décline pas nécessairement, mais c’est plutôt la faculté de votre cerveau à se rappeler des souvenirs qui ralentit. La détérioration des neurones dans le cerveau explique en partie ce ralentissement.

Avec l’âge, la communication entre les neurones, qui est essentielle au rappel des souvenirs, peut perdre de son efficacité. Ce n’est pas que le cerveau ne peut plus former les voies neurologiques nécessaires, mais simplement que le processus prend plus de temps qu’avant.

Bien sûr, d’autres facteurs externes peuvent aussi altérer votre capacité à vous rappeler des souvenirs : par exemple, le manque de sommeil, le stress, les traumatismes crâniens et autres troubles neurologiques, comme la démence et la maladie d’Alzheimer.

Comment conserver une bonne mémoire?

Il peut être frustrant, incommodant et parfois embarrassant de tenter de se rappeler un souvenir qui nous échappe. Il y a heureusement des moyens de stimuler la mémoire et de conserver une excellente faculté de rappel :

  1. L’activité physique : bien que ce soit contre-intuitif, un des meilleurs moyens de préserver une bonne activité cérébrale est de garder le corps en mouvement. L’exercice améliore le débit sanguin dans le cerveau, préservant ainsi la santé et le bon état des neurones. Des études indiquent que seulement 15 minutes d’exercice peuvent suffire pour entraîner des améliorations observables sur le plan de la cognition et de la mémoire. Un lien a été établi entre l’exercice régulier, entre 75 et 150 minutes par semaine, et une fonction mémorielle améliorée chez l’adulte.
  2. Un sommeil réparateur : bien que son rôle soit mystérieux, le sommeil est essentiel aux fonctions d’encodage et de traitement de la mémoire. Même si le rôle exact du sommeil sur la fonction mémorielle est encore à l’étude, la plupart des scientifiques s’accordent à dire que le sommeil permet au cerveau de stocker et de traiter les nouveaux souvenirs au quotidien. Par ailleurs, le sommeil n’est pas bénéfique uniquement pour les souvenirs récents. Le manque de sommeil peut aussi influer sur la capacité de se rappeler des souvenirs existants. Pour offrir à votre cerveau le repos dont il a besoin, essayez de dormir entre sept et neuf heures toutes les nuits.
  3. Un régime alimentaire équilibré : vous l’avez sans doute entendu souvent, mais il est toujours bon de le répéter : vous êtes ce que vous mangez. Votre alimentation peut affecter de nombreux aspects de votre vie, y compris votre fonction neurologique. Des aliments nutritifs et riches en vitamines, tels que les fruits et légumes frais, peuvent fournir au cerveau le carburant qu’il lui faut pour fonctionner comme il se doit. Par ailleurs, les aliments comme les sucres, les aliments transformés et les glucides raffinés, ont été liés au déclin cognitif et à un risque accru de démence.
  4. La lecture : le cerveau (et la mémoire) est comme un muscle – plus il est utilisé, plus fort il devient. C’est en créant de nouvelles voies neuronales que les neurones se maintiennent en bon état. Un excellent moyen d’exercer les neurones est de lire un livre. De plus, la lecture réduit le stress et améliore la concentration – deux effets qui peuvent être positifs sur la mémoire.
  5. Un bon sens de l’organisation : l’encombrement, physique et mental, peut influer négativement sur la capacité de rappel. En gardant en ordre vos espaces de travail et de vie, vous vous rappellerez plus facilement où vous avez placé votre téléphone, vos clés ou votre portefeuille. De la même façon, un agenda peut aider à une bonne organisation mentale, ce qui facilite le rappel des rendez-vous, des tâches et des responsabilités.
  6. Une bonne dose de vitamines B et D : si vous consommez un régime alimentaire bien équilibré et nutritif, il y a fort à parier que vous obtenez une quantité suffisante des vitamines et minéraux essentiels au maintien d’un bon état de santé. Pour ce qui est de la mémoire, un apport suffisant des vitamines B et D est à privilégier. En plus d’un lien établi entre une plus faible prévalence de démence et ces deux nutriments, ceux-ci pourraient aussi jouer un rôle essentiel pour préserver le bon fonctionnement de la mémoire.
  7. Une consommation d’alcool limitée : l’alcool peut nuire à la santé de plus d’une façon, mais la mémoire est certes l’un des aspects les plus visiblement affectés. Une consommation excessive d’alcool peut entraîner le risque de perte de conscience totale (évanouissement) – ou la perte temporaire de la faculté de stocker les souvenirs récents. C’est pourquoi, après une forte consommation d’alcool, certaines personnes peinent à se rappeler clairement des événements. Même si ces effets peuvent ne pas être permanents, une consommation modérée d’alcool, sinon l’abstinence complète, est l’un des meilleurs moyens de prendre soin de votre mémoire.

