Six particularités intéressantes liées à la connexion cerveau-organisme

Le cerveau est étrange, quand on y pense. Il fait fonctionner les organes et guette les signes de danger dans l’environnement. Somme toute, il vous tient en vie. Et pourtant, le cerveau peut également vous remettre à l’esprit les paroles d’une chanson populaire il y a des dizaines d’années. Il est possible de percer une partie du mystère en comprenant les notions de base de la neuroscience, mais certaines connexions cerveau-organisme continuent de soulever des questions fascinantes.

Vous êtes au bon endroit si vous souhaitez obtenir des réponses à vos questions sur le mode de collaboration entre le cerveau et l’organisme. Les six questions qui suivent vous aideront à avoir une meilleure vue d’ensemble de la connexion cerveau-organisme.

Est-ce que le cerveau participe à tous les processus et à toutes les fonctions de l’organisme?

La réponse courte, c’est oui. On pourrait croire que le cerveau a besoin de déléguer, à l’occasion, mais il surveille les changements qui surviennent partout dans l’organisme et dans l’environnement, et y réagit.

Il ne faut pas en conclure pour autant que vous avez conscience de tout ce qui se passe.

En portant attention à chacune des petites fonctions de l’organisme, on pourrait perdre la raison. C’est pourquoi bon nombre de fonctions sont essentiellement automatisées – tout particulièrement celles qui vous tiennent en vie. Ainsi, vous n’avez pas à penser à faire circuler la nourriture dans le système digestif, à réguler la circulation sanguine ou à transposer consciemment la lumière en images.

Donc, oui, le cerveau participe à tout, mais heureusement, l’attention consciente ne s’impose pas toujours.

Le cerveau communique-t-il directement avec l’ensemble de l’organisme?

La réponse dépend de ce que l’on entend par communication directe. Le cerveau n’annonce pas haut et fort que l’organisme nettoie une plaie sur un doigt à la suite d’une coupure de papier.

La communication cerveau-organisme est toutefois basée sur une étroite communication dans les deux sens.

Le système nerveux a pour tâche de relayer bon nombre de ces messages. Ces voies nerveuses permettent les communications qui sont probablement les plus directes – comme la connexion spéciale de l’axe intestin-cerveau.

Le cerveau a également recours à des messagers chimiques, par la libération de neurotransmetteurs ou d’hormones – en fonction de l’objectif visé.

La réponse au stress est un bon exemple. Le cerveau perçoit le stress et déclenche la libération d’hormones de stress comme le cortisol par les bonnes glandes. Ces messagers informent l’organisme qu’il doit se préparer à lutter ou à fuir – en intensifiant les sensations physiques du stress.

Les méthodes ne sont peut-être pas aussi simples et directes qu’on pourrait l’espérer. C’est particulièrement vrai pour les personnes qui étudient la connexion cerveau-organisme. Ces méthodes de communication restent cependant efficaces, ce qui favorise le maintien de la santé et de la bonne humeur.

Certaines parties du corps ont-elles leur place réservée dans le cerveau?

Le cerveau n’a pas un ministère des Os ou des Muscles du bras, mais certaines zones se spécialisent dans des fonctions particulières.

Voici les spécialisations de certaines zones du cerveau :

  • Cervelet : Vous pouvez remercier cette partie de votre cerveau pour vos exploits sportifs. Il a en effet pour responsabilité le mouvement, la motricité fine et l’équilibre.
  • Diencéphale : Il renferme le thalamus, l’épithalamus et l’hypothalamus. Ensemble, ils ont une influence sur l’état émotionnel, la qualité du sommeil, la mémoire, le comportement et la façon dont l’organisme maintient le statu quo en matière d’homéostasie.
  • Lobes frontaux : La partie frontale du cerveau favorise l’attention, la stratégie, le jugement et la résolution de problèmes. Elle joue également un rôle dans les habiletés motrices.
  • Lobes occipitaux : Vous êtes en mesure de lire ceci grâce à cette zone liée à la vision.
  • Lobes pariétaux : La coordination et l’interprétation de l’information en provenance des sens s’effectuent dans cette région.
  • Lobes temporaux : Cette zone vous permet de reconnaître le visage et les émotions des gens. Elle est également fondamentale dans l’apprentissage des langues parlées.
  • Tronc cérébral : Il constitue la connexion entre le cerveau et la moelle épinière. C’est la plaque tournante de l’information et des terminaisons nerveuses dans l’ensemble du corps et de la tête. Il renferme également le bulbe rachidien, qui participe au bon fonctionnement du cœur et des poumons.

