Comprendre et libérer vos réponses au stress cellulaire

L’organisme est constitué à 60 % d’eau, mais à 100 % de cellules. Bien qu’elles composent l’ensemble de votre organisme, elles agissent – et réagissent – individuellement, ce qui est particulièrement apparent par rapport au stress. La réponse au stress de chacune des cellules diffère largement de la façon dont l’ensemble de l’organisme répond à un facteur de stress.

Selon toute probabilité, vous ne connaissez que trop bien les réponses physiologiques au stress. Nombreux sont ceux qui ont une connaissance intime de la tension, de l’augmentation de la fréquence cardiaque et possiblement des inconforts gastriques. Par contre, vous ne savez peut-être pas de quelle façon vos cellules répondent au stress – ou même comment le stress cellulaire diffère du stress de tous les jours.

Le temps est venu de mieux comprendre ce que doivent affronter vos cellules chaque jour et la façon dont elles réagissent. Il importe aussi de mieux connaître le rôle que jouent vos décisions, ainsi que la manière dont vous pouvez utiliser le stress cellulaire sélectif pour soutenir votre santé globale.

Qu’est-ce qui stresse les cellules?

Une façon de concevoir le stress, quel qu’en soit le type, c’est de le considérer comme tout facteur qui vient déranger un équilibre délicat. Dans la vie quotidienne, il peut s’agir d’imprévus frustrants qui ont des répercussions sur une échéance à respecter ou des dépenses inattendues qui mettent le budget sens dessus dessous.

Comme vos cellules recherchent l’équilibre plus que tout, le maintien de l’homéostasie est le principe qui les gouverne. Une réponse cellulaire est déclenchée chaque fois que l’équilibre cellulaire est le moindrement compromis ou lorsque la sérénité de l’homéostasie semble menacée.

C’est pourquoi on peut décrire bon nombre des facteurs qui stressent les cellules comme des changements environnementaux à l’intérieur de la cellule ou dans son environnement immédiat. De plus, les cellules sont programmées pour réagir à leurs environnements. Certains changements sont bons et nécessaires; ils constituent en fait une partie essentielle du fonctionnement de l’organisme – à partir de la distribution des nutriments jusqu’à la production d’énergie et plus encore. Cependant, certains changements environnementaux sont plus inquiétants que d’autres pour les cellules.

À titre d’exemple, prenons la liste suivante de facteurs courants de stress cellulaire :

  • Hausse de la température : le corps transpire pour une bonne raison : il enclenche l’effet de refroidissement par évaporation (sur la peau) de manière à maintenir une température de fonctionnement adéquate. Les cellules se portent bien dans une certaine échelle de températures. Lorsque l’équilibre thermique est troublé par un léger excès de chaleur, les cellules déclenchent les processus de réponse au stress que nous verrons plus bas.
  • Exposition aux toxines : les cellules sont de petites pochettes qui intègrent de nombreuses réactions chimiques. Toute interruption – surtout si elle est provoquée par des toxines, mais aussi par des nutriments qui peuvent agir comme des toxines – entrave les activités normales, ce qui suffit pour déclencher la réponse au stress.
  • Manque de ressources énergétiques : vos cellules contiennent la machinerie qui fabrique l’énergie à partir de votre alimentation. Or, si vous jeûnez ou limitez votre consommation de calories, les conditions environnementales cellulaires changent suffisamment pour déclencher l’autophagie, un processus de réponse au stress. Nous y reviendrons plus loin.
  • Accumulation de stress oxydatif : les cellules renferment couramment une certaine quantité d’espèces réactives de l’oxygène. Il s’agit d’un sous-produit de la production d’énergie dans les mitochondries cellulaires. En trop grandes quantités, ces particules flottantes font basculer l’équilibre et génèrent du stress oxydatif – ainsi que les réactions qui l’accompagnent – dans les cellules.

Vous êtes vous-même une source de stress pour vos cellules. Les choix que vous faites en matière de style de vie ont une incidence importante sur l’environnement cellulaire. Donc, lorsque vous prenez mille décisions différentes – vous exposer à des toxines, adopter le jeûne intermittent, négliger votre hydratation ou consommer des aliments riches en gras – vos cellules en payent le prix sous forme de stress.

Les facteurs de stress auxquels vous êtes exposés au quotidien, ou de manière chronique, peuvent avoir des répercussions sur vos cellules. La gestion du stress et les habitudes saines jouent donc un rôle clé dans le maintien de cellules calmes et heureuses.