Exercices mnémotechniques : conseils et astuces pour améliorer la mémoire

Les conseils ci-dessus suggèrent des changements généraux au niveau du style de vie, qui aident à conserver une bonne mémoire. Comment renforcer la capacité de stockage et de rappel de l’information en temps réel? Si vous avez du mal à mémoriser les détails ou si vous voulez mieux vous en rappeler, misez sur ces quelques stratégies :

  1. Utilisez les associations d’idées : le cerveau humain est un organe à la fois merveilleux et mystérieux, qui a la capacité d’établir des connexions entre presque tout – qu’il y ait un lien ou non. Ces connexions peuvent vous aider à stocker l’information et à vous en rappeler. En confiant une nouvelle information à votre mémoire, essayez de l’associer à un autre élément sans aucun lien. Pour vous rappeler le nom d’un nouveau collègue, vous pourriez par exemple faire un lien avec une chanson entendue au moment de votre rencontre. Tandis que votre cerveau s’applique à se rappeler le nom de votre collègue, ce lien pourra accélérer le processus.
  2. Dites l’information à voix haute : que ce soit pour vous rappeler un numéro de téléphone, étudier pour un examen ou garder en mémoire un itinéraire, énoncer l’information à voix haute peut vous aider à la retenir.
  3. Segmentez l’information : au lieu de tenter de vous rappeler une série de données éparses, il sera sans doute plus simple de vous rappeler une information dont les éléments sont organisés par groupes. Cette stratégie de segmentation est souvent appliquée aux numéros de téléphone : on mémorise un groupe de trois, puis un groupe de quatre et non une série de sept chiffres distincts. On peut appliquer la segmentation de diverses façons – il suffit de sectionner l’information en plus petits ensembles que l’on aborde ensuite un à la fois.
  4. Prenez des notes : écrire une information ou l’énoncer à voix haute donnent sensiblement le même résultat, à savoir qu’il peut être plus facile de s’en souvenir plus tard. Noter une information sur un morceau de papier peut être un outil mnémotechnique particulièrement utile et même plus efficace que de prendre des notes numériques sur un ordinateur.

Mettez en pratique certains de ces conseils et voyez votre mémoire s’améliorer. La prochaine fois que vous serez en retard et vous presserez de quitter votre logement, vous pourrez mettre la main en toute confiance sur vos clés qui seront là où vous vous rappellerez les avoir mises.

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Personne n’échappe au vieillissement. Par contre, vous n’avez pas nécessairement à vous inquiéter de votre santé cérébrale en prenant de l’âge.

Il est vrai que le vieillissement a une incidence sur le cerveau. À mesure que le cerveau et le corps changent au fil du temps, la mémoire s’en ressent quelque peu. Vous avez cependant le pouvoir de préserver votre santé cérébrale à mesure que les années s’accumulent. La solution : adopter dès maintenant des comportements sains pour conserver votre acuité mentale et imprégner le cerveau de bonnes habitudes pour l’avenir.

La santé cérébrale – Comportement no 1 : ciblez les bons aliments pour le cerveau

Lorsqu’il est question de « nutrition saine », les gras sont souvent le dernier macronutriment qui nous vient à l’esprit. Pourtant, les bons gras sont essentiels à la santé cérébrale! En fait, plus de la moitié du cerveau est constituée de matières grasses.

Les bons gras (ceux provenant des plantes et de certains poissons) jouent un rôle vital dans la structure et la fonction du cerveau et de ses cellules. La meilleure source de ces gras essentiels se trouve dans les acides gras oméga 3 présents dans les noix, les graines et les poissons gras comme le saumon, le maquereau, les anchois et les sardines.

En plus de renfermer de bons gras, une alimentation saine pour le cerveau doit aussi intégrer une multitude de légumes-feuilles (comme les épinards), des légumes comme le brocoli et des petits fruits.

Un truc tout simple pour favoriser la santé cérébrale : remplacer le pain et les pommes de terre en purée par des aliments plus sains, par exemple un plat d’accompagnement comme un légume vert ou des choux-fleurs en purée. Pour les casse-croûte, pensez à remplacer les croustilles et biscuits par des noix et graines. Autre conseil dans la planification de vos repas : prévoyez deux ou trois portions hebdomadaires de poisson ou de protéines saines, avec aussi les bons gras énumérés plus haut.

La santé cérébrale – Comportement no 2 : faites de l’exercice!