Différentes parties du système immunitaire se retrouvent un peu partout dans l’organisme. Le cerveau commande-t-il réellement toutes ces cellules immunitaires?

Le système immunitaire est souvent décrit comme une armée qui patrouille les frontières de l’organisme. Dans ce scénario, on peut facilement penser que le cerveau est leur commandant, mais en réalité, leur relation n’est pas une chaîne de commandement stricte.

Il s’agit plutôt d’un travail de collaboration, avec une abondance de voies de communication entre le cerveau et le système immunitaire. Le système nerveux est directement connecté au thymus et à la moelle épinière, où sont produites les cellules, ainsi qu’au système lymphatique. Les cellules en première ligne de l’immunité sont également dotées de récepteurs pour les messages en provenance du cerveau, et elles font appel aux cytokines pour envoyer des signaux au cerveau.

La protection immunitaire résulte d’une chorégraphie complexe combinant sens, communication et réactions. Le cerveau et les cellules immunitaires forment une association parfaite, car ils sont programmés pour réagir aux changements dans l’organisme et l’environnement. Il est donc logique qu’ils travaillent ensemble à votre mieux-être.

La barrière hématoencéphalique interrompt-elle la connexion cerveau-organisme?

Oui, mais de manière sélective. La barrière hématoencéphalique protège le centre de traitement central contre les éléments peu recommandables qui circulent dans le sang.

Cette tâche s’effectue par le resserrement de l’espace entre les cellules endothéliales qui tapissent les parois des vaisseaux sanguins. Les grosses molécules – en particulier les toxines et les agents pathogènes – ne peuvent pas passer. La communication cellulaire, ainsi qu’une gamme de protéines de transport permettent une certaine flexibilité en ce qui a trait à ce qui peut franchir la barrière.

C’est donc dire que le cerveau a une façon de se protéger contre tout ce qui se trouve dans l’organisme, mais cette barrière n’entrave généralement pas les processus normaux de la connexion cerveau-organisme.

« L’esprit l’emporte sur la matière » est une devise populaire pour la pratique de l’exercice. Le cerveau est-il réellement en mesure de surmonter les facteurs physiques pour vous permettre de repousser vos limites durant l’exercice?

Votre cœur bat à grands coups, vous avez le souffle court et vos muscles sont comme de la gélatine, mais il ne reste plus que quelques minutes à votre entraînement. Vous sentez que votre corps a assez donné, mais votre cerveau vous aide à aller plus loin.

S’il en est ainsi, c’est que votre organisme envoie des signaux et que votre cerveau décide de la façon de les interpréter. Votre motivation et votre état d’esprit entrent en jeu. Votre expérience en ce qui touche le renforcement de la résilience et de l’endurance détermine également jusqu’à quel point votre cerveau vous permettra de pousser plus loin votre corps.

Vient un point où vous devez vous arrêter. Votre survie est la principale préoccupation de votre cerveau, et vous avez bel et bien des limites physiques. Si vous arrivez à un point où votre survie est menacée, ou qu’il y a une trop grande quantité d’acide lactique dans vos muscles pour continuer de courir, vous n’arriverez pas à franchir ce mur. Cela dit, votre cerveau n’en arrive pas moins à vous permettre de pousser plus fort et plus loin que vous ne pourriez le croire.