La force de caractère, et plus encore : les bienfaits des sports individuels

Les sports individuels requièrent une force de caractère. Ils exigent d’établir des objectifs personnels, de gérer le stress, de gagner de la confiance en soi et d’améliorer la concentration. Les sports d’équipe aident à former l’esprit de camaraderie et l’empathie de groupe, mais pour concourir seul sur le terrain à tous les niveaux, il faut une structure mentale solide. En surmontant ces obstacles, les bienfaits des sports individuels sont d’autant plus nombreux.

Prenez la natation par exemple. Il faut déterminer ses objectifs : se concentrer sur le mouvement des bras ou sur le nombre de longueurs à nager, par exemple. Sous l’eau, vous devenez isolé du monde et seul avec vos mouvements de bras et vos pensées. Sans distractions (écouteurs ou écrans), c’est l’idéal pour se concentrer sur soi et réfléchir aux raisons pour lesquelles vous nagez d’abord.

Le défi est de trouver la force de caractère pour continuer à nager en creusant en soi à la recherche de motivation. Il est important de savoir pourquoi vous concourrez et comment améliorer sa performance. Les objectifs personnels peuvent varier entre établir un record du monde et dépasser sa performance de la semaine précédente.

Prenez une grande inspiration et plongez profondément dans les sports individuels, découvrez comment ils cultivent la force de caractère et de quelles façons la gestion d’erreur peut améliorer votre performance.

Les bienfaits des sports individuels

L’humain est social par nature. Comme la plupart des mammifères, les tendances sociales se développent à force d’interagir avec les autres. Les sports contribuent à développer des hiérarchies sociales et à établir une perception positive de soi en contexte de groupe. Jouer avec les autres est une façon de canaliser la colère vers des activités constructives.

Les sports individuels, quant à eux, abordent différents aspects du développement personnel. Les athlètes qui participent à des sports traditionnels ou non traditionnels, comme le tennis, la natation, l’escalade, le cyclisme ou le bowling, ne dépendent pas de coéquipiers pour se motiver ou évaluer leur performance. Ils établissent et poursuivent plutôt leurs objectifs. En portant la responsabilité de ses réussites, les athlètes de sports individuels doivent repousser leurs limites pour conserver une structure mentale saine et compétitive. Cela peut-être aussi simple que de se fixer des petits objectifs réalisables. Ou, au contraire, poursuivre résolument des objectifs ambitieux et de plus grandes envergures.

La plupart des sports contribuent à développer les habiletés motrices fines et globales, l’agilité, l’endurance et la coordination œil-main. Cela dit, ceux qui se dévouent aux sports individuels profitent davantage de bienfaits uniques. Cela s’explique par le fait que les sports individuels exigent le développement d’une autre dimension de l’esprit, en plus de la forme physique. Les réussites et les échecs appartiennent uniquement à soi. À force d’accepter les échecs personnels et de les surmonter, et de renforcer sa faculté de récupération et ses aptitudes à affronter les difficultés, il est possible de développer l’estime de soi et la confiance.

Les longues randonnées, la natation légère ou les promenades en vélo sont tous des sports individuels efficaces pour relaxer et réduire le stress. Ils peuvent libérer l’esprit, présenter une différente perspective et permettent de faire une introspection. Toute forme d’exercice contribue à la santé cardiovasculaire et pulmonaire, peut réduire le stress et fortifier sa confiance pour les exercices à l’avenir.

La force de caractère et les outils pour réussir dans les sports individuels

Dans le cas des sports non compétitifs, comme la course nature, l’escalade ou les poids et haltères, chacun fixe ses objectifs et décide comment les réaliser. Prenons par exemple un coureur nature dans une course de 50 km. L’objectif principal est d’atteindre la ligne d’arrivée. Toutefois, pour y arriver, le coureur doit respecter une série de points de repère variant entre la stratégie (le rythme, l’hydratation, l’étirement) et les séries (diviser la course en plusieurs séries). Chaque coureur doit repérer ses forces et ses faiblesses et adapter son plan de course en fonction de ses besoins.

Afin de se préparer à la course de 50 km, le coureur doit s’entraîner physiquement et mentalement. Les événements ardus comme les ultra-marathons exigent d’avoir une structure mentale saine et solide durant l’entraînement et la compétition. La force de caractère permet de surmonter l’inconfort ou de gérer les obstacles ou les défis. La clé pour développer la force de caractère est de renforcer sa volonté et de se focaliser sur l’optimisme.

La volonté est un engagement à endurer les défis physiques et à surmonter l’inconfort. Elle est déterminée par plusieurs facteurs, mais le meilleur indicateur est d’avoir un objectif précis que l’on tient à réaliser. Si le coureur nature peut se visualiser en train de franchir la ligne d’arrivée à la fin de la course de 50 km, il peut aussi développer la force d’âme pour endurer l’inconfort.

L’optimisme est la capacité à croire en ses aptitudes afin d’atteindre un objectif et à le visualiser. Il fait le lien entre le présent et l’avenir désiré. Il contribue aussi à former vos objectifs à court et long terme. Il sert de motivation pour s’entraîner chaque jour et permet d’acquérir l’assurance de finir la course.