Le cerveau consomme plus d’énergie que tout autre organe du corps. Pour trouver la source d’énergie appropriée, le cœur approvisionne le cerveau en nutriments et oxygène dans la circulation sanguine.

Un des principaux moyens à prendre pour vous assurer que votre cerveau obtient l’énergie qu’il lui faut consiste à protéger votre cœur et vos vaisseaux sanguins. À cet égard, l’exercice est un comportement sain qui a fait ses preuves. Lorsque vous faites de l’exercice, le cœur fait circuler plus de sang dans tout l’organisme, y compris le cerveau.

Dans vos séances d’exercice, variez d’un jour à l’autre le genre d’activité physique et votre programme. En combinant différents types d’exercice, vous stimulerez votre intérêt.

À titre d’exemple, vous pourriez faire des exercices aérobiques le premier jour : saut à la corde, natation ou marche. Puis, le lendemain, opter pour des exercices d’entraînement contre résistance – par exemple, des poids et haltères. Vous pourriez même apporter des variations dans le même programme. L’important, c’est de bouger et tenir votre cerveau en éveil!

Santé cérébrale – Comportement no 3 : obtenez un sommeil de qualité

Une des meilleures façons de soutenir votre santé cérébrale en prenant de l’âge, c’est d’avoir chaque nuit un sommeil de qualité d’une durée ininterrompue de six à huit heures. Ce sommeil bienfaisant donne à votre cerveau suffisamment de temps pour traiter les expériences de la journée et remplir ses fonctions de réparation naturelle.

Comparez cela à la maintenance quotidienne nécessaire pour un appareil sensible et puissant. À défaut de l’exécuter, vous risquez d’endommager ses pièces, avec comme conséquence éventuelle un fonctionnement qui laisse à désirer.

En se privant régulièrement d’un sommeil de qualité, on risque de subir des conséquences sérieuses plus tard dans la vie. Une étude a conclu que les personnes qui dorment régulièrement six heures ou moins par nuit courent 30 % plus de risques d’avoir des déficiences cognitives.

Si vous éprouvez des problèmes de sommeil, votre environnement est peut-être en cause. Mettez de côté les téléphones et autres écrans une heure ou deux avant d’aller au lit. En raison de la lumière émise par ces appareils, vous pourriez avoir de la difficulté à vous endormir.

D’autres facteurs dans votre environnement risquent de diminuer votre capacité à trouver le sommeil, entre autres la température, la lumière ambiante, des sons ou un animal de compagnie. Il faut aussi éviter d’utiliser le lit à des fins autres que celles auxquelles il est destiné (le travail à domicile, par exemple), de telle sorte que votre cerveau évite d’associer le lit à l’exécution d’autres tâches.

Vos activités avant d’aller au lit peuvent aussi perturber votre cycle de sommeil. Évitez de consommer de l’alcool ou des boissons contenant de la caféine au cours de la soirée et efforcez-vous de conserver le même cycle veille-sommeil chaque jour dans toute la mesure du possible.

La santé cérébrale – Comportement no 4 : stimulez votre matière grise chaque jour

Votre cerveau ne cesse de se développer et de s’adapter à chaque expérience que vous vivez. Pour préserver votre santé cérébrale, vous devez l’encourager à continuer d’apprendre et de se développer.

Bon nombre d’activités peuvent être considérées comme des exercices cérébraux susceptibles de stimuler l’esprit, garder le cerveau en santé et assurer sa capacité d’adaptation. Vous pourriez, par exemple, essayer quelque chose de nouveau! Pourquoi pas le tricot, la peinture, une nouvelle recette de cuisine, un instrument de musique, ou tout simplement un stylo et du papier. Peu importe vos résultats; ce qui compte, c’est de vous mettre à la tâche et d’y trouver du plaisir.

La santé cérébrale – Comportement no 5 : passez du temps dans la nature

La vie en milieu urbain est trépidante. La circulation, les foules, le bruit et une avalanche d’informations que le cerveau est appelé à traiter sans arrêt.

Aussi utile que soit la stimulation mentale, le cerveau a besoin d’un répit pour effectuer sa tâche et pour se détendre. En plus d’un sommeil adéquat, une des meilleures façons de donner à votre cerveau la chance de respirer et d’optimiser son rendement, c’est de passer du temps dans la nature. Que vous partiez en randonnée ou que vous preniez simplement le temps de humer les fleurs dans le voisinage, la nature peut vous aider à préserver votre santé cérébrale.