Réactions égales et de sens contraires – Les quatre réponses cellulaires au stress

La majeure partie des effets négatifs du stress – au niveau cellulaire ou plus globalement – est attribuable à la manière dont l’organisme réagit. Il existe une corrélation entre un taux de cortisol constamment élevé et le stress chronique. Cela correspond également à certaines façons dont le stress fait entrave à la santé. Les réponses cellulaires au stress peuvent être tout aussi néfastes.

Commençons par la moins bonne nouvelle : parfois, la réponse des cellules face au stress, c’est de dire « assez c’est assez » et de mourir par un processus appelé l’apoptose, ce qui n’est pas toujours idéal. Cependant, les choses pourraient être pires – après tout, il s’agit d’un processus naturel qui fait partie du développement humain.

On pourrait même décrire l’apoptose comme un type de sacrifice. Ce processus agit de manière à éviter, avec un peu de chance, une mort cellulaire dévastatrice causée par un stimulus stressant. En effet, ce processus a un impact moins grand sur les cellules environnantes. Toutefois, le fait de stresser les cellules au point où elles optent pour l’apoptose ou qu’elles succombent au stress demeure le pire scénario de stress cellulaire.

La mort cellulaire peut s’imposer pour détruire les cellules endommagées. La bonne nouvelle, cependant, c’est qu’il existe d’autres signaux qui indiquent aux cellules qu’elles doivent continuer à vivre.

Les mécanismes de réparation cellulaire constituent l’une des meilleures conséquences de la signalisation, car le stress peut endommager les protéines en les amenant à se déplier – et même abîmer l’ADN. Quelle est la solution en cas de protéines dégradées? Envoyer aux cellules le signal qu’elles doivent produire des protéines d’un type différent. Ces protéines salvatrices réparent ou limitent les dommages afin d’aider la cellule à retrouver son état normal.

Nous avons parlé plus haut d’autophagie, dans le contexte particulier du jeûne. Cette importante réponse au stress cellulaire sert davantage à nettoyer et recycler qu’à réparer. Lorsque les protéines se dégradent, le processus d’autophagie contribue à les décomposer en acides aminés que la cellule peut réutiliser. Même si « autophagie » signifie « se manger soi-même », il s’agit d’un processus naturel qui joue un rôle important dans le maintien d’une santé optimale. (Vous souhaitez en savoir davantage sur l’autophagie? Poursuivez vos lectures sur les processus de renouvellement cellulaire.)

Règle générale, l’adaptation constitue l’approche finale qu’utilisent les cellules face au stress. L’adaptation, qui commence dans l’ADN, fait intervenir des processus complexes qui comprennent plusieurs voies cellulaires. Il y a là beaucoup d’information à assimiler, mais le résultat final est assez simple et très positif – résistance et résilience.

Utiliser le stress cellulaire à votre avantage

La capacité des cellules à s’adapter ou à déclencher des processus de nettoyage cellulaire en réponse à un stress de faible intensité laisse entrevoir une possibilité intéressante, sur laquelle vous pouvez miser pour appuyer votre santé cellulaire et votre santé globale.

La façon la plus courante de tirer parti du stress cellulaire passe par la l’alimentation.

Les partisans du jeûne intermittent préconisent de longues périodes sans apport calorique, pour des raisons en partie liées à l’autophagie. Voici le raisonnement qui soutient cette conclusion : les résultats de recherches appuient l’existence d’une relation entre le processus de recyclage cellulaire et la restriction ou l’abstention calorique. Les bienfaits de l’autophagie pour le soutien et l’entretien d’une santé cellulaire optimale sont également bien établis. De plus, comme la santé cellulaire joue un rôle important dans le mieux-être en général, ce stress intentionnel devient un atout plutôt qu’un fardeau.

Des découvertes en science de la nutrition montrent que certains nutriments peuvent jouer un rôle dans le renforcement des cellules par l’entremise du stress. Ces molécules – qui se classent majoritairement dans la catégorie des phytonutriments – proviennent des plantes, pour lesquelles elles ont des effets protecteurs. Ces mêmes capacités aident les phytonutriments à agir comme des toxines modérées, qui stimulent les réponses au stress cellulaire.

Par conséquent, ne vous contentez pas de craindre le stress – utilisez-le à votre avantage. Pensez-y en termes d’exercice pour vos cellules. Le fait de surmonter un stress gérable en petites quantités rend plus fort et favorise la résilience. C’est là un autre moyen important pour soutenir votre santé.