La force de caractère se développe au moyen de la volonté de travailler dur, combiné avec l’optimisme de croire en la réalisation de ses objectifs. Tout comme les mains deviennent calleuses après des heures de travail, la force de caractère fortifie votre avantage compétitif lors de l’entraînement et les compétitions.


Individuel, mais pas seul

Même lorsqu’on concourt pour soi-même, on profite tout de même du soutien d’entraîneurs et de compétiteurs. Les entraîneurs partagent leur expertise pour appuyer votre entraînement et vous aider à atteindre votre plein potentiel. Ils orientent aussi vos séances d’entraînement et apportent de l’encouragement. Les compétiteurs, de leur côté, procurent un avantage compétitif. Ils vous aident à établir des objectifs, génèrent une saine concurrence et vous mettent au défi de redoubler d’efforts.


L’erreur est la progression

Reconnaître ses erreurs en participants à des sports individuels est la clé de l’amélioration. De plus, cette activité procure des bienfaits qui vont au-delà de la performance. Le golf est un bon exemple pour illustrer la reconnaissance d’erreur durant le jeu.

Le golf peut d’ailleurs être très frustrant. Même lorsqu’on n’y a jamais joué, le golf comporte plusieurs fosses qui risquent d’assombrir votre humeur. Qu’il s’agisse de coups de départ errants ou de coups roulés manqués, le golf est facile à jouer, mais dur à maîtriser. Participez à une partie jouée en double de 18 trous et vous n’êtes plus simplement en compétition avec les autres joueurs; vous vous mettez au défi.

Imaginez que vous faites un coup de départ au premier trou lors d’un beau matin. Vous saisissez le club de votre choix. Puis après quelques élans de pratique, vous ajustez votre gant et préparez votre premier coup de départ. Vous levez habilement votre club derrière vous, faisant travailler une série de muscles (le muscle oblique externe de l’abdomen, celui du grand fessier, du grand pectoral, du grand dorsal et des avant-bras), et frappez.

Si tout se passe bien, vous frapperez la balle et l’enverrez vers le trou. Le golfeur moyen (76 pour cent des amateurs) effectuera 100 élans sur 18 trous. Donc 100 occasions d’analyser sa performance en temps réel, de faire des ajustements et de connaître de bons et de mauvais coups.

Essentiellement, le golf est un jeu de surveillance d’erreurs, c’est-à-dire le processus d’évaluation de performance, d’ajustements et de reconnaissance de difficultés. Des chercheurs ont étudié la méditation « focused attention » (FA; attention dirigée) et « open monitoring » (OM; attention ouverte ou pleine conscience) conjointement avec la surveillance d’erreur. FA désigne votre esprit qui absorbe de l’information contextualisée dans le moment. Tandis que l’OM fait référence à votre esprit dans un état calme où il traite l’information recueillie. Il y a lieu de penser que le niveau de surveillance d’erreur est supérieur lorsque les golfeurs peuvent équilibrer leur FA et OM.

Les golfeurs qui peuvent reconnaître les erreurs dans leur partie sont plus susceptibles de prédire quels sont les facteurs de stress conditionnels et d’autogérer son stress. En absorbant le moment, un golfeur peut obtenir un meilleur résultat (un meilleur coup, p. ex.) que ceux qui sont indifférents à la situation. Plus précisément, lorsqu’un golfeur se concentre sur le frappé à venir plutôt que sur la partie de golf dans son ensemble, il performe mieux et génère un niveau de satisfaction supérieur en moyenne – même si le résultat est une performance inférieure.

La surveillance d’erreur n’est pas exclusive qu’au golf. De nombreux autres sports individuels peuvent bénéficier de la surveillance d’erreur en temps réel. Les cyclistes de montagne prennent des décisions en fractions de seconde en traversant des roches, des racines d’arbre et d’autres obstacles. Les kayakistes font l’expérience de la même surveillance d’erreur immédiate en manœuvrant à travers les rapides. Les athlètes réputés de sport individuel ont développé cet ensemble de compétences courantes pour optimiser leur performance.

De plus, ses bienfaits ne se limitent pas aux sports : la pratique de la surveillance d’erreur est aussi pertinente au travail et à la maison. Observer sa performance en temps réel peut contribuer à améliorer la prise de décision, les capacités organisationnelles et les techniques d’autorelaxation.

Trouver l’éq uilibre

Participer à des sports individuels est une occasion pour se concentrer sur soi et sur sa performance. Un entraînement régulier peut améliorer la santé cardiovasculaire, les habiletés motrices et la santé en général. En outre, les bienfaits des sports individuels vont même jusqu’à améliorer votre acuité mentale, ce qui vous attirera plus de réussites.

Que l’on parle de pêche à la mouche ou de la vie quotidienne, l’équilibre est la formule du succès. À force de pratiquer et de vous fier à votre propre motivation, force de caractère et gestion d’erreur, vous aurez à votre disposition les compétences personnelles pour réaliser vos objectifs. Les sports individuels peuvent contribuer à votre force mentale en dehors de l’activité sportive en améliorant la concentration mentale, qui peut enrichir d’autres aspects de votre vie.