Si vous n’avez pas plus de dix minutes par jour pour aller marcher, trouvez un endroit où vous pourrez faire corps avec la nature. Par exemple dans un parc ou un sentier près du travail ou de votre domicile. Les jours où vous ne pourrez aller à l’extérieur, l’écoute des sons de la nature pourrait aussi optimiser votre fonction mentale et vos réponses au stress.

La santé cérébrale – Comportement no 6 : gérez le stress sainement

Il est normal de ressentir du stress dans la vie. À petites doses, il vous garde en vie et vous protège contre les menaces potentielles.

Par contre, un stress excessif risque d’avoir bon nombre d’effets négatifs sur votre santé – y compris votre santé cérébrale. C’est pourquoi il vous faut trouver des techniques d’adaptation pour gérer le stress dans votre vie.

Ayez à votre disposition plusieurs techniques d’adaptation auxquelles vous pourrez faire appel au besoin. Comme chacun a une situation qui lui est propre, il faudra procéder par essais et erreurs pour trouver celle qui vous conviendra.

Certaines des techniques d’adaptation au stress s’appliquent aussi aux comportements sains à adopter pour soutenir la santé cérébrale. À titre d’exemple, les activités et pratiques auxquelles vous participez pour stimuler votre matière grise peuvent aussi être d’excellents moyens d’alléger le stress, et le temps passé dans la nature peut donner à votre cerveau la possibilité de se remettre à zéro et de relaxer en gardant à distance les facteurs de stress.

Vous pouvez aussi mettre en pratique des techniques de pleine conscience. La méditation, le yoga, les exercices de respiration et la méditation guidée sont autant d’excellentes options. Quelles que soient les techniques que vous choisissiez, pratiquez-les souvent de manière à gérer au mieux le stress; assurez-vous aussi que les méthodes d’adaptation que vous privilégiez soient accessibles au moment où vous en avez besoin.

La santé cérébrale – Comportement no 7 : Entretenez vos relations

Les humains sont tout naturellement des créatures sociales. Les sociétés ont pour fondement des communautés – des groupes de personnes qui travaillent ensemble pour survivre et s’épanouir.

Le besoin de contacts sociaux étant si profondément ancré dans l’existence humaine, il ne faut pas s’étonner que les relations avec autrui prennent autant d’importance dans la santé. Chez l’être humain, le cerveau est programmé de manière à tirer profit des activités stimulantes pour l’esprit, notamment en ayant des rapports sociaux.

En entretenant des relations étroites avec votre famille, vos amis, vos collègues et votre entourage, vous favorisez votre santé cérébrale à mesure que vous vieillissez. La pratique régulière d’activités sociales est un excellent moyen de stimuler votre matière grise et le soutien que vous apportent vos relations peut vous aider à alléger le stress occasionnel.

Pour mieux entretenir vos relations, prévoyez du temps chaque jour pour les contacts avec les autres. Il peut s’agir de causer brièvement avec quelqu’un à l’épicerie ou de prévoir du temps chaque jour pour prendre un repas avec votre famille ou vos amis.

Vieillir en santé à partir d’aujourd’hui

Quel que soit votre âge, le vieillissement en santé mérite toute votre attention dès maintenant. L’acquisition de saines habitudes ne se fait pas du jour au lendemain et en choisissant de soutenir votre santé cérébrale dès aujourd’hui, vous serez mieux préparé pour préserver son bon fonctionnement à mesure que vous prendrez de l’âge. On n’est jamais trop vieux– et il n’est jamais trop tard – pour prendre en main sa santé!

On dit souvent du cerveau qu’il est le maître de l’organisme. Il envoie des messages le long des autoroutes du système nerveux central, qui ont pour but de transformer les impulsions électriques et les pensées en actions et en comportements. À l’instar du Magicien d’Oz, le cerveau agit en coulisses comme l’instigateur des processus cognitifs et des mouvements de l’organisme.

Depuis quelques années cependant, les scientifiques ont constaté que le cerveau n’agissait pas de manière aussi indépendante qu’ils le pensaient. Des études approfondies montrent qu’il existe un autre joueur important, d’ailleurs plutôt curieux, et qui est constitué de milliers de milliards d’entités microscopiques, c’est-à-diredes bactéries et des microbes. Ce système est connu sous le nom de microbiome intestinal.

Voici une autre manière de le concevoir : considérons le cerveau comme le PDG de l’entreprise que constitue l’organisme. Le microbiome se compose de l’ensemble du personnel de l’entreprise. Pour réussir, une entreprise doit compter sur la bonne relation de travail entre ses employés et le PDG. Ainsi, tout comme une entreprise est vouée à l’échec sans la contribution de ses employés, un organisme dirigé uniquement par le cerveau n’aurait pas connaissance des messages et des signaux essentiels qui contribuent à optimiser son fonctionnement.

Afin d’éviter une telle mainmise sur sa destinée, l’organisme a évolué parallèlement aux bactéries intestinales et autres microbes. Le cerveau et le microbiome ont donc développé une relation très étroite qui consiste en un partenariat mutuellement avantageux fondé sur une communication régulière. Cette communication s’effectue par une variété de mécanismes ayant pour but de préserver la santé et le bien‑être de l’organisme. Ce dialogue perpétuel a une influence sur la faim, la digestion et la satiété ainsi que sur la santé immunitaire et mentale.

Afin de mettre en évidence l’effet qu’exerce sur le cerveau le microbiome, commençons par comprendre ce dernier. Nous nous pencherons ensuite sur la manière dont il collabore avec le cerveau. D’abord, concentrons-nous sur les bactéries et les microbes pour savoir ce qui peuple le tube digestif et pourquoi.

Le Microbiome : Les Bactéries Et Autres Microbes De L’organisme

Les milliers de milliards de petits microbes qui habitent dans le tube digestif forment collectivement le microbiome. Ces microorganismes (bactéries, champignons, virus, protozoaires et autres microbes) en constituent la communauté.

Le terme « microbiote » est souvent utilisé comme synonyme de « microbiome », mais c’est ce dernier que nous utiliserons le plus souvent ici le terme « microbiome » car, en plus des microbes, il englobe l’ensemble de la communauté de microorganismes, ainsi que leurs fonctions et leurs activités dans le tube digestif.

Bon nombre des fonctions du microbiome du tube digestif se déroulent dans l’intestin. Toutefois, certaines interactions entre les microbes et d’autres parties de l’organisme font également office de mécanismes de communication entre le microbiome et le cerveau. Voyons ces interactions qui constituent l’axe intestin‑cerveau.

Le Cerveau Et Les Microbes – Notions De Base De L’axe Intestin‑Cerveau

Comme nous l’avons indiqué plus haut, le cerveau et le microbiome sont continuellement en communication. Souvent nommé l’axe intestin‑cerveau (AIC), ce canal de communication est essentiel à l’homéostasie – ou l’équilibre – du tube digestif et d’autres organes. L’AIC est constitué d’une variété de voies de communication, la plus notable étant le nerf vague qui participe à la digestion et à la réponse immunitaire saine du tube digestif, entre autres processus et réactions de l’organisme.

Digestion

Le nerf vague est un nerf crânien qui prend son origine dans le tronc cérébral et descend jusqu’au gros intestin. Compte tenu de la distance couverte par ce nerf, il n’est pas surprenant qu’il soit responsable de la régulation de nombreuses fonctions internes, notamment la digestion, la fréquence respiratoire, le rythme cardiaque, la tension artérielle, certaines réponses immunitaires ainsi que nombre de réflexes internes (p. ex. l’éternuement et la déglutition).

La digestion est le premier sujet que nous nous mettrons sous la dent.

Les recherches montrent qu’en plus d’être le lieu où se déroulent la digestion et l’absorption des nutriments, le tube digestif joue le rôle de médiateur entre son microbiome et le cerveau. De manière simplifiée, le tube digestif observe d’abord la transformation des aliments consommés avant de rapporter au cerveau les informations pertinentes par l’intermédiaire du nerf vague.

Comme le tube digestif préside à la digestion, il sait immédiatement ce qui est consommé et il recueille de l’information sur le contenu nutritionnel et énergétique. Le nerf vague s’assure que le cerveau reçoit les informations sensorielles les plus récentes comme la faim et les signes et sensations de satiété.

Cette information est importante pour le cerveau, car elle lui permet de décider comment :

  1. gérer les impulsions correspondantes (p. ex. informer le cerveau que le tube digestif est plein et qu’il faut donc arrêter de manger).
  2. modifier l’humeur (p. ex. la faim peut rendre irritable).
  3. distribuer judicieusement l’énergie (p. ex. lorsqu’on a froid, l’énergie est envoyée en priorité vers les organes vitaux pour les garder au chaud).

Transmission des réflexes immunitaires

Le nerf vague donne également au cerveau des données sur les autres événements qui se déroulent dans le tube digestif. La nourriture ingérée arrive avec des allergènes et d’autres microbes qui peuvent déclencher les réponses immunitaires normales du tractus gastro‑intestinal. Même s’il s’agit de réponses normales et saines, ces réactions peuvent occasionnellement et temporairement entraver le fonctionnement habituel du tube digestif.

Puisque le cerveau doit nécessairement être au courant de ces dérangements mineurs, l’information voule est « perçue » par le tube digestif et transmise au cerveau par le nerf vague, via l’autoroute de l’information de l’axe intestin‑cerveau. On parle de voie de communication « afférente » lorsque les messages circulent dans cette direction, c’est-à-dire du tube digestif vers le cerveau.

L’axe de communication intestin‑cerveau aide le cerveau – et ultimement le reste de l’organisme – à obtenir l’information nécessaire pour organiser et maintenir une réponse appropriée et saine. Les messages qui circulent du cerveau vers le tube digestif utilisent les voies de communication « efférentes » (qui fonctionnent dans la direction opposée à celle des voies afférentes). Celles-ci sont activées lorsque les fibres efférentes du cerveau envoient des signaux le long du nerf vague afin d’aider au maintien et au soutien d’une réponse immunitaire saine.

Vous Êtes Ce Que Vous Mangez

Il est important d’explorer les moyens dont nous disposons pour garder le tube digestif et le cerveau en santé afin de maintenir une communication de qualité entre les deux organes le long de l’axe intestin‑cerveau. C’est par la nourriture et l’alimentation qu’on peut y parvenir le plus facilement et vous avez au moins trois occasions par jour d’influencer ce qui se passe dans votre tube digestif.

Le microbiome agit comme médiateur entre nos choix de styles de vie – comme le régime alimentaire – et le maintien de la santé. Ce que l’on mange entre dans l’organisme et peut modifier les bactéries qui tapissent le tube digestif, avec des effets positifs ou négatifs sur les processus comme la digestion. Ces changements peuvent préserver ou entraver la santé. Voyons cela de plus près.

Une alimentation riche en protéines végétales favorise l’augmentation de la quantité de bactéries comme les Bifidobacteria et les Lactobacillus, de bonnes bactéries qui préservent la santé du tube digestif. À l’opposé, une alimentation riche en protéines animales et en gras saturés peut faire augmenter la quantité de bactéries comme les Bacteroides et les Alistipes, qu’on croit associées à des problèmes cardiovasculaires et intestinaux.

De plus, des études montrent que les personnes qui consomment plus de légumes et moins de gras tendent à avoir un microbiome diversifié, présentant de nombreuses espèces de bonnes bactéries. À l’inverse, les personnes qui ont une alimentation riche en gras ont tendance à manquer de diversité dans leur microbiome, ce qui n’est pas bon pour la santé digestive.

Même si la communauté bactérienne du tube digestif est complexe, il peut être assez facile d’en préserver la santé. Les bonnes bactéries préfèrent ce que l’on considère comme des aliments « santé », alors que les mauvaises bactéries privilégient les aliments qu’on ne devrait consommer qu’en petites quantités, comme les gras saturés. La prochaine fois que vous vous passerez à table, pensez-y bien : préférez-vous nourrir les bonnes ou les mauvaises bactéries?

Voici quelques conseils utiles :

  • Réduisez au minimum votre consommation de gras saturés. Les gras insaturés comme l’huile d’olive et les avocats soutiennent les bonnes bactéries comme les Bifidobacteria et les Lactobacillus, tandis que les gras saturés tendent à faire augmenter les Bacteroides, les microbes qui ont un impact négatif sur la santé du tube digestif.
  • Augmentez votre consommation de légumes riches en fibres. Ces aliments contiennent nombre de glucides complexes et de fibres que l’organisme ne peut décomposer complètement lui-même. Il compte plutôt sur l’aide des bactéries pour décomposer une partie des fibres. Au cours de ce processus, les bactéries génèrent des acides gras à chaîne courte qui soutiennent la santé du tube digestif. En nourrissant le microbiome, ces aliments riches en fibres jouent le rôle de prébiotiques.
  • Songez à intégrer des aliments probiotiques à votre alimentation. Les probiotiques favorisent l’équilibre des bonnes bactéries dans le tube digestif. Avec un savoureux yogourt, vous prenez soin de la santé de votre tube digestif tout en vous faisant plaisir. Si vous n’aimez pas particulièrement les produits laitiers, essayez les aliments fermentés comme la choucroute, le kimchi ou le levain. Les suppléments de probiotiques constituent une autre manière de vous aider à trouver l’équilibre bactérien dans votre tube digestif.

Prenez Soin De Votre Microbiome

Votre microbiome est un système complexe qui a le potentiel de vous faire vivre pleinement. À cette fin, il procède principalement par des processus digestifs, mais également en transmettant au cerveau des messages importants. Le maintien de la santé du tube digestif favorise une bonne communication sur l’axe intestin‑cerveau et cette équipe puissante soutient la santé en général.

À propos de l’auteure

Jenna Templeton est une éducatrice en santé et une rédactrice scientifique indépendante qui vit à Salt Lake City au Utah. Après avoir obtenu un baccalauréat en chimie à la Virginia Tech, Jenna a passé cinq ans à faire de la recherche scientifique dans l’industrie alimentaire. Ce travail a nourri son intérêt pour le mieux-être personnel, ce qui l’a amenée à obtenir un diplôme d’études supérieures en santé, promotion et éducation de l’University of Utah. Dans ses loisirs, Jenna aime les concerts, le jardinage, la bonne chère et les randonnées dans les monts Wasatch.

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Le cerveau est puissant. On peut même s’en servir pour comprendre son propre mode de fonctionnement. Il ne faut pas croire pour autant que ce pouvoir le met à l’abri de ce qui affecte le reste du corps. En effet, le style de vie et l’environnement ont un impact sur la santé du cerveau. Heureusement, il existe des nutriments bénéfiques pour le cerveau dont l’efficacité à soutenir la fonction cognitive a été démontrée.

Découvrez plus bas un quelques-uns des nutriments les plus importants pour le cerveau. Vous trouverez aussi des aliments qui renferment ces composants nutritionnels essentiels pour préserver la santé cognitive.

De bons lipides

Le lien entre les gras alimentaires (lipides) et un cerveau en santé est établi depuis longtemps. Si à l’origine, on croyait que ce lien était assuré par l’action des lipides sur le système cardiovasculaire, des recherches récentes montrent que les gras alimentaires bénéfiques agissent plus directement sur le cerveau.

Les acides gras polyinsaturés oméga-3 (comme le DHA que l’on retrouve dans l’huile de poisson) entrent dans la composition normale de la membrane des cellules de l’organisme. De plus, tout comme d’autres gras insaturés, ils sont des composants essentiels des cellules du cerveau. Voilà pourquoi on entend souvent dire que le poisson nourrit le cerveau.

Les poissons gras d’eaux froides ne sont pas la seule source alimentaire qui procure des lipides bénéfiques pour la santé cérébrale. Voici d’autres aliments à ajouter à votre liste d’épicerie :

  • Avocats
  • Noix (de toutes sortes à partir des amandes jusqu’aux noix de Grenoble)
  • Graines
  • Huiles végétales
  • Soja

Flavonoïdes

L’effet antioxydant des flavonoïdes a été bien établi dans une éprouvette en laboratoire, mais les composés végétaux comme le cacao, le ginkgo et l’extrait de pépins de raisins ont sur l’organisme des effets plus complexes qui font toujours l’objet de recherches.

Des études portant sur certains flavonoïdes présentent des résultats prometteurs pour la santé cérébrale. Par exemple, la quercétine qui est une composante majeure de l’extrait de ginkgo biloba aiderait à préserver la mémoire et la capacité d’apprentissage, mais de plus amples recherches sur le sujet sont nécessaires.

Comme divers aliments colorés de source végétale procurent des flavonoïdes, vous avez une multitude de choix pour en intégrer à votre régime alimentaire, y compris ceux qui suivent :

  • Baies
  • Chocolat noir
  • Légumes feuillus vert foncé
  • Raisin
  • Thé
  • Prunes
  • Brocoli

Caroténoïdes

Comme leurs cousins les phytonutriments, les caroténoïdes sont des pigments qui colorent les fruits et légumes. En fait, ce sont eux qui donnent les couleurs jaune, rouge et orange qui agrémentent si joliment notre alimentation.

Certains éléments puissants de cette famille de phytonutriments – la lutéine et la zéaxanthine – sont surtout connus pour favoriser la santé oculaire plutôt que cérébrale. Les recherches révèlent cependant des liens entre caroténoïdes et préservation d’un fonctionnement cognitif normal.

Le cerveau est aussi friand d’autres caroténoïdes qui agissent comme antioxydants pour l’aider à se protéger contre le stress oxydatif.

Pour aider à procurer un surplus de caroténoïdes à votre cerveau, voici de bons choix :

  • Carottes
  • Citrouille
  • Épinards
  • Patates douces
  • Poivrons rouges
  • Tomates (en conserve et fraîches)
  • Chou frisé

Le complexe de vitamines B

Il est essentiel d’avoir un bon taux de vitamine B9 (folate) dans l’organisme pour assurer un bon fonctionnement cognitif. La preuve? Une carence en folate peut occasionner des troubles neurologiques et cognitifs.

Les résultats d’études cliniques ont poussé plus loin la compréhension du rôle du folate dans la fonction cognitive. Ces études ont montré que la prise d’un supplément de folate, seul ou combiné à d’autres vitamines B (B6 et B12), contribue au maintien d’une fonction cérébrale saine au cours du vieillissement.

Les sources de folate et d’autre vitamines du groupe B ne manquent pas. Vous avez le choix :

  • Légumineuses
  • Épinards
  • Brocolis
  • Asperges
  • Grains enrichis
  • Bœuf, fruits de mer et œufs (vitamine B12)
  • Bananes, pommes de terre et noix (vitamine B6)

Vitamine E ou α-tocophérol

En recherchant des aliments bénéfiques pour votre cerveau, vous serez souvent guidé vers les noix et le poisson. C’est en partie à cause de leur teneur en bons gras, comme nous l’avons vu pus haut. Ajoutons cependant que bon nombre de noix assurent aussi un apport vitaminique élevé, notamment l’importante vitamine E.

Des liens entre cet antioxydant puissant et le rendement cognitif ont aussi été étudiés. En effet, on a observé un rapport entre une diminution du taux sérique de vitamine E et une mémoire peu performante chez des personnes âgées.

Rappelez-vous d’ajouter à votre menu ces bonnes sources de vitamine E :

  • Noix
  • Huiles végétales
  • Légumes verts
  • Mûres
  • Brocolis
  • Graines de tournesol

Calcium et magnésium

Le cerveau doit son bon fonctionnement à l’interconnexion entre les neurones et leur faculté de communiquer. Deux minéraux − le calcium et le magnésium − jouent un rôle important dans le processus de communication.

Mieux connus pour leurs bienfaits pour la santé osseuse, ces minéraux sont aussi bénéfiques pour le cerveau. Le calcium contribue au bon fonctionnement des cellules nerveuses et aide à contrôler le flux des neurotransmetteurs. Le magnésium intervient dans la transmission des impulsions et aide le cerveau à tirer parti de tous les bienfaits des vitamines du groupe B en catalysant leur transition vers des formes actives.

Ces deux minéraux puissants sont heureusement abondants dans l’alimentation. Produits laitiers, haricots, oranges, chou et chou frisé sont des sources de calcium. Les noix, les grains entiers, le lait, la viande et les légumes feuillus verts procurent du magnésium.

D’autres nutriments bénéfiques pour la santé cérébrale

Voici une liste non exhaustive d’autres nutriments dont l’apport à la santé cérébrale a été étudié :

  • Il a été montré que l’acide alpha-lipoïque aide au maintien de la mémoire et de la fonction cognitive.
  • La caféine est non seulement un remontant pour le cerveau, mais sa consommation a aussi été liée aux capacités cérébrales de traitement de l’information.
  • Le zinc est un minéral essentiel que l’on trouve dans la partie avant du cerveau. D’autres études s’imposent pour en déterminer les mécanismes, mais on a associé la carence en zinc à bon nombre de troubles neurologiques.
  • La curcumine est un antioxydant puissant qui semble protéger le cerveau contre la peroxydation des lipides et des radicaux à base de monoxyde d’azote.
  • Plusieurs hormones intestinales ou peptides, comme la leptine, la ghréline, le peptide

1 de type glucagon (GLP-1) et l’insuline, favorisent une saine réponse émotionnelle ainsi que le bon fonctionnement des processus cognitifs.

La production d’énergie

Le cerveau gère le fonctionnement de l’organisme et il faut beaucoup d’énergie pour en optimiser le rendement. De bons macronutriments sont nécessaires pour le nourrir et lui procurer l’énergie dont il a besoin.

Les mécanismes biologiques qui permettent le transfert d’énergie de la nourriture vers les neurones sont susceptibles de jouer un rôle essentiel dans la régulation de la fonction cognitive. Les processus de gestion d’énergie des neurones peuvent influer sur la plasticité cérébrale.

L’incidence importante d’une bonne nutrition sur le cerveau

Le mode de vie et l’alimentation ont des effets à long terme sur la santé. C’est dire que leur importance en matière de santé publique est probablement sous-estimée, tout particulièrement en ce qui concerne le vieillissement en santé.

De plus, ils jouent un rôle de premier plan dans la santé du cerveau.

Les nutriments qui nourrissent le cerveau grâce à une alimentation saine peuvent avoir une influence sur le déclin cognitif normal et graduel qui caractérise le vieillissement. Par conséquent, l’importance de bien nourrir votre cerveau pour accomplir vos tâches quotidiennes ne saurait se dissocier de la préservation à long terme de vos facultés. Comme les choix alimentaires savoureux ne manquent pas, vous devriez arriver sans trop de difficulté à consommer des aliments bénéfiques pour votre cerveau.